Découvrez la formidable histoire de la ruée vers l’or américaine

David Nathan
| 11 min read

Cet article de Cryptonews vous est présenté par VeraOne, le spécialiste de la tokénisation de l’or.

Chercheur d'or
Photo: Adobe

L’histoire d’amour entre l’Homme et l’or est une des plus longues au monde et certainement des plus intenses. Le plus vieil objet en or retrouvé à ce jour a plus de 6 000 ans. Depuis, l’or n’a cessé de faire partie de l’Histoire de l’humanité. Symbole de richesse, de luxe et d’élégance, moyen d’échange, le précieux métal est également devenu avec le temps une valeur refuge en temps de crise qui a le vent en poupe et qui se négocie aujourd’hui autour des 2 000$. Dans un contexte économique instable où la menace de l’inflation se fait de plus en plus précise au fil des jours, investir dans de l’or physique prend tout son sens et nombreux sont les investisseurs qui utilisent ce métal pour diversifier leur portfolio.

Graphique du prix de l'or dans le temps
Graphique du prix de l’or dans le temps / Source: or.fr

Nous allons revenir dans cet article sur l’une des périodes les plus folles de son Histoire: la ruée vers l’or de l’Ouest américain. Si cette période fut relativement courte (environ huit ans), elle a toutefois été complètement folle et rendu fou la planète entière…

Les 49ers chercheur d'or
Les 49ers / Photo: Adobe

Tout commença dans une scierie…

Prenons la Dolorean et allons faire un tour au milieu du 19e siècle, sur la côte ouest des États-Unis, en 1839 précisément. Je vous présente John Sutter, un Suisse qui a émigré en Californie avec la ferme intention de construire un empire agricole dans la vallée de Sacramento. Pendant 10 ans, il travaille d’arrache-pied et obtient finalement ce qu’il veut, pas moins de 1 200 têtes de bétail et plus de 100 employés à son service, à Fort Sutter. Pour protéger ses biens, Sutter décide de construire un fort, et pour ça il a besoin de bois. Il demande donc à un certain James Marshall de construire une scierie (Sutter’s Mill), ce que fait ce dernier. Par un beau matin de janvier de l’année 1848, le 24 précisément, James Marshall effectue un contrôle de routine et pendant ce contrôle, il voit une fente dans le sol dans laquelle il distingue un caillou magique qui va changer la face de la Californie: une pépite d’or!

La scierie de Sutter's Mill où la première pépite a été trouvée
La scierie de Sutter’s Mill où la première pépite a été trouvée / Photo: Wikipedia

Bonne nouvelle vous dites-vous? Pas pour tout le monde! John Sutter, qui craint à juste titre que cette brillante découverte n’attire un paquet de gens dans le coin, fait tout pour garder la nouvelle secrète. Mais la nature humaine étant ce qu’elle est, il y a des fuites et très vite, la nouvelle se propage à travers la Californie dans un premier temps puis jusqu’à New-York. « Le New York Herald a été le premier grand journal de la côte Est à mentionner cette ruée vers l’or en Californie et le président James Knox Polk confirma la découverte de l’or dans un message au Congrès américain ». Autant dire que tout le pays était désormais au courant.

Un nouveau superbe clipper partant pour San Francisco, publicité pour le voyage vers la Californie publiée à New York dans les années 1850
« Un nouveau superbe clipper partant pour San Francisco », publicité pour le voyage vers la Californie publiée à New York dans les années 1850 / Wikipedia

Dès le printemps 1848, ils sont déjà plusieurs milliers de chercheurs d’or amateurs à débarquer en Californie, des pépites d’or plein les yeux. On a surnommé cette première vague les 48ers, en référence à l’année, mais ce sont les 49ers qui passeront à la postérité, ceux qui feront partie de la vague l’année suivante, que dis-je, de la déferlante qui s’est abattue sur le nord de la Californie. Pour l’anecdote, ces chercheurs d’or de 1849 ont tellement marqué l’histoire qu’ils ont donné leur nom à la célèbre équipe de football américain: les 49ers de San Francisco. Le pauvre John Sutter est dépité, il subit littéralement la fièvre de l’or. C’était un des hommes les plus riches et il se retrouve appauvri … à cause de l’or! Amateurs de paradoxe, régalez-vous! Ses ouvriers désertent, ses récoltes sont saccagées et il doit faire face à des tas de squatteurs. Si l’argent ne fait pas le bonheur, l’or non plus, du moins pour John Sutter.

