GoFundMe vs Bitcoin: vers la fin de la centralisation?

David Nathan
| 10 min read

Si vous ne savez pas ce que la centralisation veut dire concrètement, l’actualité récente nous a apporté la parfaite illustration pour bien comprendre ce concept. 

Une obligation vaccinale qui ne passe pas

Le 15 janvier 2022, le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, impose l’obligation vaccinale aux routiers. Ça ne passe pas. 15 jours plus tard, une partie d’entre eux décident de protester en lançant le “Freedom Convoy”, un convoi pacifique pour le retour de toutes les libertés. Direction Ottawa donc. 

De toutes les provinces au pays, les camionneurs mettent le cap sur la capitale fédérale. À mesure qu’ils cheminent, une partie de la population leur témoignent leur soutien en se plaçant le long du parcours, sur les ponts et le bas-côté des routes.

Il n’y a pas eu que sur les routes que les Canadiens ont manifesté leur soutien. En effet, la levée de fonds lancée via la plateforme participative GoFundMe se passe bien pour les camionneurs et la cagnotte atteint après quelques jours dix millions de dollars canadiens (CAD).

GoFundMe fait marche arrière

Le 4 février 2022, GoFundMe décide cependant de mettre fin à la collecte qui était, selon elle, “en violation de nos conditions d’utilisation (clause 8, qui interdit la promotion de la violence et du harcèlement)”. 

Le lendemain, la plateforme décide de rembourser automatiquement tous les dons fait pour le Freedom Convoy 2022. 

Face à cette décision brutale et définitive, plusieurs membres influents de la communauté Bitcoin en faveur du Convoi ont décidé de se mobiliser et de mettre en place une autre collecte, mais qui sera différente dans le sens où elle utilisera du Bitcoin et la plateforme de crowdfunding Tallycoin (les dons peuvent se faire en Bitcoin et via le Lightning Network).

Le 1er février 2002, l’utilisateur de Twitter @HonkHonkHodl a commencé à organiser une campagne de dons en Bitcoin.


Le 6 février 2022, LaserHodl fait le tweet suivant:

Traduction libre: “Je donnerai 100 000 000 sats de #Bitcoin à #FreedomConvoy2022 si 9 autres Bitcoiners me rejoignent. Le monde se réveille pour #Bitcoin – l’argent du peuple. Soutenez la liberté de réunion et dites à l’État de mettre fin à son abus concernant les mesures d’urgence Covid. 🙌🙌🙌”.

Son appel à la communauté ne reste pas lettre morte, ou plutôt tweet mort, puisque très vite, plusieurs personnalités pro-Bitcoin valident leur engagement à soutenir cette collecte dont le patron de l’influent Bitcoin Magazine, le trader Greg Foss, le cofondateur et PDG de Kraken Jesse Powell ou encore le Youtubeur BTC sessions. Parmi les soutiens notables aux camionneurs, on notera la réaction d’Elon Musk

Au moment d’écrire ces lignes, 4 648 contributeurs ont mis la main au wallet et plus de 800 000 dollars canadiens ont déjà été envoyés.

Selon le magazine Fortune, “Les fonds seront dirigés vers un “portefeuille multi-signatures” – un portefeuille crypto qui nécessite deux clés privées ou plus pour effectuer des transactions – contrôlé par les fondateurs du groupe qui détermineront où les fonds doivent être alloués”.

«Les cinq signataires sont des membres influents de la communauté de maximalistes bitcoin canadienne», précise à notre confrère François Remy du journal Les Affaires le Bitcoiner Francis Pouliot, une des figures les plus influentes et respectées de la communauté Bitcoin et fondateur et PDG de Bull Bitcoin. « Je ne pense pas qu’il y ait de meilleures publicités pour Bitcoin » continue Francis Pouliot dans le même article. 

Le compte Twitter HonkHonk Hodl

La question (le problème?) de la centralisation

Ce qui s’est passé avec GoFundMe, le fait que cette plateforme ait décidé de stopper net une collecte de fonds, montre de façon éclatante les limites et les risques liés à la centralisation. En un seul clic, cette entité a décidé unilatéralement que finalement, le convoi n’était plus en odeur de sainteté selon ses critères ou du moins selon ceux de la police vers laquelle est s’est tournée. Les motifs invoqués sont graves: “violence et harcèlement”. 

Nous avons maintenant la preuve par les forces de l’ordre que la manifestation auparavant pacifique s’est transformée en occupation, avec des rapports de police faisant état de violence et d’autres activités illégales, indique GoFundMe sur sa page Medium.

Ceux qui ont suivi l’évolution du mouvement depuis le premier coup d’accélérateur fin janvier jusqu’à aujourd’hui auront peut-être remarqué un léger décalage, dirons-nous pudiquement, entre le traitement journalistique très partisan qui a été fait par les médias généralistes et ce que des heures live-streaming multicaméra laissaient voir. 

