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Un des cofondateurs de Tornado Cash a été libéré sous caution aux États-Unis

Coup de théâtre dans l’affaire Tornado Cash. Il y a 2 jours, Roman Semenov, un des cofondateurs, a été placé sur la Specially Designated Nationals and Blocked Persons List (SDN), les persona non grata des USA, et Roman Storm, son associé américain, a quant à lui été placé en détention. Pour être finalement libéré le lendemain, comme l’a annoncé son avocat Brian Klein. Si les poursuites ne sont pas pour autant levées, lui ses proches doivent pousser un grand ouf de soulagement. 

Les avocats ne décolèrent pas 

C’est à travers son compte X (anciennement Twitter) que Brian Klein a annoncé la libération sous caution de Roman Storm. Il en a profité pour faire part de sa déception de la décision des juges d’avoir inculpé un programmateur informatique simplement pour avoir aidé à développer des logiciels. De plus, il rappelle que son client avait jusqu’à présent coopéré pleinement avec la justice

Pour rappel, Storm et Semenov sont accusées par le justice américaine de complot en vue de blanchir de l’argent, de violer les sanctions et d’exploiter une entreprise de transfert d’argent sans licence à travers les activités de leur logiciel, Tornado Cash, un software de confidentialité blockchain open source. Cette inculpation intervient un an après le bannissement imposé par le Trésor américain pour des griefs similaires. Une décision qui a valu à ce dernier des poursuites engagées par Coinbase. 

Les avocats de Roman Storm reprochent au procureur de poursuivre son client seulement pour le développement d’un logiciel open source. Si son client venait à être reconnu coupable, cela pourrait créer un précédent fâcheux. Par peur d’être inquiété par l’utilisation potentiellement frauduleuse de leur travail, une majorité de développeurs se garderait bien de publier quoique ce soit en open source. “Leur nouvelle théorie juridique a des implications dangereuses pour tous les développeurs de logiciels” déclare Brian Klein, un avocat connu pour avoir défendu de nombreux projets dans la crypto. Il a notamment représenté Virgil Griffith, un développeur d’Ethereum. 

Une affaire épineuse pour la justice 

Il semble que l’on en soit au début de l’affaire. Car en face d’avocats remontés voulant protéger le droit de développer des logiciels en toute tranquillité, il y a la justice qui accuse Tornado Cash d’avoir concouru au blanchiment de plus d’1 milliard de dollars provenant d’activités criminelles. Un développeur aidant à créer un logiciel grâce auquel il est impossible de remonter jusqu’au détenteur originel des fonds dans une transaction est-il un soutien du crime organisé, c’est à cette question que la justice devra répondre. 

Pour rappel, un autre développeur travaillant pour Tornado Cash, Alexey Pertsev, a été arrêté aux Pays-Bas. Après avoir passé 9 mois en prison, il a été libéré en avril 2023 en attente de son procès. Tornado Cash est notamment accusé d’avoir permis au groupe Lazarus, les hackers nord-coréens, d’avoir pû blanchir de nombreux actifs provenant de vols en ligne. 

Sources: Cointelegraph, Coincu, Forbes