L’or tokenizé à l’épreuve du coronavirus

Le Bitcoin n’est donc pas la valeur refuge tant espérée, comme l’a démontrée la crise du coronavirus.

Le prix de l'or augmente
Photo: Adobe Stock

L’or a été, conformément à sa réputation, un actif à la volatilité remarquablement faible depuis le début de la crise, mais dont le confinement a révélé certaines graves faiblesses.

L’or versus cryptomonnaies ?

Les cryptomonnaies auront profité autrement du virus. Devant la mise en route massive des planches à billets des banques centrales, elles ont prouvé que l’inflation n’est pas une fatalité pour tous et elles représentent une alternative crédible à la société du cash, potentiel véhicule du virus.

Mais pour ce qui est de la valeur refuge, ce titre revient, encore et toujours, à l’or. Un avis populairement partagé puisqu’un sondage mené par TheCryptoBMA effectué en 2020 indique que près de 3 personnes sur 4 considèrent l’or comme étant une valeur refuge.

Ne possédez pas votre or physiquement

Et pourtant, on ne saurait vous recommander de conserver votre or chez vous, ni même à la banque.

En effet, conserver son or à la maison induit des problèmes vieux comme le monde tels que la perte, la spoliation ou le vol de vos biens précieux. Rajoutons que rares sont les assurances qui couvrent les vols d’or de particuliers. Conserver du métal jaune chez vous, c’est aussi favoriser sa dévalorisation car il vous sera difficile de le stocker dans les conditions idéales pour ralentir l’oxydation. Et quand bien même vous y arriviez, toute manipulation malheureuse entraînant rayure ou torsion de l’échantillon impactera son prix à la baisse. Et admettons tout de même que vos conditions de stockage soient ultra sécurisées et idéales, chez vous ou à la banque, une crise comme celle du coronavirus dépouillera votre or d’une bonne partie de sa valeur, pour la simple raison que vous ne pourrez le vendre.

Le confinement nous apprend en effet qu’un détenteur d’or se retrouve soudainement privé de ses canaux de ventes habituels, soit parce que les accès à ses coffres en banque lui sont interdits, soit parce que les magasins de reventes ont fermé au moment même où vous pourriez avoir besoin de cash. Un actif peut-il prétendre au statut de valeur refuge lorsqu’on ne peut le revendre en temps de crise ?

Or et crypto : le meilleur des deux mondes

Rendre l’or plus facile à acheter et à vendre qu’une baguette de pain, cela aurait pu être le slogan de VeraOne. L’ambition de cette jeune pousse française consiste à tokenizer de l’or détenu physiquement dans des coffres-forts. Un projet qui a attiré l’attention de Forbes récemment et qui nous semble faire sens. En effet, une telle solution vous permettra, jour férié ou confinement, d’échanger du métal jaune en pair à pair sur une blockchain, en passant par un taux de change ultra compétitif puisqu’il n’est soumis ni aux enchères, ni aux monopoles exercés par quelques boutiques revendeuses d’or.

Jean-François Faure, le PDG d’AuCoffre.com a résumé très justement à nos confrères du magazine Forbes tout l’enjeu de la transition économique mondiale que nous sommes en train de vivre. Pour lui, les cryptomonnaies et les nouvelles technologies auxquelles elles appartiennent sont là pour durer et feront partie de ce nouvel écosystème.

« Nous sommes convaincus que les cryptomonnaies n’ont pas vocation à remplacer les monnaies souveraines, mais bien à en faciliter l’usage et en compléter les défaillances. L’avenir des cryptomonnaies ne réside donc pas dans leur universalisation, mais bien dans leur application concrète sur des usages précis. Instruments d’échange par excellence, elles ont vocation à se substituer aux marchés traditionnels (à l’instar du FOREX) au sein desquels un tiers de confiance était jusqu’à présent nécessaire ».

VeraOne propose véritablement le meilleur des deux mondes à savoir une valeur d’échange à l’abri de la planche à billets inflationniste doublée d’une valeur refuge qui ne trahit pas sa promesse : un matelas de sécurité convertissable en cash en tout temps, y compris lors des crises comme celle que nous traversons actuellement. S’il est évidemment impossible de tirer des conclusions hâtives et de souligner des liens de causalité directs, on ne pourra cependant que constater l’excellente forme de l’indice du précieux métal au cours des dernières semaines. Après avoir franchi la barre symbolique des 1 800$ courant juillet, l’or a continué son ascension et a dépassé son seuil historique de 2011. Le prix d’une once d’or est en effet monté mardi 28 juillet 2020 jusqu’à 1 981 dollars sur les échanges en Asie, ce que certains experts comme Thomas Taw, responsable de la stratégie d’investissement APAC iShares chez BlackRock pressentaient « Je ne serais pas surpris de voir l’or tester le sommet historique de 2011 à environ 1 900 dollars l’once », a-t-il déclaré avant le franchissement de la barre des 1 900$.

La prochaine barre très symbolique des 2 000$ est désormais dans toutes les têtes et semble de moins en moins inaccessible.
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