DeFi : les rug pulls et les hacks sont en déclin

L’industrie DeFi, depuis son émergence, fait face à certaines pratiques frauduleuses comme les rug pulls ou des attaques par des hackers

Si les mesures de sécurité sont en progression et que les montants dérobés continuent de diminuer, le monde de la DeFi est toujours une cible privilégiée des scammers et des pirates informatiques, malgré la prise de conscience générale. 

Les rug pulls et les attaques par des hackers en baisse au mois de mai 

Selon Beosin Eagle Eyes, une plateforme de surveillance de risques développée par la société Beosin qui s’intéresse à la sécurité dans le monde de la blockchain, le montant total dérobé lors d’attaques de hacking en mai est de 19,69 millions de dollars. Cela représente une baisse significative de 79% par rapport au mois d’avril. 

La plus grosse attaque du mois de mai concernait Jimbos, projet bâti sur la blockchain Arbitrum. Les pirates ont réussi à repartir avec la modique somme de 7,5 millions USD. Il s’agit typiquement ici d’un problème lié à la sécurité du protocole en question : le pirate a pu exploité une faille qui lui a permis de siphonner 4 090 ethers (ETH).  

Pourtant, davantage d’argent fut dérobé via la fraude au mois de mai. Le montant volé via les rug pulls, terme qui fait référence à l’action de retirer rapidement le “tapis” financier sur lequel reposent les investisseurs, s’élevait à 45,02 millions de dollars

Concrètement, il s’agit pour les développeurs ou les créateurs d’un projet crypto d’abandonner subitement le projet après avoir accumulé une quantité importante de fonds auprès des investisseurs. 

Le plus gros rug pulls ayant eu lieu le mois dernier est celui orchestré par la plateforme financière Fintoch. Les créateurs du supposé Ponzi sont suspectés d’avoir quitter le navire en emportant avec eux 31,6 millions d’USDT

Malgré tout, la fraude est en déclin dans le secteur DeFi

La première piste d’explication concernant le déclin de la fraude et des attaques est l’amélioration des niveaux de sécurité au sein des projets. De plus en plus d’entre eux se font auditer. Par exemple, en mars, la société de sécurité blockchain Halborn a mis en évidence la vulnérabilité de 280 réseaux et protocoles dont Dogecoin. Ces failles repérées par l’entreprise américaine représentent 25 milliards de dollars (en crypto-monnaie) pouvant être dérobées. 

Parfois, des hackeurs éthiques peuvent même spontanément repérer des failles dans les protocoles DeFi puis les déclarer, contribuant ainsi à la consolidation les écosystèmes. 

La deuxième d’explication de cette baisse des fraudes correspond à la baisse d’activité au sein de la DeFi. En clair, il y a de moins en moins de fonds bloqués dans la finance décentralisée, donc de moins en moins d’argent à dérober pour les fraudeurs. 

Selon les données collectées par DeFiLlama, le capital total bloqué dans la DeFi tourne actuellement autour des 47 milliards d’USD. Au moment de l’explosion de la DeFi en 2021, et lors de l’émergence des nouveaux protocoles comme PancakeSwap ou SushiSwap, le capital total bloqué dans la DeFi a atteint un plus-haut historique de presque 180 milliards de dollars

Combinez des injections massives de liquidités à un domaine – la DeFi – jeune et un plein développement, vous rendrez les fraudeurs heureux. 

Aujourd’hui, les protocoles semblent davantage au courant des risques d’attaques auxquels ils font face, d’où l’augmentation de l’audit et des solutions de surveillance

Pour ce qui est des rug pulls, les précautions doivent principalement venir des investisseurs. Or, plus on avance dans le temps, plus les utilisateurs semblent conscients des risques qu’ils encourent : utiliser de mots de passe complexes, éviter les réseaux Wi-Fi publics, ne pas stocker de crypto-monnaies sur les plateformes d’échange ou encore activer l’authentification à deux facteurs sont des pratiques qui se démocratisent. 

Source : Beosin