Auchan met sa carotte sur la blockchain

David Nathan
| 3 min read

Photo: iStock / AdrianHancu

Nous vous avions déjà parlé de Carrefour, qui avait rejoint Food Trust, la blockchain du géant IBM. C’est aujourd’hui au tour d’Auchan, un autre géant de la grande distribution, d’utiliser la blockchain dans le cadre d’une politique de traçabilité alimentaire.

Auchan s’est ainsi associé à Te-Food, une start-up allemande et a mené des expérimentations au Vietnam. L’enjeu pour la marque est avec cette initiative d’assurer une traçabilité alimentaire de ses produits. “De la graine à l’assiette, toutes les étapes de la vie d’un produit sont désormais accessibles aux consommateurs, en toute transparence. Une démarche collaborative, gage de sécurité alimentaire”, résume la marque dans son communiqué de presse.

Comment ça se passe dans les faits? Pour garantir la traçabilité, il faut que les différents acteurs de la chaîne (producteurs, transformateurs, logisticiens, distributeurs…) consignent sur une même plateforme tous les renseignements relatifs à un produit sur lequel on apposera un code QR, ce qui permettra au consommateur dans le magasin, d’accéder en scannant ce code, à l’ensemble des informations, l’origine du produit et son parcours notamment.

Selon la marque, cette solution blockchain concerne aujourd’hui 18 000 cochons, 200 000 poulets et 2,5 millions d’œufs et elle sera prochainement utilisée sur l’aubergine, la mangue et le durian (fruit exotique apprécié en Asie). Auchan précise que “La blockchain est aujourd’hui opérationnelle en France sur la filière carotte biologique. Elle le sera pour la pomme de terre et le poulet respectivement en décembre 2018 et février 2019. Elle s’apprête également à s’appliquer en Italie aux filières tomate et poulet, en Espagne pour le porc ibérique et les fruits exotiques cultivés localement, puis au Portugal et au Sénégal sur le poulet.

Une carotte sur la blockchain

Photo: Auchan

Pour expliquer le processus, Auchan donne l’exemple de la filière Carotte bio. “Dès la récolte des différentes parcelles des fermes Larrère & fils, les carottes sont acheminées dans la zone de traitement dans des caisses équipées de puces RFID qui garantissent ainsi l’itinéraire parcouru. Les carottes sont regroupées par lot en fonction des parcelles qui ont étés récoltées.

Le code QR Code est alors imprimé sur l’emballage. Ce code QR contiendra toutes les informations émises par les puces RFID ainsi que les informations enrichies au fur et à mesure tout au long de la chaîne logistique par les différents acteurs. On y verra apparaître par exemple les traitements appliqués sur les carottes, les spécificités du produit ou encore les attributs gustatifs…

Ces données alimentent la blockchain de façon immuable jusqu’à l’arrivée du produit en magasin. Le consommateur peut flasher le QR Code sur l’emballage et retrouver en quelques secondes l’ensemble des informations du produit stockées dans la blockchain. Pour une transparence maximale, le client a aussi la possibilité de vérifier le transfert des données effectué dans la blockchain publique utilisées (FoodChain)”.

L’utilisation de la blockchain va-t-elle révolutionner la traçabilité alimentaire? Certains le pensent. Si le sujet vous intéresse, on vous invite à écouter l’épisode du podcast 21 Millions intitulé “Le poulet blockchain de Carrefour va-t-il révolutionner la traçabilité alimentaire ?” Grégory Raymond y recevait Emmanuel Delerm, le directeur du programme blockchain chez Carrefour.