Trois fonds de capital-risque accusent le fondateur de Curve de fraude élaborée

Siméon Allegaert
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ParaFi Digital Opportunities, Framework Ventures et 1kx affirment que le fondateur de Curve, Michael Egorov, a mis en place un système de fraude particulièrement élaboré sur une période se prolongeant sur six mois, cela en les escroquant de multiples façons.

Dès le début de l’année 2020, Egorov aurait commencé à faire des promesses mensongères à trois investisseurs spécialisés dans le capital-risque en leur expliquant qu’ils pourraient profiter dans un avenir proche d’une participation financière au sein de Curve.

Par ailleurs, ce dernier se serait également appuyé sur le réseau de ces trois investisseurs afin de faire grimper la popularité de Curve et légitimer le projet aux yeux de certains acteurs de l’écosystème. À noter qu’une plainte à ce propos a été officiellement déposée auprès des services judiciaires de San Francisco dès le mois d’avril.

En plus des faits mentionnés précédemment, Michael Egorov aurait également volé des secrets commerciaux liés aux activités des plaignants, incluant des données essentielles et une importante liste de clients.

Pour rappel, Curve Finance est une plateforme qui permet à ses utilisateurs d’échanger des cryptomonnaies avec des frais relativement peu élevés en utilisant des pools d’actifs numériques similaires. Les fournisseurs de liquidités de la plateforme sont récompensés par le jeton natif du protocole, à savoir le CRV.

Les faits reprochés à Michael Egorov sont gravissimes, l’entrepreneur est en effet accusé d’avoir frauduleusement incité les victimes à investir dans son entreprise, puis à utiliser cette injection de fonds afin de financer divers projets d’investissement. Tout cela dans le but de garder l’ensemble des bénéfices pour lui seul, laissant les plaignants sur le carreau.

Ainsi, Egorov aurait refusé les actions promises à ses victimes avant de s’enfuir vers la Suisse, en renonçant au passage à son statut de résident permanent aux États-Unis. Selon les documents légaux déposés à la date du 22 mai, les avocats de Michael Egorov soutiennent que l’action en justice engagée auprès du tribunal de San Francisco est en réalité une simple réaction à un litige en cours en Suisse.

Les avocats affirment également que la société d’Egorov, Swiss Stake (détentrice de la licence de Curve), avait le droit absolu de mettre fin à ce litige, qui aurait par ailleurs débuté il y a près de trois ans. Egorov demande maintenant de reporter ou de rejeter le procès intenté par les plaignants, arguant que l’affaire devrait être traitée en Suisse, puisque les parties ont contractuellement convenu de la résoudre dans ce pays.

Toujours selon les avocats, les plaignants ont élaboré une histoire qui présente Egorov comme un malfrat ayant manipulé trois firmes d’investissement naïves dans le but de leur soutirer des informations confidentielles à propos de certains clients, cependant ils oublient de préciser que les noms et identités de ces clients étaient loin d’être secrets dans le milieu de la finance.

Ils poursuivent en déclarant que Michael Egorov a établi Swiss Stake dès 2019 en Suisse, car le pays est connu pour être un pôle de premier plan dans le domaine des technologies blockchains, et non pour des raisons liées à une certaine culture du secret bancaire. Une audience est prévue pour le 19 juillet afin de tirer au clair l’ensemble de cette affaire.

Source : SUPERIOR COURT OF THE STATE OF CALIFORNIA