Michael Amar: Crypto-entrepreneur

Isabelle Mercier
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Michael Amar est co-organisateur des CryptoMondays Paris et membre du conseil d’administration de Chain Accelerator, le premier incubateur européen dédié à l’accompagnement des startups blockchain. Cryptonews a pu poser quelques questions à ce passionné de l’innovation afin d’en savoir plus.

Vos fonctions actuelles vous font évoluer dans le monde des cryptos, comment l’avez-vous découvert ?
Ayant fondé Ifeelgoods, une plateforme de distribution de cadeaux digitaux, j’ai entendu parler du Bitcoin assez tôt, vers 2013. Cependant je ne m’y suis penché que sérieusement après avoir incidemment passé une heure dans un Uber avec Brock Pierce et Bibop Gresta, qui m’ont expliqué Bitcoin avec un regard philosophique et économique passionnant. Dès le lendemain je me suis plongé dans l’univers des cryptos et de la blockchain.

Vous êtes co-organisateur des CryptoMondays Paris dont le dernier meetup s’est déroulé au sein d’une salle pleine à craquer, certains participants ayant été contraints de rester à l’extérieur. Cet afflux massif est-il symptomatique d’un besoin d’information de plus en plus généralisé?
Oui je pense que CryptoMondays correspond à un double besoin. Premièrement, la soif de savoir. Le fait que nous arrivons à ramener des speakers de haut niveau, français et étrangers, permet d’entendre des échanges uniques sur ce qui se passe dans cette industrie qui est la plus globalisée que je connaisse. Deuxièmement, le networking. Nous sommes dans une industrie naissante et extrêmement complexe. L’échange est primordial pour à la fois échanger du savoir faire mais également faire des affaires ensembles. Le succès des CryptoMondays s’explique également par la qualité de l’audience qui doit prouver avoir un rôle actif dans le domaine des cryptomonnaies.

Selon Lou Kerner, les CryptoMondays Paris comptent parmi les Meetups les plus dynamiques et ayant le plus de succès, comment expliquez-vous cela ?
Oui, cela nous a fait très plaisir d’entendre ça, sachant que CryptoMondays est présent dans près d’une vingtaine de villes de par le monde. Je vois vraiment plusieurs facteurs, notamment notre équipe. Nous sommes une équipe de co-organisateurs incluant AFGC, Woorton, Agence Frisco et Datalents et nous formons une équipe très soudée et faisons cela pro bono dans une super ambiance. Ensuite il y a les speakers, notamment internationaux, et les participants, de vrais connaisseurs des crypto-actifs. Enfin, les lieux, car nous avons eu accès à des endroits très agréables tels que Anaxago, Station F ou la BPI.

Vous êtes membre du conseil d’administration de Chain Accelerator, en quoi ce rôle consiste-t-il ?
J’agis principalement sur la stratégie et le développement international de Chain Accelerator, qui a l’ambition de devenir un acteur majeur de l’accélération de startup Blockchain au niveau international.

Comment s’est fait le rapprochement entre ce projet d’incubateur technologique et le très actif hub Station F ?
Station F souhaitait qu’il y ait une initiative Blockchain dans leur incubateur et préférait qu’elle soit une initiative personnelle plutôt que d’un grand groupe. Cela a joué en notre faveur et permet à Station F d’avoir de multiples domaines de la Blockchain qui soient adressées par les startups.

Jouons au jeu des prédictions; pensez-vous que l’on va connaitre dans notre vie un monde où on paye tout en Bitcoin ?
Je pense que le cash va disparaître relativement rapidement. Indépendamment de la Blockchain, on voit qu’en Chine par exemple, les jeunes ne sont pas passés par l’étape de la carte de crédit et règlent tout ou presque avec Wechat. Le transfert d’argent, sans frais, de devise à devise, est dans l’intérêt de la majorité des acteurs et cela va arriver très vite, grâce à la blockchain qui permettra de faire baisser les frais, avec des sources de financement alternatifs, et d’affranchir les frontières.

Quel est selon vous le plus gros mythe ou les principales idées reçues sur le Bitcoin et les cryptomonnaies ?
Que c’est un repère de bandits (rires). Les fraudeurs n’ont pas attendu la Blockchain et je pense qu’au contraire, à terme, les KYC seront plus poussés que ce que font nombre de banques

Mises à part les cryptomonnaies, quelles sont selon vous les premières applications concrètes de la blockchain qui vont se retrouver dans notre quotidien ?
Je pense que nombre de projets seront « invisibles » pour les individus, les premiers projets seront des couches techniques sous-jacentes pour des projets d’entreprise comme du supply chain, des ressources humaines, back office. Les premières applications vraiment utilisées par le commun des mortels viendront à mon sens du gaming ou du contenu ou social networks.

Merci Michael, nous suivrons de près vos activités !

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