Les autorités sud-coréennes perquisitionnent les plateformes Upbit et Bithumb après un scandale politique

Siméon Allegaert
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En Corée du Sud, les procureurs ont effectué une perquisition dans les bureaux de deux plateformes d’échange crypto en raison de plusieurs enquêtes entourant les actifs numériques du législateur Kim Nam-kuk.

Un législateur dans la controverse

D’après un rapport de l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, une équipe appartenant au bureau des procureurs du district sud de Séoul a effectué une intervention à la date du dimanche 14 mai dans les bureaux de Bithumb et Upbit, à savoir deux exchanges locaux, dans le but d’y trouver des relevés de transactions et d’autres documents potentiellement compromettants pour le législateur.

Selon les informations actuellement disponibles, Kim Nam-kuk posséderait une multitude de portefeuilles crypto sur ces deux plateformes. À la suite de ce raid des autorités, le législateur a immédiatement démissionné de son poste de député à l’Assemblée nationale de Corée du Sud qu’il occupait depuis 2020.

Son départ est associé à plusieurs allégations à son encontre en raison de transactions crypto présumées suspectes alors qu’il travaillait sur la législation relative aux actifs numériques entre mai et novembre 2022.

Dans un message publié sur Facebook, le législateur désormais déchu est revenu sur cette affaire en expliquant que son départ précipité avait pour but de ne pas accabler ses anciens camarades politiques avec la controverse qui entoure désormais sa personne, cela en raison de ses transactions crypto considérées comme suspectes.

Il est également indiqué dans ce message que Kim Nam-kuk considère les différents rapports des médias comme étant mensongers et comporteraient des faits erronés. Il ajoute à cela qu’il allait très prochainement révéler toute la vérité à propos de cette mésaventure.

Des activités crypto considérées comme suspectes

Un article du Korea Times daté du 8 mai a rapporté que Kim Nam-kuk a liquidé l’équivalent de plus de 4 millions de dollars en cryptomonnaies juste avant que la Financial Action Task Force n’applique la “travel rule”.

Pour rappel, la travel rule est un règlement qui concerne la collecte et la transmission des noms ainsi que des détails personnels des comptes des parties impliquées dans les transferts d’actifs numériques. En Corée du Sud, la travel rule s’applique à tous les transfers d’actifs numériques, incluant les cryptomonnaies, supérieurs à 1 million de won (soit l’équivalent de 821 dollars).

Par ailleurs, Kim Nam-kuk aurait soutenu un projet de loi qui reporterait de 2023 à 2025 l’impôt sur les plus-values de 20 % sur les cryptomonnaies.

Le législateur a prétendu ne pas avoir effectué de retraits sur ses actifs numériques, mais plus exactement de les avoir transférés sur une autre plateforme d’échange. Il a ajouté qu’il n’était pas obligé de signaler une activité de ce type.

Selon les derniers rapports de l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, le politicien sud-coréen aurait détenu en 2021 près de 800 000 jetons WEMIX soit l’équivalent de 4,5 millions de dollars. À la date de rédaction de cet article, le prix du jeton WEMIX gravite aux alentours de 0,8528 dollar et se classe à la 227ème place de l’écosystème crypto en terme de capitalisation boursière.

Bithumb, l’autre plateforme d’échange utilisée par le législateur Kim Nam-kuk, était déjà sous surveillance des régulateurs coréens depuis maintenant plusieurs mois, et cette surveillance est liée à une autre affaire, cette fois-ci beaucoup plus macabre.

Il y a de ça quelques mois, en fin d’année 2022, le plus gros actionnaire de la plateforme a été retrouvé mort peu de temps après avoir été accusé de détournement de fonds, de délit d’initié et de manipulation du cours des actions. L’homme, un dénommé Park Mo, se serait suicidé en raison de la nature criminelle et la lourdeurs des accusations à son encontre.

Si vous êtes intéressé par cette affaire, n’hésitez pas à consulter notre précédent article sur le sujet :