Les stablecoins pourraient pousser la Banque d’Israël à l’émission d’une CBDC
La Banque d’Israël prépare un plan d’action pour l’émission potentielle d’une monnaie numérique de la banque centrale (CBDC), bien qu’aucune décision ferme n’ait encore été prise sur le sujet. Le communiqué correspondant a cependant évalué les facteurs qui pourraient influencer l’émission d’un shekel numérique baptisé « Shaked » et la Banque d’Israël a passé en revue les divers scénarios qui pourraient conduire à son émission.
Les décisions stratégiques des pays développés
La Banque d’Israel estime que la possibilité que l’émission d’une CBDC par une économie développée est élevée, compte tenu du fait que près de 90% des pays du monde sont à des stades divers de recherche et d’étude pour des projets pilotes de CBDC. Ce développement pourrait avoir un impact significatif sur la dynamique qui prendra ensuite forme au niveau de l’économie mondiale, ce qui obligera la Banque d’Israël à prendre une décision rapide sur l’émission d’une CBDC et à passer à l’action dans un délai relativement court.
Le régulateur estime que la stratégie adoptée par les pays développés, notamment les Etats-Unis et l’Europe, peut avoir un impact substantiel sur sa propre stratégie : en effet, la plupart des mouvements commerciaux et de capitaux d’Israël sont libellés en dollars américains ou en euros. Le recours à une CBDC pourrait faciliter le traitement des paiements internationaux et avoir un impact sur la façon dont ces paiements sont effectués depuis d’Israël.
L’intérêt accru pour les stablecoins privés
Selon le comité directeur de la Banque d’Israel, l’adoption croissante des stablecoins peut «nuire au système de paiement». Par ailleurs, le régulateur estime que les stablecoins non fixés au shekel pourraient également compromettre la transmission monétaire. Toutefois, pour l’instant, il n’y a pas de signe d’adoption significative des stablecoins dans le pays. La banque centrale a souligné que la situation pourrait changer en cas de modification des habitudes de paiement du public, par exemple dans un scénario d’émission par « une grande entité du secteur privé ». Le régulateur souhaite principalement éviter la possibilité d’un scénario dans lequel des entités du secteur privé contrôlent les paiements.
La diminution de l’utilisation de l’argent liquide
La banque centrale affirme que les liquidités constituent toujours un moyen de paiement important dans les transactions des consommateurs, mais il existe une certaine possibilité d’une augmentation de la demande pour les moyens de paiement électroniques en général. La banque d’Israel a en effet noté que « les habitudes de paiement du public peuvent changer plus rapidement que ce à quoi nous nous attendions auparavant. »
Par ailleurs, les développements technologiques au niveau du système de paiement pourraient constituer une justification importante pour émettre un shekel numérique, car ce dernier serait une plateforme efficace et sécurisée pour les cas d’utilisation technologique avancés.
L’absence de concurrence dans le système de paiement national
L’étendue de la concurrence dans le système des paiements est un aspect qu’il convient de surveiller de près afin d’éviter une situation dans laquelle une réduction significative de la concurrence entraînerait la domination de quelques entités, ce qui rendrait le système de paiement dépendant de ces derniers. Les responsables de la banque centrale d’Israel estiment que la prééminence d’un petit nombre de participants dans certains segments du système de paiement peut justifier l’émission d’une monnaie par la banque centrale afin de soutenir la concurrence à l’ère numérique.