La hausse du prix du Bitcoin (BTC) ralentit en raison de facteurs externes mais pourrait très vite reprendre
Le prix du Bitcoin est en hausse de 0,4 % à 20 910 $, se remettant quelque peu du plongeon de 1 000 $ après la nouvelle de l’arrestation du cofondateur d’un exchange crypto mercredi, alors que la faiblesse des derniers indicateurs de l’économie américaine indique un atterrissage brutal de l’économie.
Bien que les chiffres de l’inflation des prix de gros soient relativement positifs, ceux des ventes au détail ont rappelé aux participants du marché qu’une récession se prépare.
Ces chiffres, combinés à la faiblesse de la production industrielle, ont couronné une semaine au cours de laquelle l’industrie manufacturière américaine a connu une croissance plus faible.
Le ralentissement de la croissance est mauvais pour les actions. Le S&P 500 est en baisse de 1 % à 3 889 et le Nasdaq a perdu 1,08 % pour s’échanger à 10 836.
Le prix du Bitcoin peut franchir la zone de résistance actuelle si il parvient à dépasser les 22 500 $
Bitcoin et l’ensemble des crypto-actifs ont été fortement corrélés aux autres actifs à risque tels que les actions au cours des 12 derniers mois, de sorte que les évènements sur les marchés boursiers se répercutent sur le marché crypto.
La première cryptomonnaie du marché se bat actuellement dans une zone de résistance dont il peut s’affranchir aux alentours de 22 500 $ (voir le graphique ci-dessous).
La prochaine étape est la région des 30 000 $, puis viendra la zone de résistance entre 34 700 $ et 48 800 $.
Cependant, il est encore difficile de savoir si la reprise du prix du Bitcoin sera de courte ou de longue durée.
Dans l’immédiat, le prix du Bitcoin est au-dessus de la moyenne mobile de 200 jours pour la première fois depuis décembre 2021, après avoir brièvement touché la MA 200 en mars de l’année dernière.
D’autres incertitudes pour le secteur crypto : faillite de Genesis, plafond de la dette, discussions de la BCE sur les taux
Le prêteur crypto Genesis se préparerait à déposer le bilan alors que Digital Currency Group, sa société-mère, aurait suspendu la distribution des dividendes.
Par ailleurs, le plafond de la dette américaine a été atteint dans la journée d’hier, obligeant le Trésor à recourir à des mesures “spéciales” pour éviter un défaut de paiement.
En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a indiqué qu’elle maintiendrait sa décision de hausse des taux d’intérêt, quelle que soit la politique de la Federal Reserve Bank (FED), ce qui a fait chuter les prix des cryptomonnaies.
Christine Lagarde, présidente de la BCE, a indiqué que la banque centrale de la zone euro continuerait à relever ses taux, même si certains signes montrent que l’inflation ralentit dans l’ensemble de l’Europe.
Cette déclaration fait suite aux inquiétudes exprimées lors de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE en décembre concernant la persistance de pressions inflationnistes sous-jacentes.
Des taux d’intérêt plus élevés nuisent à la croissance des secteurs comme la technologie, en limitant les perspectives de bénéfices futurs, sapant ainsi les valorisations. L’industrie crypto, pour une raison quelconque, se comporte comme une action technologique à haut risque.
Le raid du Département de la justice américain (DOJ) : un simple coup de publicité ?
Si l’on prend en considération la dernière mesure judiciaire du DOJ américain, il est facile de comprendre pourquoi le sentiment du marché crypto s’est brutalement renversé.
Le DOJ a arrêté Anatoly Legkodymov, cofondateur de l’exchange Bitzlato, et a accusé ce dernier de blanchir l’argent issu des jeux illégaux et de la drogue.
L’action du DOJ est positive, mais elle semble surtout destinée à prouver que les autorités américaines ne se sont pas endormies au volant après les évènements autour de FTX.
Malgré tous ces vents contraires, le marché crypto actuellement bloqué pourrait rapidement reprendre son envol.
Bien que l’on craigne un atterrissage brutal pour les États-Unis et les autres économies avancées, la récession imminente a pour effet de donner à la FED une plus grande marge de manœuvre sur les taux d’intérêt.
