Le créateur du Plexcoin aurait passé une entente avec le gendarme américain

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Dominic Lacroix / Gracieuseté

Poursuivi par les autorités financières canadienne et américaine sur base de soupçons de fraude aux cryptomonnaies, l’entrepreneur québécois Dominic Lacroix se dit heureux d’avoir échappé aux accusations aux États-Unis.

« Je suis heureux de vous informer que nous avons conclu un règlement préliminaire avec le personnel de la Securities and Exchange Commission », a déclaré à Cryptonews l’homme d’affaires qui estime que la presse l’avait déjà condamné sans procès.

Rappelons que les autorités financières du Canada et des États-Unis reprochent à Dominic Lacroix d’avoir vendu comme placement à des investisseurs le PlexCoin (PLX), la cryptomonnaie qu’il a créée en 2017, sans être dûment inscrit comme courtier.

Mais il y a un mois, la SEC lui avait proposé de régler les poursuites à l’amiable. Les conditions principales étaient les suivantes : aucune accusation, remboursement potentiel des investisseurs lésés avec l’argent saisi dans le cadre de l’enquête, interdiction de créer un nouveau token à l’avenir et incapacité de poursuivre l’autorité US pour tenter d’obtenir réparation.

Autant de restrictions que Dominic Lacroix aurait accepté cette semaine, dit-il. Interrogé par nos soins, le gendarme américain n’a pas encore confirmé les dires de l’entrepreneur de Québec. Cette entente doit encore être soumise à l’approbation de la direction de la SEC attendue pour dans quelques semaines.
« Si elle est approuvée, cela mettra fin au dossier juridique. Nous serons alors très heureux d’avoir enfin résolu nos différends avec nos voisins du Sud », écrit le principal intéressé sur un site où il a trouvé bon de publier l’intégralité de ses «témoignages personnels et non censurés ».

Il s’agit là d’un deuxième volet de ses confessions formulées quelques jours après un entretien remarqué avec le journal Métro. Dans une mini-série d’articles, l’entrepreneur y porte de lourdes accusations contre l’Autorité des marchés financiers du Québec (AMF).

Il y dénonce un « enfer juridique » avec cette enquête de l’AMF qui s’éternise et démontre, selon lui, son innocence. Il y évoque aussi l’acharnement des autorités, notamment avec des perquisitions qu’il juge illégales. Dominic Lacroix décrit encore des situations de harcèlement, visant les huissiers et leurs va-et-vient incessants à nulle heure du jour et de la nuit. Il déplore un «combat tout à fait déloyal», des manœuvres d’humiliation et d’intimidation de l’AMF, un conflit d’intérêt de l’administrateur provisoire qu’il accuse d’avoir été impliqué dans la création du Plexcoin

Contactée pour réagir à ces attaques, savoir si l’institution les trouvait calomnieuses et mesurer la progression de l’enquête, notamment le dépôt d’accusations pénales, l’AMF a préféré garder le silence à ce sujet. « Nous n’avons aucun commentaire à faire. Ce dossier est devant les tribunaux et c’est à un juge de décider des éléments qui lui sont présentés », a naturellement indiqué Sylvain Théberge, Directeur des relations médias de l’Autorité des marchés financiers.

Dans son nouveau témoignage, Dominic Lacroix fait porter l’entière responsabilité de l’effondrement du projet PlexCoin à l’AMF. Le PLX, qui était vendu à la base à 0,13 $ l’unité, avait vu sa valeur sur le marché monter jusqu’à 0,81 $ avant que ne débutent les procédures judiciaires.

« Nous avons essayé de maintenir et de développer le projet le plus longtemps possible, même si cela ne nous apportait pas le moindre revenu supplémentaire. Mais mes employés à l’époque sur le projet avaient tous reçu une mise en demeure de l’AMF qui les interdisaient de travailler, à défaut de quoi, ils pourraient être poursuivis en justice. C’est à partir de ce jour que le projet s’est éteint », raconte l’inventeur du Plexcoin.

Après la fin de la prévente du PLX en 2017, Dominic Lacroix assure avoir demandé à l’AMF, qui avait gelé ses comptes, l’autorisation de rembourser les investisseurs du Québec. Ce que l’Autorité aurait refusé catégoriquement en lui prétextant, selon l’incriminé, que « rien ne presse ». Depuis lors, aucun remboursement n’a encore eu lieu.

« C’est pour toutes ces raisons et plusieurs autres que nous prévoyons intenter des actions en justice pour dommages et intérêts contre l’Autorité des marchés financiers. Actions dans lesquelles il sera clairement expliqué que les sommes demandées en dommage seront en premier lieu réservées à nos amis et familles qui ont tout perdu, nos fournisseurs et employés qu’on ne peut plus payer », conclut l’inventeur du Plexcoin.