L'équipe des 49ers a tiré son nom des premiers chercheurs d'or
L’équipe des 49ers a tiré son nom des premiers chercheurs d’or / Adobe

Les premiers, les plus chanceux

Évidemment, ce sont les premiers arrivés qui ont été les mieux servis et ont pu amasser le plus d’or. Selon les spécialistes, les 48ers pouvaient collecter plusieurs milliers de dollars chaque jour dans certains cas. « Selon l’historien américain J. S. Holliday, les prospecteurs les plus chanceux ont pu collecter en peu de temps des quantités d’or qui vaudraient aujourd’hui plus d’un million de dollars. Mais même le prospecteur moyen dégageait par jour l’équivalent, en or, de 10 à 50 fois le salaire quotidien d’un travailleur de la côte Est. Une personne pouvait travailler six mois dans les champs aurifères et ramener, chez lui, l’équivalent de six ans de salaire. »

Des chercheurs d’or internationaux

Si les premiers chercheurs d’or étaient évidemment ceux qui étaient le plus proche de Fort Sutter, donc des américains, assez vite, c’est toute la planète ou presque qui a décidé de venir tenter sa chance avec l’orpaillage. C’est ainsi que des dizaines de milliers d’immigrants venus d’Amérique latine, mais aussi d’Europe, d’Australie, d’Asie et même d’Afrique, se sont retrouvés les deux pieds dans l’eau des rivières aurifères de la région. Parmi les nations qui voulaient trouver leur pépite, il y avait les Chinois. D’ailleurs, si vous passez un jour du côté de la ville de Weaverville sur la Trinity River, vous pourrez voir le plus ancien temple taoïste du pays, un lieu de culte qui rappelle le rôle joué par les immigrants chinois pendant la seconde moitié du 19e siècle.

Les bateaux marchands remplissent le port de San Francisco harbor (1850–51) / Wikipedia
Les bateaux marchands remplissent le port de San Francisco harbor (1850–51) / Wikipedia

Mais revenons à notre ruée qui fut un véritable boom démographique. Avant la ruée vers l’or, San Francisco n’était qu’un hameau constitué de quelques tentes, mais grâce à l’afflux migratoire, la croissance démographique a littéralement explosé. Entre 1847 et 1870, la population de San Francisco est passée de 500 à 150 000 habitants.

Se rendre en Californie? Bonne chance!

Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Le premier chemin de fer transcontinental ne sera en service que vingt ans après la découverte de la première pépite, en 1869. Autant dire que pour se rendre dans le Golden State en 1849, c’était un véritable parcours du combattant qui engendra de nombreux décès! Ceux qui venaient de la côte Est par exemple, devait passer par le cap Horn et s’embarquait pour un périple qui durait de cinq à huit mois.

Une carte datant de 1849 montrant les itinéraires vers la Californie passant par le Panama et le cap Horn.
Une carte datant de 1849 montrant les itinéraires vers la Californie passant par le Panama et le cap Horn / Wikipedia

Par bateau, en contournant l’Amérique du Sud, les courageux devaient attendre six mois avant d’atteindre leur destination. Par voie maritime ou terrestre, rejoindre les mines relevait du défi et pour corser le tout, outre la durée interminable du trajet, il fallait évidemment ajouter les multiples dangers qui venaient avec : naufrages, fièvre typhoïde ou encore le choléra.

