Coinhouse nous révèle les trois arnaques à la cryptomonnaie les plus courantes

David Nathan
| 8 min read

C’est une triste réalité, mais les arnaques dans le monde des cryptomonnaies sont très fréquentes. Si on ne peut pas les empêcher, on peut au moins essayer de les éviter et ne pas être la prochaine victime. Cryptonews a fait appel à Manuel Valente, directeur Analyses et Recherche chez Coinhouse pour identifier les arnaques cryptos les plus fréquentes. 

Photo: iStock/artoleshko

Avec son équipe, qui s’occupe par ailleurs de la conformité, il est amené à faire de la veille au quotidien sur les arnaques cryptos (scams) et à répondre aux questions que les clients de la plateforme peuvent se poser. “C’est très fréquent que nos clients s’interrogent et aient des questions très concrètes vis-à-vis de la sécurité ou de ce qu’ils présentent comme étant une potentielle arnaque. Repérer les arnaques et les empêcher de se faire avoir, c’est le genre de services que nous leur offrons à travers notre service premium, nous confie le spécialiste.

C’est en 2017 que l’équipe “anti-arnaque” de Coinhouse s’est constituée, par la force des choses. “Beaucoup de gens ont entendu parler de Bitcoin à cette époque, en plein pendant l’ascension des prix et comme nous avions une boutique en plein cœur de Paris, ils pensaient que nous étions les représentants officiels de Bitcoin alors ils nous contactaient avec un tas de questions et aussi en nous racontant qu’ils s’étaient fait voler leurs bitcoins. C’est là que nous avons eu l’idée de nous intéresser de près à ce phénomène qui nuit fortement au monde des cryptomonnaies”.

L’arnaque à la vente par téléphone

“Une des arnaques les plus fréquentes repérées par l’équipe de Manuel Valente est une arnaque qui implique le téléphone par téléphone. Les arnaqueurs créent un site internet qui n’est ni plus ni moins qu’une interface vide derrière laquelle il n’y a rien. Le site en question invite par exemple les gens à investir dans le Bitcoin et à fournir leur numéro de téléphone. Une fois le numéro récupéré, ils vont démarcher la victime avec insistance en la rappelant tous les jours jusqu’à ce qu’elle investisse avec une promesse de retour sur investissement mirobolante : 20% garantis sur trois mois par exemple. Ceux qui mordent à l’hameçon font un virement bancaire en échange d’un pseudo-contrat et une fois que l’argent est transféré, la victime n’entend plus jamais parler des arnaqueurs. À chaque fois que ce genre de site est repéré et se fait fermer, il y en a d’autres qui ouvrent, avec le même modus operandi”, explique Manuel Valente.

Le ”cryptochantage”

Cette arnaque se déroule la plupart du temps de la façon suivante : la victime reçoit un email lui indiquant qu’un pirate a installé un virus sur son ordinateur, ce qui lui a permis d’avoir accès à sa webcam. Le pirate prétend l’avoir surpris en train de naviguer sur un site pornographique et commence à lui faire du chantage. Si la victime ne paye pas la somme demandée en cryptomonnaie, le pirate menace de diffuser en ligne les photos et vidéos impliquant la victime. “La plupart du temps, l’arnaqueur n’a pas installé de virus et n’a pas eu accès à la caméra de la victime : c’est un coup de bluff. Mais sur le nombre d’emails envoyés, certains vont malheureusement y croire et avoir peur des conséquences. Une rançon est alors payée alors que le pirate n’a absolument rien de concret. On estime qu’en France cette arnaque représente entre deux et trois millions d’euros dérobés”. 

Les ransomwares (rançongiels)

Les ransomwares ou rançongiels existent et frappent au quotidien aussi bien les particuliers que les entreprises. Concrètement il s’agit d’un logiciel malveillant qui bloque l’accès à des données personnelles. Pour y parvenir, il va chiffrer (encrypter) les données en question puis va exiger aux propriétaires de ces données d’envoyer de l’argent en échange de la clé qui permettra de les déchiffrer.  “Si l’entreprise possède un contrat d’infogérance, elle pourra exiger que la société qui s’occupe de sécuriser son réseau paye la somme demandée ou règle le problème. Dans le cas contraire, c’est malheureusement très difficile de trouver une solution, car une fois les données bloquées, il est souvent trop tard pour agir”. Selon un article récent, les pirates demandent en moyenne 13 000$ à leur victime, payables à 98% du temps en Bitcoin. 

Lire aussi: Comment fonctionnent les arnaques en cryptomonnaies?

Ces trois arnaques comptent parmi les plus populaires, mais il en existent des dizaines d’autres qui concernent Twitter, de fausses ICO, des exchanges qui ferment soudain leurs portes et s’enfuient “avec la caisse” (Exit Scam), des clés physiques de type Nano Ledger ou Trezor qui sont interceptées et trafiquées etc.

Voici les conseils de Manuel Valente, directeur Analyses et Recherche chez Coinhouse pour éviter les arnaques cryptos.

  • Si c’est trop beau pour être vrai, eh bien… c’est trop beau pour être vrai! En matière d’investissement, le gain potentiel est propre au risque. En d’autres termes, plus le risque est grand, plus on peut gagner d’argent. Mais si on vous promet un placement garanti avec un retour sur investissement formidable, sachez que ça n’est pas possible et qu’il s’agit certainement d’une arnaque. 
  • S’il s’agit d’un projet crypto, l’entreprise affiche-t-elle son code source? Si on ne sait pas l’analyser, il faut aller sur des forums comme Bitcointalk par exemple et voir ce qu’en pense la communauté. Il faut aussi vérifier si le projet a un subreddit (ndlr: sous-partie du site consacrée à un thème spécifique). On peut regarder si les noms des responsables du projet sont publics, vérifier qu’ils soient légitimes, qu’ils aient une page LinkedIn par exemple.
  • On peut consulter le site Bitcoin.fr qui tient à jour une liste d’escroqueries liées à Bitcoin et aux cryptomonnaies.
  • On peut consulter aussi le site de l’Autorité des marchés financiers (AMF) qui met régulièrement à jour une liste noire des acteurs identifiés proposant, en France, des investissements sur le marché des changes non régulés (Forex) et des sites proposant des produits dérivés dont le sous-jacent est constitué de cryptoactifs sans y être autorisés. 
  • Pour les entreprises, il faut faire des sauvegardes régulièrement et ne surtout pas les laisser directement sur le réseau. Certains virus sont capables de les repérer et de les infecter elles aussi. 
  • On ne donnera pas non plus un accès complet à tous les employés. C’est humain de cliquer sur une pièce jointe qui contient un virus, ça va arriver, on ne peut pas l’empêcher. En revanche on peut définir très strictement les accès de chacun aux différents départements et dossiers de l’entreprise. Tel employé n’aura pas besoin de modifier un fichier, mais simplement le consulter. 
  • Faites vos propres recherches, informez-vous avant d’investir ou d’agir. DYOR!

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