La solution blockchain pour le vote électronique d’Orange

David Nathan
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Photo: iStock / oatawa

Une application très concrète de la blockchain dans notre vie quotidienne est le système de vote. Les caractères décentralisé et infalsifiable de la blockchain offrent en effet une infrastructure informatique très intéressante à explorer.

Depuis 2016, Le Vote, la start-up Civic Tech du géant des communications français Orange travaille sur l’alliance de la démocratie participative et de la technologie blockchain pour “repenser la relation entre les organisations publiques et privées et les citoyens”.

L’ambition de cette solution numérique est de permettre notamment aux collectivités territoriales, aux mairies et aux entreprises de consulter directement les citoyens et les salariés via cette application mobile. Le Vote est sécurisé grâce à la blockchain Ethereum. Pour en savoir plus sur cette forme de scrutin numérique qui est peut-être pour les citoyens la façon dont ils exprimeront leur voix demain, nous avons interviewé Guillaume Odriosolo, directeur de projet de l’application Le Vote.

Quelle est la date officielle du lancement de l’application Le Vote?
Guillaume Odriosolo: Elle a officiellement été lancée au Show Hello, le 12 décembre 2018. Néanmoins nous avions réalisé un soft launch de l’application dès le mois de mars 2018.

L’application existe depuis au moins 2017 si on en juge par la date de la vidéo sur YouTube.
La version de 2017 était une version web. Elle a évolué depuis, en réponse aux besoins exprimés par les collectivités que nous avons rencontrées.

Combien de mairies ou collectivités l’utilisent? Avez-vous des chiffres sur le nombre de téléchargement, d’utilisateurs?
Aujourd’hui nous travaillons avec un certain nombre de communes, au titre desquelles Anzin et Fort de France, ou le département du Val d‘Oise et la région Normandie. Nous sommes également en discussion avec une trentaine de collectivités locales et territoriales. Quant aux données concernant le volume des téléchargements ou l’usage de nos clients, nous ne communiquons pas sur ces aspects pour cette période de démarrage.

Est-ce que c’était une volonté d’Orange d’avoir opéré de prime abord un lancement discret?
C’était une action pragmatique. Dans un premier temps, nous devions co-construire le service avec quelques clients, pour pouvoir l’améliorer et répondre au plus près des attentes des collectivités dans leur ensemble.

Comment vous y prenez-vous pour rejoindre les maires, leur expliquer le concept? Avez-vous une “force de vente”?
La force d’Orange, c’est d’être présent sur tout le territoire français. Grâce à nos relais en région, auprès des collectivités locales ainsi que nos agences entreprises, nous avons une capacité sans égal à présenter le service, et co-construire « Le Vote », sur le terrain, avec les élus.

Quel est le modèle d’affaires d’Orange par rapport à cette application? Comment générez-vous des revenus ?
Nous proposons un abonnement annuel qui sera proportionnel à la taille de la collectivité. Et ce, pour un usage illimité. Le téléchargement de l’application est gratuit pour les citoyens.

Pensez-vous à terme que votre solution pourra être utilisée dans le cadre d’une élection municipale, législative ou présidentielle?
Dans un premier temps, nous souhaitons diversifier nos cas d’usage et ouvrir le Vote, non seulement aux mairies et collectivités, mais aussi aux entreprises et aux associations. Par ailleurs, nous réalisons des expérimentations avec de grandes entreprises dans l’Energie et dans la Banque. Ce sont déjà de larges projets.

Plus d’informations sur Le Vote.