Le compte Twitter du premier ministre indien piraté par des hackeurs nullissimes

Fredrik Vold
| 4 min de lecture

Le piratage du compte Twitter du premier ministre indien Narendra Modi arrive à un mauvais moment pour l’industrie de la cryptomonnaie en Inde. Le gouvernement du pays est en effet en pleine réflexion sur la position à adopter vis-à-vis des cryptos.

Narendra Modi. Source: A video screenshot, Youtube/Narendra Modi

Les pirates qui ont réussi à accéder au compte personnel du premier ministre indien et ont demandé à ses 2,5 millions de followers de l’homme politique de lui envoyer de la cryptomonnaie, mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils n’ont pas été très malins. Les pirates ont en effet demandé de faire des dons en Bitcoin (BTC) sur une adresse Ethereum (ETH)! Le prétexte était soi-disant de récolter de l’argent au profit du Fonds national de secours du Premier ministre pour le COVID-19. Le compte officiel du premier ministre compte quant à lui plus de 61 millions de followers mais n’a pas été piraté.

Les utilisateurs de Twitter ont dénoncé le piratage en partageant des captures d’écran de certains des tweets qui ont été publiés par le compte compromis:

Source: @Man_Banarasiya, via Twitter.

Si l’on regarde l’adresse ETH et l’adresse Bitcoin, il semble que le “magot” du piratage est ridiculement petit, on observe en effet des soldes inférieurs à 1 dollar et une seule transaction enregistrée sur chacune des adresses:

Lire aussi: Le prix du Bitcoin: de 41 000$ en 2020 à 100 000$ en 2021?

Mais bien que les gains soit faibles et que l’accès au compte ait été rétabli relativement rapidement, l’attaque pourrait bien faire ternir l’image du Bitcoin et des cryptomonnaies dans un pays où les régulateurs tentent encore de finaliser la politique du pays en matière de crypto. Une éventuelle interdiction des cryptomonnaies n’est pas à exclure.

Commentant l’état actuel de l’industrie de la crypto en Inde au début de l’été, Jay Hao, PDG de l’échange crypto OKEx, qui a récemment lancé une plateforme de trading pair-à-paire en Inde, a déclaré à Cryptonews.com qu’il ne croyait pas que le gouvernement imposerait une “interdiction totale des cryptomonnaies”. Il a ajouté que leur impression des partenaires indiens est que le gouvernement est maintenant “plus réceptif aux cryptos qu’il ne l’était auparavant”, bien que des inquiétudes sur le potentiel d’escroquerie lié aux cryptos subsistent.

Avec une population de plus de 1,3 milliard d’habitants, dont beaucoup sont jeunes et travaillent dans le secteur des technologies, l’Inde est largement considérée comme un pays clé pour l’adoption de la cryptomonnaie. Et bien que la politique en matière de crypto en Inde reste un sujet très discuté dans le cryptosphère, des membres de la communauté tels que Barry Silbert, le PDG de Digital Currency Group, a précédemment déclaré qu’il pensait qu’une interdiction aurait “l’effet inverse de celui souhaité sur la sensibilisation et l’intérêt pour le Bitcoin dans le pays”.

Ce piratage de Twitter arrive deux mois seulement après le plus grand piratage de l’histoire de la plateforme et qui a eu lieu en juillet. Il avait ciblé les comptes d’un grand nombre de personnalités comme Barack Obama, Elon Musk, Bill Gates, et bien d’autres. Les hackers à l’origine de cette attaque ont également demandé à leurs adeptes de leur envoyer de la cryptomonnaie, une opération qui leur avait rapporté environ 13,14 BTC (soit une valeur d’environ 150 000 USD aujourd’hui).
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