Quelles sont les raisons de la forte baisse de la capitalisation boursière du stablecoin USDC ?

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Au cours d’une interview avec Bloomberg, le PDG de Circle, Jeremy Allaire, a déclaré que la baisse de la capitalisation boursière de l’USDC pouvait être attribuée à la répression du secteur crypto par les régulateurs américains. 

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L’USDC avait perdu son ancrage au dollar américain en mars dernier suite à la crise bancaire américaine qui se poursuit actuellement et avait amené de nombreuses institutions à déposer le bilan. Parmi ces entreprises se trouvait Silicon Valley Bank, un des principaux partenaires bancaires de Circle. Circle disposait de près de 3,3 milliards de dollars de réserves auprès de SVB, ce qui représentait moins de 8% de ses actifs de réserves. La panique observée sur le marché a été considérée comme disproportionnée par rapport à la situation relativement stable de Circle. Par ailleurs, le gouvernement américain avait décidé de renflouer les déposants dépassant la limite d’assurance-dépôts de la Federal Deposit Insurance Corporation, ce qui a permis à Circle d’avoir accès à la totalité de ses réserves. Cependant, ces développements positifs ne semblent pas avoir renforcé la confiance dans l’USDC. 

L’USDC était considéré par de nombreux analystes comme un des principaux rivaux de l’USDT et certains estimaient que compte tenu des nombreuses controverses autour de ce dernier, les perspectives d’avenir de l’USDC étaient nettement plus positives que le premier stablecoin du marché crypto. Circle se démarquait notamment de Tether, l’émetteur de l’USDT, en raison de ses efforts pour se conformer aux exigences réglementaires aux Etats-Unis. Cependant, après avoir atteint une capitalisation boursière de 56 milliards de dollars, l’USDC a perdu près de la moitié de sa capitalisation qui se situe maintenant à 30 milliards de dollars. Après l’adoption de la loi MiCA en Europe, Jeremy Allaire a déclaré que la situation des Etats-Unis était critique :

“Nous constatons une énorme inquiétude à l’échelle mondiale concernant le système bancaire américain”, a déclaré Jeremy Allaire au cours de cette interview. “Nous sommes préoccupés par l’environnement réglementaire aux États-Unis.”

Vers un exode des acteurs de l’écosystème crypto depuis les Etats-Unis

Circle n’est pas la seule société à s’interroger sur les intentions des régulateurs et du gouvernement américain en matière crypto. De nombreuses sociétés ont fait part de leur désillusion concernant les incertitudes réglementaires sur le territoire américain et semblent explorer les possibilités d’expansion vers de nouveaux pays.

Gemini a récemment ouvert un hub crypto en Inde. De son côté, Coinbase a obtenu une licence d’exploitation aux Bermudes et semble collaborer très étroitement avec le gouvernement britannique. Depuis plusieurs années, Ripple étudie la possibilité de transférer ses activités vers des juridictions où la réglementation crypto est plus claire et plus accommodante, et le Japon constituerait un des premiers choix de la société blockchain. Et après l’adoption de MiCA, Circle aurait entamé des discussions avec les régulateurs français et pourrait choisir la France comme siège européen.

Quoiqu’il en soit, selon les données de Glassnode, la capitalisation boursière de l’ensemble des stablecoins est en forte baisse. La valeur totale agrégée des quatre principaux stablecoins du marché a baissé de 37 milliards depuis son plus haut niveau de 161 milliards. Ce déclin peut être principalement attribué à la baisse de la capitalisation boursière de l’USDC et du BUSD de Binance. En tout cas, suite aux difficultés de ses deux principaux rivaux, l’USDT continue de renforcer sa dominance dans le secteur des stablecoins. La dominance de l’USDT a dépassé 60%, son plus haut niveau depuis juillet 2021. 

Source : Glassnode