MiCA : les influenceurs crypto pourraient faire face à des accusations de manipulation du marché

Siméon Allegaert
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Source : unsplash.com / Christian Lue

L’Union européenne se prépare à déployer MiCA (European Union’s Markets in Crypto Assets), une série de régulations ayant pour cible le secteur crypto au sein de l’espace économique européen. 

Suite à la finalisation de MiCA en septembre dernier, le parlement européen a voté en faveur de l’ensemble de lois en octobre, néanmoins il reste une dernière séance de vote avant la mise en application définitive du texte.

Retour sur la mise en application de MiCA

MiCA couvre l’intégralité de l’industrie crypto d’aujourd’hui, du minage crypto aux stablecoins en passant par les NFTs, ainsi que l’utilisation des cryptomonnaies dans le cadre d’activités illégales comme le blanchiment d’argent. Toutefois il est important de noter qu’il existe des clauses, apparemment inoffensives, mais qui pourraient bien affecter les influenceurs du secteur crypto.

Patrick Hansen, entrepreneur et directeur général de Circle, a publié un message sur Twitter à propos de l’une de ces clauses. D’après le texte, les influenceurs du secteur crypto qui prendraient la parole sur les réseaux sociaux et qui, d’une manière ou d’une autre, généreraient des profits à partir de cette prise de parole sans le mentionner pourraient être confrontés à des poursuites judiciaires.

En effet, avec MiCA cette prise de profit sera considéré par les régulateurs de l’Union européenne comme une manipulation de marché dès que la loi sera en vigueur. Pour le moment, il n’y a pas de limites claires à précises à cette clause qui pourrait également concerner les memes, y compris les plus triviaux.

Il n’y a pas non plus d’information concernant la mise en place d’une telle clause sur le plan pratique. Mais l’idée générale c’est que l’Union européenne souhaite faire le ménage. 

L’écosystème crypto est-il menacé par MiCA ?

Dans un premier temps, cette volonté risque sans doute de nuire à l’écosystème crypto, mais sur le long terme il est possible que le secteur bénéficie d’une augmentation de régulations. Cela en raison de la demande de plus en forte de la part des investisseurs institutionnels qui souhaite avoir un cadre législatif bien défini et surtout, durable.

Les régulateurs sont confiant sur le fait que ces réglementations vont rendre le secteur crypto plus attractif. À ce propos Stefan Berger, un homme politique allemand, déclare :

« Ce processus de régulation est nécessaire si l’Europe souhaite devenir un acteur important sur la scène crypto dans les années à venir. »

Néanmoins, on note que MiCA risque de poser un certain nombre de problèmes à la finance décentralisée, aujourd’hui en pleine expansion, et cela au nom de la protection des consommateurs. Il y a un risque important que le DeFi se centralise suite à cette augmentation des contrôles.

La visée principale de MiCA reste focalisée sur le blanchiment d’argent, point central du projet de loi qui amènerait la plupart des entreprises crypto à suivre les mêmes règles que l’industrie bancaire par exemple.

Les régulateurs avaient déjà annoncé précédemment que les entreprises offrants des services crypto seraient tenues de collecter des informations lors des transferts d’actifs crypto, à la fois pour l’envoyeur et le receveur. L’objectif affiché est de rendre plus difficile l’utilisation des cryptomonnaies dans le cadre d’activités criminelles.

D’après les dernières informations en date, il est probable que MiCA devienne effectif et soit appliqué de manière systématique pour l’ensemble du paysage crypto européen d’ici 2024.