Délégation de bitcoiners en République centrafricaine: interview exclusive avec Sébastien Gouspillou

David Nathan
| 6 min read

Le 27 avril 2022, la République centrafricaine a adopté le Bitcoin (BTC) comme monnaie officielle. Moins d’un mois plus tard, une délégation internationale de bitcoinners s’envolait pour Bangui à l’initiative d’un des acteurs les plus impliqués de la communauté BTC, Sébastien Gouspillou, PDG et co-fondateur de BigBlock Datacenter

Après avoir passé plusieurs jours au pays pour analyser la situation, un rapport de douze pages, rédigé par Sebastien Gouspillou, Noor El Bawab, Jean-Christophe Busnel, David Oren, Gilles Cadignan et Gloire Wanzavalere a été transmis aux autorités centrafricaines. 

Cryptonews s’est entretenu avec Sébastien Gouspillou à propos de cette initiative très concrète qui pourrait bien aider le pays à réussir son adoption du Bitcoin.

La délégation des bitcoiners en République centrafricaine

Cryptonews: L’idée de monter une délégation pour aller en Centrafrique s’est faite comment? Principe de l’adage “bitcoinien” Don’t Trust Verify? Il fallait absolument aller sur place?
Sébastien Gouspillou: J’ai vu le jour de l’annonce du président Touadera qu’elle entraînait autant de sympathie que de doutes. J’ai pris contact avec les autorités du pays, puis une équipe s’est constituée avec les sept volontaires qui ont pu se rendre disponibles immédiatement. On voulait faire vite, c’est Bitcoin que le président Touadera avait désigné; les bitcoiners se devaient de l’aider et de ne pas laisser le champ libre aux armées d’altcoiners qui risquaient de venir pervertir le projet.

Vous avez expliqué sur BFM TV le 23 mai 2022, que peu de temps avant de faire le voyage à Bangui, après l’annonce de l’acceptation par la Centrafrique du Bitcoin comme monnaie légale, la communauté Bitcoin avait émis des doutes à propos de cette nouvelle. Quelles étaient les craintes des bitcoiners?
Loi trop dure, pas d’internet, peu d’électricité, la main de Poutine, shitcoinerie potentielle, etc.

En aviez-vous également, si oui, lesquelles?
On a tout de suite identifié des obstacles, oui, notamment internet.

Vous avez fait une forme d’audit de tout le pays par rapport au développement du Bitcoin. C’était quoi la difficulté de cet exercice?
Pas de difficulté particulière, les autorités nous ont tout ouvert.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris (positivement ou négativement)?
Pour ma part pas grand chose; ceux qui découvraient ont été surpris par le dénuement d’une grande partie de la population.

Sur une échelle de 0 à 21 en matière de faisabilité d’adoption du Bitcoin en Centrafrique, quelle note attribuez-vous au pays? 
Il manque des infrastructures. Mais la volonté est là, ça mérite la moyenne!

Votre rôle est limité à l’audit et au conseil?
Pour l’heure oui. C’est le président Touadera qui décidera de la suite.

Comment votre société Big Block Green Services s’inscrit dans ce projet?  
On apporte l’expertise pour définir une politique minière et de développement de l’hydroélectricité. 

Dans les points forts du pays vous notez “5% des gens sont bancarisés”: en quoi c’est un point fort et pas un désavantage?
Parce que quand vous avez les meilleurs outils de paiement et d’épargne via votre banque, vous avez moins besoin de Bitcoin.

Extrait du rapport

Du côté des points négatifs, des freins, quel serait le plus fort auquel le pays et son gouvernement devraient s’attaquer en priorité?
Pour moi, c’est l’électricité. Il faut absolument qu’elle se développe pour permettre la croissance.

Vous faites 8 recommandations dans votre rapport et la deuxième est “Pouvoir acheter et revendre du Bitcoin facilement”. En quoi ce conseil et la mise en place de solutions de terrain concrètes sont-ils essentiels?
Oui, on ne peut pas adopter Bitcoin si on ne peut y avoir accès…

Vous avez adressé le rapport à Mr. Alfred Poloko, le Président du Conseil Economique et Social de la République Centrafricaine. Y a-t-il eu un feedback? Est-ce que des choses concrètes vont être mises en place dans les prochaines semaines, les prochains mois? 
Pour l’heure, pas de feed-back officiel, mais on échange très fréquemment avec nos deux interlocuteurs de référence, Messieurs Poloko et Kokouendo.

C’est quoi les prochaines étapes? Avez-vous un échéancier pour le pays?
C’est à la présidence de décider des suites et du rythme, on attend.

Est-ce que la communauté des Bitcoiners est moins inquiète depuis qu’elle a eu accès à votre rapport? 
Je ne sais pas, c’est tout frais. Toi, il t’a rassuré?

Vous seriez prêts à aller dans un autre pays qui décide d’accepter le BTC et de faire le même travail d’audit?
Oui, bien sûr. Adopter Bitcoin est toujours une promesse de progrès social et de liberté financière pour le peuple. On ne peut qu’applaudir et tenter d’aider.

Si on extrapole, est-ce que vous avez réfléchi à l’idée de mettre en place une structure d’audit à l’image de celle que vous avez formée au pied levé pour aider les autres nations qui franchiront le pas du BTC?Oui. Je pense que ce think thank spontané va perdurer; on tient là une équipe très complémentaire et animée des mêmes intentions, avec le meme esprit bienveillant et dévoué . On apprécie beaucoup de bosser ensemble, dans une organisation aussi agile. 

Il est fort possible que l’on ait beaucoup à faire, ce serait dommage d’en rester là.

La délégation a formé un think–tank d’experts dont voici la composition.

Lisez le rapport ici.

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