La centralisation du hashsrate de Bitcoin (BTC) aux Etats-Unis représente-t-elle un danger pour la blockchain ?

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Les dangers posés par la centralisation sont un sujet récurrent de l’écosystème crypto. Le récent succès du passage d’Ethereum d’un mécanisme de consensus de preuve de travail à la preuve d’enjeu a soulevé de nouveaux débats autour des risques posés par la centralisation des  ETH placés en staking au sein de pools tels que Lido Finance. Un problème similaire a été soulevé pour le Bitcoin et pourrait se poser au niveau de la concentration du hashrate aux Etats-Unis. Bitcoin pourrait-il se retrouver confronté aux mêmes difficultés rencontrées en Chine après la migration des mineurs sur le territoire américain ? 

Source : Adobe


Il y a quelques années, la Chine était le centre mondial du minage de Bitcoin avec un hashrate qui se rapprochait des 75%. Selon les dernières données du Cambridge Center for Alternative Finance, les Etats-Unis représentent actuellement près de 38% du taux de hachage global de Bitcoin et, fait étonnant, la Chine se trouve en seconde position, avec 21,11% du taux de hachage. Les Bitcoiners américains continuent de promouvoir et d’essayer d’attirer les entreprises du minage en Amérique du Nord, notamment en faisant pression sur les régulateurs pour créer un environnement juridique favorable pour leur implantation. 

Source : Cambridge Institute for Alternative Finance

Il faut également noter que la répartition du hashrate sur le territoire américain montre également une forte tendance à la centralisation : en effet, la Géorgie, le Texas et le Kentucky contribuent à près de la moitié du taux de hachage du pays, même si une activité significative peut également être observée dans les États de New York, Californie, Caroline du Nord et Washington.

Cependant, l’éducateur et co-présentateur du podcast Block Digest, Shinobi, note que ce calcul pourrait fragiliser le réseau Bitcoin sur le long terme. En effet, les principes théoriques autour de la sécurité du minage du Bitcoin reposent sur la décentralisation. Le contrôle d’une majorité du taux de hachage par une entité unique peut conduire à une brèche de sécurité sur l’ensemble de l’architecture de la blockchain, par l’intermédiaire d’une attaque à 51%. Un autre risque se situe au niveau de la réglementation et de la juridiction : en effet, pour opérer légalement, les mineurs doivent se soumettre aux lois et de la juridiction dans laquelle ils s’installent, avec les conséquences que cela implique. Pour une compagnie d’électricité, il est relativement facile d’identifier les sociétés publiques, les installations de minage ou les entreprises locales disposant d’un taux de hachage suffisamment élevé grâce à leur signature électrique. Tout ce taux de hachage est sujet à des mesures d’application de la part du gouvernement américain, avec plus ou moins de difficultés. 

Par ailleurs, il est important de noter que la position du gouvernement et des régulateurs américains est loin d’être favorable au Bitcoin et au secteur crypto dans son ensemble. Le positionnement de Bitcoin comme une possible alternative au dollar américain comme monnaie de réserve n’a certainement pas échappé aux analystes. En effet, la puissance économique du gouvernement américain est liée à cette position privilégiée du dollar dans le système financier mondial, ce qui permet de garantir l’efficacité des sanctions appliquées aux Etats dits “voyous”. Bien que le Bitcoin soit encore loin de détrôner le dollar, l’opportunité pour les régulateurs américains de contrôler 38% du taux de hachage si nécessaire est bien réelle.

Cette idée pourrait sembler absurde à première vue jusqu’à ce qu’un des contributeurs de Bitcoin Core, Peter Todd, ait porté à l’attention de la communauté l’existence d’un projet baptisé Chain Anchor conçu par le Massachussets Institute of Technology. Le projet vise à neutraliser la résistance à la censure de Bitcoin. Bien que les responsables du projet aient nié à plusieurs reprises que le projet était destiné à s’appliquer au Bitcoin, Todd affirme que de multiples sources auraient confirmé que le but était de faire de la blockchain Bitcoin une plateforme de paiement autorisée en soudoyant les mineurs.

Les évènements qui se sont déroulés en Chine peuvent cependant donner de l’espoir à l’industrie crypto. En effet, la plupart des observateurs s’accordent à dire que les interdictions posées par la Chine et l’exode subséquent des mineurs ont prouvé la résilience du réseau Bitcoin. Il reste néanmoins indéniable que la concentration du taux de hachage dans une seule juridiction est loin d’être idéal pour l’avenir de Bitcoin. 

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