Anonymat numérique: peut-on cacher de l’argent grâce au Bitcoin?

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C’est quoi une transaction Bitcoin ? Peut-on cacher de l’argent grâce au Bitcoin? Comment se fait-il alors que les criminels utilisent Bitcoin?

Anonymat du Bitcoin
Anonymat du Bitcoin / Photo: Adobe

Peut-on cacher de l’argent grâce au Bitcoin? La firme de sécurisation Bitcoin Veriphi nous donne ses explications.

C’est quoi une transaction Bitcoin ?

À l’instar d’une transaction en argent liquide, une transaction Bitcoin se voit publiée dans un registre public appelée la blockchain qui est visible et vérifiable par n’importe qui a la chance d’avoir accès à internet et accède à un site explorateur blockchain. Ce genre de site, tel que blockstream.info, digère l’information de la blockchain du Bitcoin afin de la rendre lisible pour les bien piètres créatures de chair et d’os que nous sommes.

Ce que les curieux peuvent découvrir sous chaque transaction enregistrée dans la blockchain est une liste d’adresses initiales nommées “Inputs’’ qui appartiennent à ou aux émetteurs de la transaction, ainsi que les “Outputs”, qui sont les adresses du ou des destinataires de celle-ci. Sous chacune des adresses, on retrouvera un montant en Bitcoin qui est assigné à chacune de celles-ci. Chacune de ces rentrées sont en fait nommées UTXO’s (Unspent transactions outputs). Il s’agit des balances en Bitcoin précédant toutes les transactions ultérieures des jetons individuels du Bitcoin. Celles-ci peuvent être divisées et recomposées à l’infini selon les bons vouloirs des usagers du Bitcoin, semblable à un morceau d’or qui lui peut être découpé pour ensuite être refondu en un morceau unique avec d’autres morceaux d’or.

Dans la transaction ci-dessous, vous pouvez voir que deux inputs (à gauche) se font recomposés de sorte à produire 2 outputs (à droite). Les adresses à gauche se verront donc vidées de leur bitcoins, alors celle de droites sont maintenant les récipiendaires des mêmes bitcoins moins les frais de transaction qui iront au mineurs. Ceci est possible grâce à de la cryptographie et les signatures électroniques dont la complexité dépasse l’objectif de cet article.

Une transaction Bitcoin

Comme vous avez pu le constater, cette transaction relativement simple a également un identifiant unique qui est généré. Il est très facile de comprendre dans l’ensemble ce qui s’est passé dans la transaction et d’en faire le suivi.

Cependant, les adresses, elles, ont aucun noms propres qui y sont rattachés comme le seraient des comptes bancaires par exemple, il serait donc tentant de dire qu’elles sont anonymes n’est-ce pas?

Lire aussi: Le défi du Bitcoin: comment se faire adopter sans perdre son âme?

Et bien non, anonyme ne serait certainement pas un bon terme dans ce cas-ci, car il est relativement simple pour une compagnie d’analyse blockchain d’inférer qu’elles adresses appartiennent à quel individu ou compagnie s’ils n’ont pas une bonne « hygiène blockchain ».

Ces compagnies suivent le comportement habituel des usagers du Bitcoin aussi plus communément appelée heuristiques afin de deviner qu’elles adresses appartiennent à qui. Elles peuvent également utiliser des techniques plus sophistiquées tel que de la triangularisation de réseau ou encore analyser le trafic I.P. pour y repérer des signes d’activité Bitcoin.

Sachant que beaucoup de services Bitcoin vont également renforcer des politiques KYC (Know your customer), il n’est pas très difficile de trouver quelle adresse appartient à qui et pouvoir faire le suivi par la suite si les fonds se déplacent ailleurs.

Comment se fait-il alors que les criminels utilisent Bitcoin?

Les criminels raffolent du Bitcoin

Comme nous avons pu le constater au travers des années et des plus récents événements tels que le récent scam (arnaque) sur Twitter dont plusieurs comptes très connus ont été victime, le Bitcoin est la monnaie de prédilection pour ce genre d’activité criminels.

De plus, pour ceux qui oseraient s’aventurer sur le darknet, ils s’apercevront que tous les services et produits illicites qui y sont vendus n’acceptent que le Bitcoin comme méthode de paiement.

Les criminels savent-ils quelque chose que l’on ne sait pas? En fait non, ils ont simplement appris comment utiliser le Bitcoin de la manière appropriée afin que le traçage de leur transactions deviennent extrêmement difficile voire, impossible.

À l’opposé des usagers habituels, ils construiront leur transactions Bitcoin de manière à tromper les heuristiques connus et ainsi obscurcir l’analyse possible qui peut y être appliquée.

D’autres outils tel que des mixeurs de bitcoins décentralisés rendent la tâche encore plus facile en permettant à ceux-ci de mélanger leurs bitcoins avec ceux d’autre usagers et ainsi une fois pour toute, couper tous liens possibles avec d’anciens UTXOs. Le plus populaire et reconnu d’entre eux est le portefeuille Wasabi Wallet. Vous pouvez retrouver un guide et présentation faite par un membre de Veriphi à ce sujet ici.

L’anonymat est une bonne chose et n’est pas que réservé au criminels

Bien que le Bitcoin puisse bénéficier aux criminels ce n’est pas pour autant une raison pour le bannir. Il s’agit en fait d’une confirmation que Bitcoin est réellement décentralisé et non censurable et donc une parfaite forme d’argent qui ne peut être contrôlé par un parti tierce.

Bannir le Bitcoin sous forme de décret gouvernemental ne ferait que restreindre son usage au commun des mortels, sans nécessairement éradiquer son utilisation par les criminels. Une simple analogie nous fait comprendre que cela nuirait à plus de personnes honnêtes au final.

Prenons par l’exemple de l’invention des chaussures de course. Nous pouvons supposer que le voleur l’adoptera assez rapidement considérant qu’elles lui permettront de courir plus vite et ainsi voler plus efficacement. Afin d’égaliser les chances, il faudrait que les victimes ou encore la police puisse utiliser cette technologie. Bannir les chaussures de courses n’empêchera par le supposé criminel d’en trouver sur le marché noir, mais l’honnête citoyen lui, en sera dépourvu.

Cette analogie bien qu’imparfaite nous démontre les effets néfastes du bannissement d’une technologie. La solution plutôt se trouve dans le développements et d’outils ultérieurs qui protègent la majorité des personnes qui elles se retrouvent à ne pas escroquer les gens.

D’ici là, n’envoyer vos bitcoins à personnes, et tout devrait bien aller.

Cet article a été écrit par l’équipe de Veriphi., firme de consultation et de sécurisation Bitcoin.

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