Coinme écope d’une amende de 4 millions de dollars de la part de la SEC

Pauline Eyebe
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Source : Twitter/Coinme

La Securities and Exchange Commission des États-Unis (SEC), le gendarme américain des marchés financiers a condamné Coinme, Up Global et Neil Bergquist, à la tête des deux sociétés, à des amendes combinées de près de 4 millions de dollars.

Dans son communiqué de vendredi, la SEC a annoncé que l’amende était liée à l’offre initiale de jetons (ICO) d’une crypto-monnaie appelée UpToken. Dans son communiqué, la SEC soutient que Coinme et Up Global ont trompé les investisseurs lors de cette ICO organisée en 2017.

Le gendarme de la bourse américaine (SEC) accuse Coinme d’avoir fait de fausses déclarations sur UpToken

Les accusés ont consenti à payer cette amende sans pour autant admettre ou nier avoir commis des actes répréhensibles. Dans le partage des responsabilités entre ces entreprises, il est prévu que Coinme et Up Global régleront l’amende à hauteur de 3,77 millions de dollars. De son côté, Bergquist paiera 150 000 dollars.

Coinme assure le fonctionnement d’un réseau de distributeurs automatiques de crypto-monnaie permettant aux utilisateurs de retirer de l’argent en contrepartie de bitcoins et d’autres crypto-monnaies. 

Le jeton UpToken a été conçu comme une récompense destinée aux clients des guichets automatiques de Coinme. L’entreprise déclare qu’elle consacre 1 % de chaque transaction à l’achat de jetons UpToken. Par la suite, ces jetons sont remis aux clients en espèces sous la forme d’une récompense de 1 %.

Dans son communiqué annonçant un accord à l’amiable, la SEC a déclaré que Bergquist et Up Global ont pris des dispositions visant à réduire la nécessité pour Coinme de procéder à l’achat d’UpToken après l’ICO.

La Commission a également reproché aux entreprises d’avoir gonflé publiquement, en toute connaissance de cause et sans se soucier des conséquences, les montants levés lors de l’ICO.

Par ailleurs, Bergquist s’est vu infliger une interdiction d’agir en tant qu’administrateur d’une société publique pendant les trois prochaines années.

Inculpation de 5 personnes dans l’affaire de manipulation de jetons HYDRO

Dans sa lutte contre les plateformes de crypto-monnaie exerçant dans l’illégalité, la SEC semble gagner chacune de ses batailles. Plusieurs plateformes ont déjà été frappées par des sanctions, certaines d’entre elles ont accepté de payer, d’autres ne semblent pas vouloir se faire aussi facilement. 

Par ailleurs, d’autres plateformes ont accepté suspendre ou mettre fin à leurs activités de peur de subir de sanctions plus lourdes. Ainsi, l’annonce de la SEC fait suite à une victoire décisive remportée quelques jours plus tôt dans le cadre d’une autre affaire.

En effet, en début de semaine, les autorités de Miami ont annoncé l’inculpation intentée par la SEC, de cinq personnes dans le cadre d’une affaire de manipulation de marché. Parmi les personnes incriminées par la Commission, on peut citer Michael Kane, PDG et cofondateur de l’entreprise.

Selon le tribunal, les accusés ont participé à la manipulation du cours de l’HYDRO par une hausse artificielle de ce dernier. Le tribunal les a accusés d’avoir eu recours à un robot de trading permettant de passer des ordres dont ils n’avaient pas l’intention de satisfaire. Selon le tribunal, cela a eu pour conséquence de créer l’illusion d’un intérêt de la part des investisseurs pour ce jeton.

Compte tenu de ces accusations, les sociétés Hydrogen Technology et Kane sont tenues de payer des amendes de 2,8 millions de dollars et de 260 000 dollars respectivement.

La Commission ne devrait pas s’arrêter là pour amener les entreprises de cryptos à respecter la législation. Plusieurs autres actions en justice contre d’autres plateformes de crypto-monnaie sont en cours et certaines d’entre elles devraient aboutir bientôt, notamment le procès de la SEC contre Ripple, ou encore son combat contre Binance.