Jeremy Simah, un parcours d’entrepreneur

Isabelle Mercier
| 6 min read

Cette semaine Cryptonews donne la parole à une nouvelle personnalité crypto, Jeremy Simah. Avec Elie Ohayon, son associé et meilleur ami depuis plus de 20 ans, ils ont lancé Datalents, une startup HR-Tech permettant enfin la digitalisation des cabinets de conseils traditionnels, avec une spécialisation en Data Intelligence et en Blockchain. Ils co- organisent à ce titre la plus grande conférence Blockchain de cette année, la Paris Blockchain Week qui aura lieu le 16 et 17 Avril à Station F. Diplômé d’Audencia Business School et de la célèbre université UC Berkeley en Californie, Jeremy a commencé sa carrière au sein du réseau social professionnel LinkedIn et nous en dit plus sur son parcours et ses opinions cryptos.

Quand et comment êtes-vous rentré dans le monde des cryptos et qu’est-ce qui vous a attiré dans cet univers?
Lors d’un voyage à NYC en 2017, j’ai assisté à un meetup sur la 5ème Avenue pour comprendre les fondements de la Blockchain. Je me suis retrouvé dans une salle où les étudiants, les dirigeants et les développeurs se rassemblaient pour comprendre ensemble les tenants et aboutissants de ce nouvel écosystème. Mon père me parlait souvent de l’euphorie des années 1990 avec le développement d’internet, j’avais l’impression de revivre la même chose à une toute autre époque. Une belle période se dessine devant nous.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure des CryptoMondays Paris et comment définissez-vous cet évènement?
CryptoMondays Paris est l’antenne française de CryptoMondays, une initiative décentralisée lancée en 2018 par Lou Kerner à New York. Fondée par Michael Amar, co- fondateur du plus grand incubateur Blockchain en Europe basé à Station F, par Elie Ohayon et par le célèbre fournisseur de liquidité en crypto-actif Woorton formé par Charlie Meraud, Karim Sabba et Zahreddine Touag. Aujourd’hui, CryptoMondays rassemble des centaines de milliers de passionnés de Blockchain et de crypto dans plus de 30 villes du monde.

Notre objectif a toujours été le même: rassembler et fédérer l’écosystème français.

En effet, la communauté s’est considérablement agrandit entre Mars 2018 où nous avons démarré avec une centaine de passionnés à aujourd’hui où nous comptons plus de 3000 membres: ce qui témoigne sans doute d’une réelle effervescence autour de ces sujets.

La Paris Blockchain Week est un évènement attendu qui se déroulera sous peu. Quelles sont vos attentes et aspirations face à cet évènement?
La Paris Blockchain Week sera une opportunité inédite pour placer la France parmi les grandes nations spécialistes des technologies blockchain. Le sommet qui se déroulera à Station F sera l’occasion de réunir l’écosystème non seulement français mais également international autour de quatre thèmes: technologie, regulation, investissement et corporate sur lesquels nous sommes fiers de pouvoir être précurseurs.

Notre mission est de mettre en valeur le cadre qu’offre la France sur le plan réglementaire, économique et technologique afin de :
1. Susciter des vocations et stimuler le développement de la scène blockchain en France et en Europe 

2. Inciter les meilleurs projets blockchain internationaux à installer leurs activités en France et en Europe 


La France est-elle un bon écosystème pour les entreprises blockchain et crypto?
Je pense que les choses vont dans le bon sens, comme en témoigne les dispositions de la loi PACTE relatives aux crypto-actifs, finalisées en séance le 15 mars 2019, constituent en signal positif pour l’écosystème crypto et permettent à la France, d’apparaître comme une juridiction pionnière en matière de réglementation du secteur.

En effet, que ce soit pour les émetteurs de tokens utilitaires ou pour les prestataires de services sur actifs numériques, le régime proposé vise à répondre aux spécificités des activités liées aux crypto-actifs tout en assurant leur développement pérenne, au service du financement de l’économie. Ainsi, le caractère optionnel du régime mérite d’être salué. Outre l’innovation règlementaire qu’il constitue, il permet d’assurer un niveau de flexibilité nécessaire compte tenu du niveau de maturité du secteur, et d’agir comme un vecteur d’attractivité.

Selon le rapport de l’AFGC, ce régime permet enfin de “renforcer la confiance entre les différents acteurs de cette nouvelle économie, notamment en facilitant aux acteurs qui feront le choix du label réglementaire l’accès aux services de compte de dépôt et de paiement auprès des établissements de crédit”.

Vous travaillez avec des entreprises françaises sur leurs différentes stratégies Data et Blockchain afin de tirer le meilleur parti de leur données pour les aider à développer leurs activités, en quoi cela consiste-t-il concrètement?
Nous avons lancé Datalents pour répondre à un constat simple: L’avantage comparatif généré d’ici 2020 par les entreprises utilisatrices du Big Data sur leurs concurrentes non-utilisatrices sera de 1200 milliard de dollars.

La France est novatrice sur ces projets à forte valeur ajoutée mais l’accès aux ressources est limité.

Nous avons développé une communauté d’experts, spécialiste des problématiques Big Data, Business Intelligence et Blockchain, qui accompagne la transformation digitale et Data des entreprises françaises.

Jouons au jeu des prédictions. Comment imaginez-vous le futur du Bitcoin dans les prochains mois, années?
Tous les experts se rejoignent quant à la capacité au Bitcoin à devenir une monnaie digitale alternative aux monnaies fiat. Elle sera reconnue comme un standard qui aura crée sa place dans l’écosystème monétaire.

Pour permettre une meilleure adoption, il faudrait permettre aux blockchains publiques d’assurer d’une part, un plus grand volume de transaction tout en restant décentralisées, et de permettre une meilleure interopérabilité entre les blockchains actuelles pour qu’elles puissent transférer plus facilement de la donnée entre elles.

Mises à part les cryptomonnaies, quelles sont selon vous les premières applications concrètes de la blockchain qui vont se retrouver dans notre quotidien ?
La blockchain permettra de créer des nouveaux moyens d’autonomie grâce aux systèmes de gouvernance de demain. Par exemple, il pourrait s’agir d’un très bon levier pour aider les entreprises à grandir en écosystème et éviter de tomber dans l’écueil des structures mères qui absorbent les filiales. En effet, les blockchains vont permettre la mise en place d’un terrain neutre qui donnera la capacité à beaucoup d’acteurs de coopérer.

En outre, il y a bien entendu le cas pratique des registres. Ils sont aujourd’hui confiés à un tiers de confiance, plus à même de les gérer. Bien que l’Etat soit légitime aujourd’hui pour gèrer nos données, nous pourrons à l’avenir avoir des infrastructures autonomes qui nous donneront accès à nos données de façon plus naturelle.

Si vous aviez Satoshi en face de vous, vous lui diriez quoi?
Merci !

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