Après Binance, Bybit quitte le marché canadien

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Bybit, société créée en 2018 et dont le siège se trouve à Dubaï, est une plateforme d’échange de crypto-monnaie implantée dans de très nombreux pays. Dans un article de blog publié sur son site internet, la société a annoncé son intention de se retirer de toute activité commerciale au Canada.

Dans sa déclaration, l’entreprise clarifie sa position et explique sa décision :

“Bybit a pris la décision difficile, mais nécessaire, de suspendre la disponibilité de nos produits et services. L’objectif principal de Bybit a toujours été d’exploiter notre entreprise conformément à toutes les règles et réglementations pertinentes au Canada”.

On peut donc comprendre, à demi-mot, que c’est l’environnement réglementaire mis en place au Canada qui incite Bybit à y cesser ses activités. D’un point de vue pratique, aucun nouveau client canadien ou résident au Canada ne pourra ouvrir de compte après le 31 mai 2023. Pour les clients existants, ils ne pourront plus faire de nouveaux dépôts ou achats après le 31 juillet.

Enfin, Bybit précise que :

“Les clients canadiens concernés par ces mesures doivent prendre des mesures d’ici le 30 septembre 2023 à 8 h UTC pour réduire et gérer leurs positions. À défaut, les positions ouvertes seront liquidées et les fonds liquidés pourront être retirés.”

Des mesures réglementaires qui ont déjà incité Binance à se retirer du marché canadien

Fin 2022, le gouvernement canadien a annoncé la mise en place de nouvelles règles concernant les entreprises de crypto-monnaie présentes sur le territoire. Le catalogue de mesures vise à essentiellement assurer plus de sécurité pour les actifs des clients et découle en partie des leçons tirées de la faillite de FTX. Ainsi, la nouvelle réglementation canadienne impose de séparer les actifs des clients des actifs de l’entreprise, et d’utiliser un dépositaire tiers pour chaque compte client.

De plus, les autorités canadiennes considèrent dorénavant les pièces stables comme des titres  et elles ont aussi décidé d’interdire les opérations sur marge ou à effet de levier pour tout client canadien.

Enfin, toutes les entreprises de crypto-monnaies ayant une activité commerciale sur le territoire canadien, doivent déposer un dossier pour être enregistrées par le gouvernement et être autorisées à exercer.

À la suite de ces annonces, beaucoup d’entreprises du secteur des crypto-monnaies se sont posé la question de rester ou non sur le marché canadien. Certaines ont d’ailleurs rapidement pris la décision de partir comme la blockchain Paxos et l’échange YdX.

Fin 2022, Binance s’était déjà retirée du marché de l’État de l’Ontario. Finalement, après une mûre réflexion, le numéro un mondial des échanges cryptos a décidé d’abandonner ses activités dans tout le territoire du Canada et l’a formalisé par une déclaration en date du 12 mai :

“Nous avons reporté cette décision aussi longtemps que possible pour explorer d’autres voies raisonnables pour protéger nos utilisateurs canadiens, mais il est devenu évident qu’il n’y en a pas. De nouvelles directives concernant les pièces stables et les limites des investisseurs fournies aux échanges cryptographiques rendent le marché canadien intenable pour Binance pour le moment”.

Ces multiples retraits d’acteurs du secteur des cryptos posent inévitablement la question de la survie de ces entreprises dans un marché de plus en plus régulé dans de nombreux pays. Mais, cela apporte aussi du crédit aux pays qui essayent de concevoir des réglementations équilibrées, comme l’Union européenne le fait actuellement avec l’assentiment de nombreuses sociétés, afin de sécuriser les utilisateurs sans pénaliser l’innovation et l’entreprise.