Un changement important dans le sentiment du marché à travers les classes d’actifs pourrait avoir lieu
Marcus Sotiriou, analyste de marché auprès de GlobalBlock (TSXV:BLOK), un courtier en actifs numériques coté en bourse, estime qu’une évolution du sentiment du marché se profile : “cette réaction des marchés mondiaux pourrait suggérer que les investisseurs craignent une récession, les mauvaises nouvelles pour l’économie ayant entraîné de mauvaises nouvelles pour les marchés.”
Il ajoute : “si cette psychologie se maintient, il s’agira d’un changement de régime important, après que l’inflation persistante ait été le principal moteur des prix des actifs en 2022.”
Mais le rôle non négligeable du DOJ dans l’affaiblissement du prix de Bitcoin est, de manière ironique, est un argument majeur pour une hausse à venir.
Bitcoin a chuté de 1 000 $, passant de 21 400 $ à 20 500 $, après la publication du communiqué du DOJ, mais son impact était loin d’être aussi mauvais que le marché le craignait.
En fait, il semble qu’un fossé se creuse entre les États-Unis et l’Europe en matière de réglementation crypto, ainsi que de la gestion des taux d’intérêt.
Les États-Unis sont en train de rattraper leur retard en matière de réglementation. D’autres régions, comme l’Europe, adoptent une approche plus réfléchie et plus sobre.
L’Europe, dans une certaine mesure, a pris de l’avance avec la mise en place du cadre réglementaire MiCA (Markets in Crypto Assets), qui devrait entrer en vigueur l’année prochaine.
Une réglementation raisonnée du secteur crypto en passe d’être adoptée en Corée du Sud, en Thaïlande et en Allemagne… et peut-être aux États-Unis
Timo Lehes, cofondateur de Swarm Markets, commentant l’action du DOJ a déclaré : “Annoncer des mesures d’application de la loi à la télévision comme s’ils venaient de mettre la main sur le gang de Dillinger peut générer de la publicité, mais ce n’est pas une approche particulièrement productive.
“D’autres régulateurs, comme le BaFin en Allemagne, adoptent une approche plus progressiste en matière de réglementation et ne semblent pas enthousiasmés par la tenue de conférences de presse qui versent dans la fanfaronnade.”
Il poursuit : “de l’avis général, Bitzlato n’est que du menu fretin dans l’ensemble du secteur crypto et le DOJ n’a pas agi dans de nombreux scandales plus importants l’année dernière.
“Bien que la répression des activités illégales soit louable, ce n’est pas ainsi que l’on favorisera la normalisation de la crypto dans l’écosystème financier.
“Cela viendra avec des cadres réglementaires mesurés et des relations de travail positives entre les régulateurs et les innovateurs du marché crypto.”
En Corée du Sud, les régulateurs semblent également s’attaquer à la réglementation des cryptomonnaies de manière plus réfléchie, à l’inverse de ce qui se passe sur le territoire américain où le fouillis entre les agences de réglementation concurrentes perturbe la mise en oeuvre de la réglementation.
Sotiriou de GlobalBlock note : “la SEC de Thaïlande, par exemple, a publié cette semaine une nouvelle réglementation sur la garde des cryptomonnaies… En outre, le régulateur financier de la Corée du Sud est en train de développer des outils qui peuvent permettre de surveiller les risques liés aux cryptomonnaies.”
Il est temps de diversifier votre portefeuille de crypto-actifs
Vous envisagez peut-être d’acheter des bitcoins dans le cadre d’une stratégie DCA (dollar cost averaging), mais n’oubliez pas les altcoins à petite capitalisation. Comme pour les actions, c’est dans ces zones du marché peu étudiées, notamment en pré-vente, que le profil risque-rendement est le meilleur.
Le jeton de la plateforme de jeux Meta Masters Guild est un de ces altcoins et a levé près de 700 000 dollars lors de sa pré-vente qui a débuté il y a moins d’une semaine.
Fight Out, qui utilise la technologie Web3 pour transformer les applications de fitness et les séances d’entraînement, est un autre projet à surveiller. Elle a levé 3 millions de dollars et son application sera opérationnelle au deuxième trimestre de cette année. Elle prévoit d’équiper un réseau de 20 salles de sport, avec l’aide d’athlètes d’élite des sports de combat.