Bataille des layers-2 pour la mainmise sur ETHEREUM

Paul Guillot
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Alors que la blockchain Ethereum assoit sa domination en terme d’utilisation, les problèmes liés à la “scalabilité” du réseau se font toujours plus pressants. Problèmes auxquels les blockchains de seconde couche comme que Polygon (MATIC) ou Optimism (OP) se sont données pour mission de résoudre. Inévitablement, la concurrence est forte car l’enjeu n’est rien moins que de devenir la solution complémentaire de la deuxième blockchain du monde en terme de capitalisation.

Problèmes de “scalabilité”

La blockchain Ethereum (ETH), fondée en 2015, s’est imposée comme une des principales blockchains du marché des crypto actifs (18,5% de dominance du marché), et ce en raison de sa capacité à permettre l’utilisation de contrats intelligents. Ces derniers permettent entre autres la création d’applications décentralisées (dApps), de jetons et d’autres applications sans avoir besoin d’intermédiaires – ils peuvent également être utilisés pour automatiser le déclenchement d’une action lorsque les conditions requises pour cette dernière, préalablement enregistrées, sont rassemblées. 

Cependant, à mesure que le réseau a gagné en popularité, il a également rencontré des problèmes de “scalabilité” et a entrainé des frais de transaction très élevés pour les utilisateurs du réseau. 

En réponse à ces défis, plusieurs concurrents tels que Cardano (ADA), Solana (SOL) et Avalanche (AVAX) ont émergés pour résoudre les problèmes rencontrés par Ethereum.

Néanmoins, l’émergence de plates-formes de blockchain rivales dotées d’une technologie de pointe, Ethereum reste l’option la plus sécurisée en raison de ses antécédents éprouvés au fil du temps ; c’est aussi une des options préférées des primo adoptants.

Des solutions innovantes en concurrence 

 Afin, donc, de résoudre les problèmes de “scalabilité” et de coût évoqués ci-dessus, des solutions, comme les protocoles seconde couche, ont été développées et considérées comme le meilleur moyen d’améliorer la réactivité de la blockchain Ethereum. 

Deux exemples notables de solutions de seconde couche sont Polygon (MATIC) et Optimism (OP). Les deux protocoles visent à augmenter les performances du réseau Ethereum. Toutefois ces deux protocoles ont des différences distinctes, notamment dans leur manière d’aborder le problème. 

Polygon, également connu sous le nom de Matic Network, est une solution de “scalabilité” de seconde couche qui vise à améliorer les performances d’Ethereum en utilisant une architecture de couches, pour ainsi dire superposées au réseau principal. Cette architecture permet une exécution plus rapide et plus efficace des contrats intelligents et des applications décentralisées. 

En bref, une transaction effectuée grâce au réseau de seconde couche Matic Network gagnera en vitesse d’exécution et les frais pour la valider seront moindre, mais cette transaction ne bénéficiera pas de la sécurité d’Ethereum.

Optimism est une autre solution de seconde couche qui vise à améliorer Ethereum en permettant des transferts plus rapides et à moindre coût sur le réseau, en fonctionnant par agrégation de transactions. De plus, le protocole d’Optimism prend en charge des fonctionnalités de contrat intelligent plus avancées que celles disponibles sur Polygon. 

Bien que Polygon et Optimism visent toutes les deux à améliorer les performance d’Ethereum, ils y parviennent grâce à différentes méthodes.

Polygon utilise  les ZK-Rollups, qui utilisent en retour zk-SNARKs, une technologie dite “zero knowledge”, pour valider les transactions sans révéler les détails des transactions. Cela permet de regrouper un grand nombre de transactions en un seul bloc, augmentant ainsi la capacité de traitement de la blockchain. 

De son côté, Optimism utilise un mécanisme appelé Optimistic Rollups. Dans ce modèle, les transactions sont traitées en dehors de la blockchain principale mais sont toujours considérées comme sécurisées tant qu’elles sont confirmées de manière honnête par le partenaire. 

OP OU MATIC ?

Mais alors, quelle est la meilleure solution pour Ethereum ? 

L’une des principales autorités sur ce sujet, le co-fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin pense que les Zero Knowledge Rollups de deuxième couche (ZK-Rollups) devraient finalement dépasser les Optimistic Rollups en tant que solution “scalabilité” préférée pour le réseau Ethereum. 

Bien que Buterin reconnaisse que la solution Optimism est actuellement plus avancée, il pense que la technologie sous-jacente de ZK-Rollups s’avérera finalement supérieure à long terme. De plus, Buterin note que les ZK-Rollups facilitent plus rapidement les transactions sûres et hors du réseau principal, ce qui pourrait conduire à une adoption accrue de cette technologie.