Coinbase recrute un ancien cadre de Shopify pour diriger son développement au Canada

Ruholamin Haqshanas
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La plateforme d’échange de crypto-monnaies Coinbase a nommé un ancien responsable de Shopify au poste de directeur national au Canada.

Cette décision s’inscrit dans le cadre de la stratégie de Coinbase qui vise à s’adapter à l’évolution du paysage réglementaire au Canada.

Dans un récent article de blog, Coinbase a révélé qu’il avait pris un certain nombre de nouvelles mesures dans la mesure où la plateforme envisage une expansion au Canada. Cependant, le pays a décidé de renforcer les normes relatives aux crypto-monnaies suite à l’effondrement récent de certaines sociétés d’actifs numériques très médiatisées.

Ainsi, dans le cadre de cette expansion canadienne, la plateforme a recruté Lucas Matheson en tant que directeur national pour le Canada.

Dans l’annonce, Coinbase a déclaré que Lucas apporte une riche expérience de son temps passé chez Shopify et auprès d’institutions financières de premier plan au Canada. Il pourra également aider la plateforme dans le cadre de son expansion future.

En outre, Coinbase a déclaré qu’elle investissait des ressources importantes dans l’innovation locale au Canada. L’entreprise a déclaré avoir embauché plus de 200 ingénieurs dans le pays dans le but de développer un centre technologique.

La plateforme ajoute : 

“En outre, notre équipe de direction mondiale se rendra fréquemment au Canada pour s’engager avec les régulateurs, les partenaires et la communauté, afin de mieux comprendre le marché canadien et ses besoins uniques.”

Coinbase a par ailleurs dévoilé qu’elle avait signé un engagement de préenregistrement (PRU) amélioré au Canada, qui est exigé par les membres des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM). Cet engagement est une condition préalable pour que les membres autorisent les plateformes d’échange de crypto-actifs (CTP) non enregistrées à poursuivre leurs activités.

Dans son annonce, la plateforme a déclaré : 

“Nous continuons à travailler avec les décideurs politiques sur un cadre réglementaire solide en matière de crypto pour les Canadiens”. 

De plus, Coinbase réitère qu’elle soutient les efforts des régulateurs canadiens pour apporter de la clarté à l’industrie.

La décision de Coinbase intervient après que l’ASC a annoncé plus tôt ce mois-ci qu’elle renforcerait les exigences pour les plateformes de crypto-monnaie opérant dans le pays.

À la suite de cette annonce, la plateforme d’échange de crypto-monnaies OKX a informé ses utilisateurs canadiens par courrier électronique que la plateforme :

“Ne fournira plus de services et ne permettra plus aux utilisateurs d’ouvrir de nouveaux comptes au Canada à compter du 24 mars 2023, à 12h00 (Heure de l’Est)”. 

Pour justifier cette décision, elle invoque les nouvelles réglementations.

Il a également été rapporté que Binance, la plus grande plateforme d’échange de crypto-monnaies au monde en termes de volume de transactions, envisage de quitter le Canada suite à des conditions réglementaires peu encourageantes.

Coinbase envisage une plateforme d’échange à l’étranger dans le cadre de la répression du marché des crypto-monnaies aux États-Unis

Coinbase étudie la possibilité de créer une plateforme d’échange d’actifs numériques en dehors des États-Unis. La pression réglementaire s’accroît et le climat bancaire s’aigrit pour les entreprises de crypto-monnaie.

En effet, le plan d’expansion potentiel de Coinbase s’inscrit dans le sillage d’une surveillance réglementaire accrue aux États-Unis. Concrètement, la SEC a lancé une campagne de répression agressive à l’encontre des sociétés de crypto-monnaies à la suite de la récente chute du marché.

La semaine dernière, les autorités ont envoyé un ” Wells notice ” à Coinbase. La plateforme d’échange de crypto-monnaies est menacée de poursuites judiciaires pour certains de ses actifs numériques listés, son service de staking Coinbase Earn, Coinbase Prime, et Coinbase Wallet.

Parallèlement, le PDG de Coinbase, Brian Armstrong, a averti qu’une approche réglementaire hostile de la part de la SEC pourrait pousser l’industrie de la cryptographie à quitter les États-Unis, devenus hostiles aux cryptos.

Le patron de la cryptographie a expliqué que presque tous les grands centres financiers, y compris Singapour, Hong Kong, Londres et, plus récemment, l’Union européenne, ont introduit une législation complète sur la cryptographie. Il a ajouté que les États-Unis devraient également suivre cet exemple s’ils ne veulent pas rester à la traîne.