Russie : le lancement d’une CBDC pourrait faire perdre 684 millions de dollars par an aux banques

Les banques commerciales russes perdront 684 millions de dollars par an si la Banque centrale du pays lance une monnaie numérique de banque centrale (CBDC), affirment des experts.
La Banque centrale s’oppose avec véhémence à l’adoption de ce qu’elle appelle les “cryptomonnaies privées” telles que le Bitcoin (BTC) et souhaite accélérer le processus de lancement d’un rouble numérique – dans le but d’aider l’économie russe à purger son économie du dollar américain.
Finversia rapporte que la dernière proposition de la banque centrale a vu se renouveler les appels à une interdiction de toutes les transactions cryptos nationales. Le média cite la gouverneure de la banque, Elvira Nabiullina, bien connue pour son scepticisme à l’égard du secteur crypto, qui a déclaré aux journalistes que la banque n’avait “pas changé de position”.
Selon Mme Nabiullina, la banque centrale s’opposait à “l’utilisation des cryptomonnaies sur le marché intérieur” et dans l’espace des “paiements internes”.
Mme Nabiullina a égalament déclaré que les projets de lancement de stablecoins avec les principaux partenaires commerciaux de la Russie ne seraient pas réalisés dans l’immédiat et nécessitaient “davantage d’études.”
Pourquoi le coût du lancement de la CBDC pourrait s’élever à 684 millions de dollars aux banques russes ?
Le rouble numérique est le projet de prédilection de Mme Nabiullina. La banque espère lancer des projets-pilotes avancés de CBDC dans le courant de l’année. Mais selon les experts, cette initiative pourrait ruiner les banques commerciales.
Forklog cite le cabinet de stratégie commerciale Yakov and Partners, basé à Moscou, qui estime que les banques seraient perdantes si leur intervention n’était plus nécessaire pour traiter les paiements des particuliers et des entreprises et si les clients pouvaient stocker leurs fonds dans des portefeuilles gérés par la banque centrale au lieu de comptes bancaires classiques.
Cette affirmation fait écho aux avertissements de Sberbank, le géant bancaire russe. Sberbank a déclaré qu’elle pourrait perdre jusqu’à 54 milliards de dollars en cas d’émission d’une CBDC par la banque centrale.
Yakov and Partners a déclaré que les grands gagnants de l’émission d’un rouble numérique serait les commerçants détaillants. En utilisant un rouble numérique, les commerçants russes n’auraient plus à payer de frais bancaires ou à attendre plusieurs jours pour que les banques effectuent leurs transactions.
La société a expliqué :
“Le rouble numérique ne présente pas d’avantages évidents en termes de commodité d’utilisation quotidienne [pour les clients].”
En ce qui concerne les stablecoins transfrontaliers, Nabiullina a déclaré que Moscou et ses alliés étaient “encore loin d’être parvenus à des propositions concrètes” sur le sujet. Jusqu’à présent, cette année, la Russie a étudié l’idée de la création d’un stablecoin lié à l’or avec l’Iran.
Moscou étudie également les possibilités de “monnaie commune” avec les autres pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).