Une folie de courte durée

La « fête » n’a pas duré très longtemps. Et pour cause, dès 1850, deux ans seulement après la découverte de James Marshall, la plupart de l’or facilement accessible avait été collecté (via les rivières aurifères notamment). Il y avait encore de l’or, mais pour y accéder, il fallait désormais faire de l’extraction de gisements, une technique aux antipodes de l’artisanat de l’orpaillage. C’était difficile et complexe, les chercheurs d’or « ordinaires » se retrouvèrent comme la fourmi de La Fontaine, fort dépourvus!

Les côtés sombres de la ruée vers l’or

Impossible de passer sous silence le sort des Amérindiens qui ont vu débarquer des dizaines de milliers d’arrivants sur leurs terres ancestrales, leurs zones habituelles de chasse et de pêche. Ils ont bien tenté d’empêcher les mineurs, mais ceux-ci se vengèrent et les représailles sur leurs villages furent meurtrières. « La violence et la haine de certains Blancs culminèrent dans un programme génocidaire qui emporta des milliers de vies. Les autochtones qui parvinrent à échapper aux massacres furent souvent incapables de survivre, n’ayant pas accès à leurs ressources naturelles, et moururent affamés ».

Les violence de la ruée vers l'or
Les violence de la ruée vers l’or / Wikipedia

Autre point sombre, la réaction des Américains quand l’or s’est fait plus rare. Ils commencèrent alors à chasser les étrangers, histoire de se garder les dernières parts du gâteau métallique et récupérer les derniers grammes d’or. Ils mirent aussi une nouvelle législature qui faisait en sorte que les mineurs étrangers devaient payer une taxe de vingt dollars par mois, une véritable somme à l’époque.

150 ans plus tard, rien n’a changé… ou presque

Si j’avais envie de vous parler de l’histoire de l’or et de cette période folle de la ruée vers l’or américaine (elle exista aussi ailleurs, au Canada ou en Australie), c’est parce que les parallèles que l’on peut dresser avec le Bitcoin sont très nombreux et ce n’est pas un hasard si le vocabulaire utilisé dans la cryptosphère est emprunté à cette période historique.

Le Bitcoin: l'or numérique
Le Bitcoin: l’or numérique / Adobe

150 ans plus tard, il y a toujours des « mineurs » qui doivent produire un effort pour « extraire » une précieuse matière. Pour les 49ers c’était de l’or, pour les mineurs du 21e siècle, c’est du Bitcoin. Mais au final, c’est la même chose. Les deux matières ont une immense valeur intrinsèque car elles sont rares et l’on ne peut pas en faire apparaître d’un coup de baguette magique comme on peut le faire avec de l’argent fiduciaire (petit coucou aux banques centrales). Bitcoin était accessible en très grand nombre dans les premières années car il y avait peu de personnes qui s’y intéressaient et qu’on en « trouvait » 50 unités toutes les 10 minutes. Toute comme l’or physique était plus facilement trouvable par les premiers chercheurs d’or. Le procédé très ingénieux du halving (qui divisent par deux le nombre de bitcoins minés à chaque bloc tous les quatre ans environ) confère au Bitcoin cette rareté nécessaire qui fait qu’on en parle comme de l’or numérique.

Conclusion

Acheter de l’or physique fait toujours beaucoup de sens aujourd’hui et il suffit de regarder les prix pour s’en convaincre, tout comme investir dans du Bitcoin, cet or numérique si jeune mais si prometteur. On perçoit déjà les premiers soubresauts d’une ruée vers l’or numérique qui attire aussi bien PayPal, MicroStrategy, de nombreux acteurs institutionnels et même des banques comme J.P. Morgan, pourtant ouvertement anti-Bitcoin il y a à peine trois ans (« It’s a fraud! »).

Nous ne devons certes plus traverser les continents et les océans pour trouver de l’or, ni passer des heures entières les pieds dans des rivières glacées pour trouver une paillette, mais cette nouvelle ruée vers l’or 2.0 reste malgré tout, une formidable aventure qui ne fait que commencer…

L'or peut être numérisé, tokenisé
L’or peut être numérisé, tokenisé / Adobe

Sources pour la rédaction de cet article:

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