L’anonymat sur la blockchain: mythes et réalités

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Dans un contexte réglementaire de plus en plus difficile pour les cryptomonnaies, l’anonymat supposé offert par la technologie blockchain est souvent pointé du doigt par ses détracteurs: en effet, ce serait l’une des fonctionnalités qui favoriserait les transactions illicites. Ainsi, de nombreux régulateurs s’attaquent à ce problème en demandant un renforcement des dispositifs KYC (Know Your Customer) mis en place au niveau des fournisseurs de services d’actifs numériques.

Aux Etats-Unis par exemple, une disposition réglementaire fortement critiquée par les acteurs du marché obligerait les exchanges à enregistrer les données des transactions de leurs utilisateurs et dans certains cas, à les déclarer auprès des régulateurs concernés.

En France, une ordonnance votée en novembre 2020 s’oppose à l’anonymat des transactions concernant les actifs numériques : tout prestataire de services numériques se voit contraint de procéder à la double vérification de l’identité d’un utilisateur et à transmettre les données concernant toute transaction suspecte aux autorités.

Les transactions sur une blockchain sont-elles vraiment anonymes ?

Bitcoin et la plupart des cryptomonnaies reposent sur la technologie blockchain. De manière simplifiée, la blockchain est une base de données où sont enregistrées l’intégralité des transactions ayant eu lieu sur le réseau : en ce qui concerne Bitcoin, ces transactions remontent donc jusqu’à sa création en 2009. Cette base de données est sécurisée et distribuée, c’est-à-dire partagée par différents utilisateurs d’où son caractère transparent qui ne requiert pas la supervision d’une entité centralisée.

Bien que le nom d’un utilisateur n’apparaisse pas au niveau de cette base de données, toutes les transactions associées à l’adresse publique utilisée sont consultables par n’importe qui depuis un site comme Blockchain Explorer par exemple.
Cette fonctionnalité existe pour la plupart des cryptomonnaies : Ethereum, Cardano et bien d’autres encore.
De nombreuses personnes s’accordent donc à dire que ces protocoles sont des systèmes pseudonymes et non anonymes.

Outils existants pour protéger l’anonymat

Pour ceux qui souhaitent à tout prix préserver leur anonymat, il existe des outils qui permettent de masquer une transaction et qui recourent généralement au “mélange” (mix) de cryptomonnaies.

CoinJoin :

Ce protocole a été créé en 2013 par Gregory Maxwell, ancien directeur technique de Blockstream: il permet à plusieurs portefeuilles d’effectuer leurs transferts au sein d’une seule transaction. De cette manière, il est impossible de faire le lien entre l’expéditeur et le récepteur du transfert.

Mimblewimble :

Ce protocole au nom farfelu a été conçu par un développeur sous le pseudonyme Tom Jedusor (du nom du personnage tiré de la série Harry Potter). Il permet de masquer certains champs de la transaction tels que l’adresse publique du destinataire, l’adresse publique de l’expéditeur et le montant. Mimblewimble reprend également la fonctionnalité de mélange de transactions de CoinJoin. Toutefois, un développeur aurait été en mesure d’exploiter une faille dans le code, ce qui ne permet qu’une exécution partielle du processus d’anonymisation.

Les développeurs affirment pourtant que ce problème est déjà bien connu et n’altère en rien l’utilité du protocole. Le fondateur de Litecoin, Charlie Lee, est également intervenu pour défendre le protocole.

Depuis plusieurs années, Litecoin travaille sur l’intégration de Mimblewimble au sein de sa blockchain, un projet qui pourrait se concrétiser cette année.

Les cryptomonnaies anonymes

Certaines cryptomonnaies dites “anonymes” telles que Monero, Dash, Beam et Grim, intègrent des variantes des outils présentés ci-dessus dans leur conception. D’autres plateformes et portefeuilles ont également implémenté ces solutions.

Monero :

La plus connue des cryptomonnaies anonyme a été créée en 2014. Monero repose sur le protocole CryptoNote qui rend les transactions sur Monero anonymes grâce à l’intégration de deux outils : les “ring signatures” (signature de cercle) et les “stealth address” (adresses furtives). Le principe des “ring signatures” est de regrouper plusieurs utilisateurs dans un groupe de manière à ce qu’il soit impossible d’identifier avec précision qui est l’émetteur et le destinataire d’une transaction. Les adresses furtives permettent de créer des adresses uniques à usage aléatoire. Enfin, grâce au “Ring Signature Confidential Transaction” (Ring CT), le montant des transactions peut également être dissimulé.

Dash :

La cryptomonnaie a été conçue par Evan Duffield, un développeur qui souhaitait originellement ajouter des fonctionnalités relatives à l’anonymat au sein du protocole Bitcoin. Face à la réticence de Bitcoin Core, il a choisi de créer sa propre cryptomonnaie. Dash possède deux fonctionnalités principales :

  • InstantSend qui garantit l’exécution d’une transaction instantanément
  • PrivateSend, une fonctionnalité similaire à CoinJoin, qui permet aux transactions d’être confidentielles.

Beam et Grim :

Beam et Grin sont les deux cryptomonnaies les plus connues qui utilisent Mimblewimble. Grin est un projet open-source résolument orienté “cypherpunk” et la plupart de ses fondateurs préfèrent rester anonymes. Beam en revanche dispose d’une équipe identifiée qui semble vouloir développer une dimension plus commerciale au projet. En 2020, Beam a fait ses premiers pas dans la DeFi en ajoutant des fonctionnalités qui permettent de créer des applications décentralisées anonymes

Il est fort possible que le trading de ces cryptomonnaies anonymes soit en danger : en Corée du Sud, leur utilisation sera interdite à compter du 21 mars prochain. Aux Etats-Unis, l’IRS (Internal Revenue Service) a offert une récompense de 625 000 dollars à celui ou celle qui parviendrait à hacker Monero.
Enfin, la dernière option possible est celle d’utiliser les exchanges décentralisés même si leur utilisation présente des risques non-négligeables.

Quoiqu’il en soit, les points de contact entre la blockchain et le monde réel sont surveillés et restent sous le contrôle des autorités. Cela signifie qu’à partir du moment où des crypto-actifs sont transférés vers le système monétaire traditionnel, les régulateurs sont en mesure d’utiliser toute la panoplie d’outils à leur disposition pour épingler les fraudeurs.

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