Mais revenons à la centralisation. Ce à quoi l’on assiste actuellement est tout simplement un affrontement entre deux paradigmes. D’un côté on trouve GoFundMe, une plateforme centralisée qui peut (et elle l’a prouvé) geler n’importe laquelle des collectes en cours. De l’autre on trouve Bitcoin, un système de paiement incensurable et ça, ça fait toute la différence. Impossible en effet d’empêcher une transaction Bitcoin. Impossible donc d’empêcher une collecte de fonds en Bitcoin. 

C’est précisément pour éviter d’avoir à passer par des tiers de confiance comme GoFundMe ou une institution bancaire que Bitcoin a été créé. C’est même la première phrase du livre blanc de Bitcoin “Une version purement pair-à-pair d’une monnaie électronique permettrait aux paiements en ligne de se faire directement d’une partie à une autre sans passer par un système de paiement électronique”. Concrètement, si Justin veut envoyer de l’argent à François, il peut utiliser un tiers de confiance (une banque par exemple), mais rien ne lui garantira que sa transaction s’effectuera à 100%. Il est en effet tout à fait possible pour l’institution financière en question de geler la transaction ou même l’accès aux fonds de Justin. C’est ce qui s’est passé avec GoFundMe. Pourquoi est-ce possible? Tout simplement car Justin ne possède pas vraiment l’argent qui est sur son compte en banque dans la mesure où celle-ci peut lui interdire l’accès ou le conditionner. On se souviendra de ce qui s’est passé à Chypre:

“Les titulaires de comptes de la plus grande banque de Chypre, la Bank of Cyprus vont perdre autour de 60% de leur épargne au-dessus de 100 000 euros, a confirmé samedi la banque centrale du pays, durcissant les conditions du sauvetage qui a évité à l’île la faillite” (article de La Tribune du 30 mars 2013).

On gardera aussi en mémoire ce qui s’est passé avec WikiLeaks qui a dû suspendre ses activités en octobre 2011 à cause d’un blocus financier orchestré par VISA, Mastercard, Bank of America, PayPal et Western Union, autant d’entités centralisées et donc aux pouvoirs de censure. 

Une des expressions les plus populaires dans le monde du Bitcoin est “Not your keys, not your bitcoins” (Si vous ne possédez pas vos clés privées, vous ne possédez pas vraiment vos bitcoins). Et c’est en ça que le paradigme proposé par Bitcoin est radicalement différent de ce que l’on connaît aujourd’hui avec le système financier en place. Bitcoin redonne la souveraineté monétaire à ses utilisateurs. Comme le dit le célèbre évangéliste Bitcoin Andreas Antonopoulos, “Avec Bitcoin, vous devenez votre propre banque”. 

Facebook, Twitter ou n’importe quel échange crypto centralisé partagent ce caractère de censure potentielle. Quand Facebook est tombé en panne il y a quelques semaines, le site était inaccessible à ses utilisateurs, la cause du problème (ses serveurs) étant centralisée. Avec Bitcoin, on ne trouve pas d’autorité centrale et donc pas de censeur potentiel. De plus, le réseau Bitcoin n’est pas centralisé, ses serveurs ne sont pas tous situés dans un hangar. Non, Bitcoin, est distribué et à ce titre chaque participant fait partie du réseau et contribue à en renforcer le caractère anti-fragile. Il faut bien comprendre que Bitcoin n’est “rien d’autre” qu’un protocole informatique et à ce titre, il est apolitique et n’a aucune opinion. Il se contente de faire ce pour quoi il a été conçu: permettre à quiconque l’utilise de transférer de la valeur de façon instantanée (merci le réseau Lightning) et sécurisée. 

L’affaire GoFundMe (ou dira-t-on peut-être le #GoFunMeGate) a le mérite de mettre sur la place publique le débat autour de la liberté à disposer de son argent et de la façon dont on choisit de le dépenser. Mais au-delà de la simple question du pouvoir de censure des plateformes de dons en ligne, émerge la question de la liberté car quand celle-ci est conditionnée par des tiers, il est peut-être alors salutaire de regarder vers des options alternatives qui garantissent à ses utilisateurs le contrôle total de leur argent.

Source: https://twitter.com/HonkHonkHodl

Dans un contexte d’emballement de l’inflation et de politiques dites “de la planche à billets” (argent magique), de nombreuses sociétés privées, des gestionnaires de fonds, des particuliers et même un pays (le Salvador) ont déjà fait le choix du Bitcoin. D’autres pays, d’autres gros joueurs de la finance (même ceux qui étaient encore il y a quelques années les plus virulents contempteurs du BTC) ont désormais changé de position et n’hésitent plus à qualifier l’invention de Satoshi Nakamoto d’or numérique. 

Quel est l’avenir du Bitcoin? Deviendra-t-il comme le pensent certains le nouveau standard monétaire mondial? Permettra-t-il de juguler la crise liée à l’argent-dette? Ce qui est sûr, c’est qu’il est en tout cas déjà un plan B pour ceux qui veulent faire des dons sans être censurés. 

Pour suivre l’évolution de la collecte de fonds en Bitcoin: https://tallyco.in/s/lzxccm/
Pour suivre le compte Twitter HonkHonk Hodl

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