Un nouveau rapport de la Maison Blanche fustige l’industrie des actifs numériques : faut-il s’attendre à une réglementation plus sévère ?

L’industrie des actifs numériques a de nouveau été critiquée dans un rapport publié par la Maison Blanche, et beaucoup craignent maintenant que des mesures réglementaires encore plus strictes soient introduites aux États-Unis.
Le document, intitulé “Economic Report of the President“, consacre un chapitre entier de 36 pages à l’industrie crypto.
Entre autres choses, il s’est donné beaucoup de mal pour démystifier “l’attrait perçu des crypto-actifs”.
Les auteurs du document affirment que les cryptomonnaies fonctionnent comme des “véhicules d’investissement essentiellement spéculatifs” et décrivent les actifs numériques comme volatils car “nombre d’entre eux n’ont pas de valeur fondamentale”.
Enumérant plus en détail les défauts des crypto-actifs, le rapport de la Maison Blanche indique que l’industrie crypto s’est évertuée à créer une rareté articifielle autour de cette classe d’actifs afin de soutenir leur prix.
“Cela soulève la question du rôle de la réglementation dans la protection des consommateurs, des investisseurs et du reste du système financier contre les paniques, les krachs et les fraudes liés aux crypto-actifs”, peut-on lire dans le rapport.
Le rapport a également abordé brièvement le sujet du nouveau réseau de paiement numérique FedNow et les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), qui sont évoquées en termes plus favorables.
Entretenir la confusion autour des cryptomonnaies
L’importance accordée à la crypto dans le rapport a surpris de nombreux membres de la communauté, comme Fred Ehrsam, cofondateur de Paradigm, qui a souligné que 15 % du rapport étaient consacrés à créer un sentiment de FUD (Fear, Doubt, Uncertainty) autour de la crypto.
D’autres ont condamné la façon dont le rapport décrivait les cryptomonnaies et le Bitcoin (BTC) en particulier comme n’ayant aucune valeur fondamentale : Mike Novogratz, PDG de Galaxy Digital, a par exemple suggéré que le gouvernement pourrait simplement lui rembourser tous les impôts qu’il a payés sur cet actif prétendument sans valeur.
Entre-temps, le sentiment général anti-crypto émanant du gouvernement américain a conduit certains membres de la communauté à croire qu’une réglementation encore plus sévère pourrait être mise en place aux États-Unis.
Parmi ceux qui ont déjà pris des mesures pour se préparer à ce scénario, on trouve Circle, l’émetteur du populaire stablecoin USDC, qui a annoncé cette semaine qu’il avait déposé une demande d’autorisation réglementaire en France.
L’annonce de Circle est intervenue alors que Jeremy Allaire, PDG de la société, achevait un voyage en Europe, au cours duquel il a également salué les efforts déployés par les autorités britanniques pour faire du pays “un marché mondial crucial pour l’innovation dans le domaine des actifs numériques”.