La Blockchain Association veut en savoir plus sur les liens entre la SEC et Prometheum
La jeune plateforme d’échange de crypto-monnaies Prometheum fait des remous. Son PDG s’étant adressé au Congrès américain cette semaine, Blockchain Association aimerait en savoir plus sur les liens qui pourraient unir la plateforme à la Securities and Exchange Commission (SEC).
Des liens qui paraissent louches entre la SEC et Prometheum
Blockchain Association, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis qui se consacre à la promotion et à la défense de la technologie blockchain et des crypto-monnaies, a récemment adressé une demande de clarification auprès de la SEC. En vertu de la loi sur la liberté de l’information, l’association désire obtenir des détails sur les liens qui unissent la SEC et Prometheum.
En effet, le crypto Twitter s’est récemment enflammé quant aux relations plutôt suspectes qui apparaissent entre le régulateur américain et la jeune plateforme d’échange.
Tandis que que la SEC met des bâtons dans les roues de plusieurs géants de l’industrie comme Coinbase ou Binance, la toute jeune Prometheum obtient sans trop de problèmes sa licence de courtier-négociant spécialisé (Special Purpose Broker-Dealer – SPBD), pour les titres d’actifs numériques
Le 13 juin, lors d’une audition devant le congrès américain, Aaron Kaplan, le CEO de Prometheum aurait brossé les sénateurs dans le sens du poil avec à un discours qui semblait pré-écrit, soit en compagnie de représentants Démocrates, soit en compagnie de la SEC.
Plus troublant encore, une inquiétante part de l’équipe Prometheum a déjà travaillé pour des institutions financières gouvernementales. On citera notamment Rosemarie Fanelli, qui a travaillé pour la FINRA (National Association of Securities Dealers) ou encore le CCO Joseph Zangri ayant travaillé pour la SEC en tant qu’avocat.
Prometheum veut permettre le trading de crypto-monnaies régulées
Prometheum est une plateforme ambitieuse mais contradictoire. Si le projet a obtenu la licence pour officiellement lancer son exchange, elle déclare vouloir lister des crypto-monnaies régulées et enregistrées auprès des autorités en tant que securities (ou valeurs mobilières). Cela paraît très compliqué étant donné qu’il n’existe actuellement aucun token enregistré en tant que valeur mobilière aux États-Unis.
Sur Twitter, un conseiller spécial de chez Paradigm – une société d’investissement dans le domaine crypto/blockchain/Web3 – Rodrigo Seira, écrit :
“Prometheum ne pourra échanger AUCUN JETON à moins que les projets n’enregistrent d’abord les jetons auprès de la SEC. Et comme nous l’avons souligné, il n’y a effectivement aucun jeton enregistré auprès de la SEC car le régime actuel n’est pas une option viable.”
Lors de l’audition, Mike Flood, membre du Congrès des Républicains, a demandé au CEO si Prometheum avait l’intention de lister le BTC ou l’ETH. Kaplan a répondu qu’ils ne listeraient ni l’un ni l’autre. L’année dernière Prometheum avait tout de même déclaré qu’elle prévoyait de soutenir des projets tels que Flow, Filecoin, The Graph, Compound ou encore Celo.
Prometheum tente de s’expliquer
Dans un e-mail adressé au journal The Block, le CEO de Prometheum explique :
“En tant que fondateur et codirecteur général de Prometheum, j’ai été invité à discuter de l’approbation d’une licence de courtier à usage particulier pour la filiale de notre société, Prometheum Capital, et à donner mon point de vue sur le débat relatif à la réglementation et à la conformité qui entoure les actifs numériques aux États-Unis.”
On sent bien que le PDG, sans l’exprimer clairement, nie tout lien entre sa plateforme et quelconque agence gouvernementale. En ce qui concerne la demande formulée par Blockchain Association, Kaplan déclare que cette dernière se passe de commentaire et préfère rappeler que Prometheum a réussi avec succès les examens de la SEC et du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States), les organismes régulateurs compétents.
Source : The Block , Matt Walsh