Compound se déploie sur Arbitrum, la L2 pour Ethereum la plus valorisée

Paul Guillot
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Compound Finance, le protocole de finance décentralisée qui permet le prêt et l’emprunt de cryptoactifs entre individus et sans tiers de confiance, est désormais compatible avec la la solution, dite de surcouche (layer 2), Arbitrum.

C’est maintenant possible, pour les utilisateurs de la plateforme Compound, en un seul clic sur leur “dashboard”, d’utiliser la solution Arbitrum. La nouvelle a été annoncée ce mardi 16 mai.

Cette intégration entre Arbitrum, le protocole de seconde couche pour Ethereum, et Compound Finance, protocole de prêt et d’emprunt de cryptoactifs, va ravir les cœurs des passionnés de finance décentralisée.

 Au moment de la rédaction de cet article, la “Total Value Locked” ou TVL (qui représente la somme de tous les fonds présents sur la plateforme) d’Arbitrum s’élève à 2,41 milliards de dollars. A titre de comparaison, ses concurrents Polygon et Optimism, ont une TVL respective de 977,43 et de 880,05 millions de dollars. Un écart palpable. 

Pour l’instant, les utilisateurs de Compound qui veulent passer par Arbitrum ne peuvent utiliser que quelques crypto-monnaies: Ethereum (ETH), Arbitrum (ARB), Wrapped Bitcoin (WBTC), et GMX (le jeton alimentant la bourse décentralisée du même nom). 

De l’importance des L2 et de leur concurrence

Les frais de transactions, dans l’univers de la finance décentralisée, sont un sempiternel sujet d’insatisfaction. Ces derniers, pour faire simple, augmentent lorsque la blockchain est congestionnée. De même, quand vous laissez le moteur de la voiture tourner parce que vous êtes bloqué dans un embouteillage, vous consommez plus d’essence, de même, sur Ethereum, quand un nombre trop important de transactions arrive sur le réseau, un “bouchon” se crée les frais de “gas” augmentent. 

D’où l’importance cruciale des solutions de seconde couche (layer 2), qui permettent de réduire les frais de transactions en décongestionnant le réseau Ethereum, sur lequel ils sont en quelque sorte superposés. 

L’année en cours est marquée par une effervescence autour de la technologie de seconde couche. Nous avons vu en à peine cinq mois, les lancements de divers jetons de gouvernance, en plus de l’émergence des premières solutions basées sur les “rollups” permis par le concept cryptographique de “zero knowledge”.

Par rapport aux solutions de “rollup” dits optimistes, comme celles proposées par Arbitrum et Optimism, les “zk-rollups” utilisent une cryptographie nettement plus complexe. Starknet, zkEVM de Polygon et zkSync font partie de ce segment de marché.

 Ces solutions utilisent des rollups, qui regroupent les transactions en dehors de la chaîne principale d’Ethereum pour les convertir ensuite en un petit ensemble de données. Ce petit ensemble de données, appelé preuve, est ce qu’Ethereum valide finalement. 

De cette façon, la chaîne principale reste relativement fluide, ce qui maintient les frais de “gas” à un niveau relativement bas.

Pour rappel, le fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, écrivait il y a deux ans

La technologie cryptographique la plus puissante de ces dix dernières années est sans doute celle des preuves succinctes de zéro “knowledge” à usage général, généralement appelées zk-SNARK (“zero knowledge succinct arguments of knowledge”). Un zk-SNARK vous permet de générer une preuve qu’un calcul a un résultat particulier, de telle sorte que la preuve peut être vérifiée extrêmement rapidement même si le calcul sous-jacent prend beaucoup de temps à s’exécuter. 

De quoi fluidifier le réseau Ethereum, en somme.