Interview exclusive avec Stéphanie Cabossioras, directrice juridique de Binance France

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A l’occasion de l’événement Surfin’Bitcoin, Stéphanie Cabossioras, la directrice Juridique de Binance France revient en exclusivité sur le développement du leader mondial des échanges de cryptomonnaies et sur l’encadrement de ses activités en France.

Stéphanie Cabossioras, directrice juridique de Binance France

Vous êtes directrice juridique pour Binance France, quel est votre regard sur la régulation française en matière de crypto ?

La France a le mérite d’avoir mis en place un cadre réglementaire clair très tôt ce qui a favorisé le développement de l’écosystème et permis à des acteurs précédemment établis comme Binance de travailler avec le régulateur. Cela montre le temps d’avance de la régulation française notamment en comparaison de nos voisins européens. 

La réglementation française apporte un cadre réglementaire clair, sécurisé, sûr et constitue une opportunité pour les acteurs de cette industrie de s’épanouir librement, mais aussi pour la France de devenir un hub de l’écosystème crypto en Europe.

Cela dit, il reste encore beaucoup de travail à réaliser. La France doit garder son leadership et adresser dès maintenant de manière plus large la régulation du web 3.0. Avec en particulier les enjeux d’encadrement des NFTs et de la finance décentralisée, par exemple. Elle doit aussi transformer l’essai et montrer qu’au-delà de la régulation elle est capable d’attirer des acteurs et des activités et d’être leader en Europe. 

Binance France a été enregistré comme PSAN auprès de l’autorité des marchés financiers au mois de mai dernier. Pourquoi cet enregistrement était important ?

C’est avant tout un tournant symbolique pour l’entreprise qui est passé de statut de start-up à grand succès à celui d’acteur régulé, supervisé par l’Autorité des marchés financiers d’un pays du G7. C’est une immense opportunité de démontrer notre souhait de jouer dans les règles pour nous installer durablement dans le paysage français et européen. 

Pour Binance France, c’était une figure imposée compte tenu de son positionnement sur le marché, et nécessaire à sa croissance. S’il l’on souhaite développer l’adoption de la blockchain au-delà des 8% il faut donner des garanties aux investisseurs et notamment en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

C’est enfin un gage de sérieux qui permet à des investisseurs qui ne sont pas nécessairement familiers du secteur de rentrer dans un espace sécurisé, un espace de confiance qui va leur permettre d’en apprendre plus sur le Web3.

Concrètement qu’est-ce qui a changé depuis votre enregistrement ?

Grâce à l’obtention de l’enregistrement PSAN, notre priorité a été d’agir pour renforcer nos activités contre le blanchiment d’argent. Très concrètement, l’enregistrement PSAN nous a ainsi permis de transmettre des déclarations de soupçons à TRACFIN lorsque nous décelons des transactions suspectes, chose impossible avant quand bien même nous avions déjà tous les outils pour les identifier. 

Toujours dans cette perspective de renforcer la sécurité de nos services, nous travaillons depuis l’obtention du PSAN en lien étroit avec les services de police, de justice et les agences de renseignement dans le cadre d’enquêtes pour démanteler des réseaux criminels. 

Enfin, l’enregistrement PSAN nous a permis de recruter très largement afin de renforcer tout le spectre opérationnel de Binance France, du secteur financier au marketing, en passant par l’administratif et la conformité. Toutes ces arrivées permettent évidemment à Binance France de proposer toujours plus de sûreté et de sécurité aux utilisateurs.  

A propos de recrutements, votre arrivée chez Binance a fait couler beaucoup d’encre. On vous a notamment reproché un conflit d’intérêt pour être passé de l’AMF à Binance juste après l’obtention de l’enregistrement de la plateforme. Comment avez-vous vécu ces critiques ? Sont-elles justifiées ?

De formation, je suis magistrate à la Cour des comptes et j’apporte une importance capitale à l’éthique. J’ai rejoint l’AMF en 2017 comme responsable des affaires européennes puis directrice adjointe des affaires juridiques. J’ai rejoint Binance après autorisation du Président de l’AMF, comme le prévoit la règlementation sur la déontologie des agents publics, après vérification que mon évolution professionnelle ne constituait pas un conflit d’intérêt. Contrairement à ce que j’ai pu lire dans certains médias et sur les réseaux sociaux, à l’AMF, j’étais impliquée dans des tâches règlementaires transversales et non dans l’examen des dossiers individuels d’enregistrement PSAN. Par conséquent, le Président de l’AMF, sur avis du déontologue de l’AMF, a donné son blanc-seing à mon arrivée chez Binance. Les accusations de conflits d’intérêts m’ont donc heurté personnellement parce qu’elles sont simplement mensongères. 

Quelles sont les prochaines étapes pour Binance France en matière de régulation ?

Binance France se donne l’objectif de fournir encore davantage de protection à ses utilisateurs en anticipant l’entrée en vigueur de la règlementation européenne MiCA.  Nous souhaitons nous mettre en conformité dès à présent par rapport à cette nouvelle règlementation européenne en utilisant les atouts du cadre juridique français. Compte tenu de notre positionnement dans l’industrie crypto, nous avons la responsabilité de montrer l’exemple et d’ouvrir la voie pour les autres acteurs.

Puis nous irons chercher autant d’agréments que le nécessitent nos activités !

Binance est le premier acteur d’envergure à avoir obtenu l’enregistrement PSAN de l’AMF, est-ce que vous pensez avoir ouvert une brèche pour les autres acteurs du secteur ?

Oui, et c’est d’ailleurs le rôle de Binance France de montrer la voie pour tous les acteurs de l’écosystème. En tant que principal acteur du secteur, nous voulons montrer que ces réglementations sont le meilleur remède contre le scepticisme envers les cryptomonnaies. Plus les acteurs seront réglementés et sécurisés, plus simple sera la démocratisation de la technologie blockchain. 

Nous regrettons toutefois que certains acteurs ne semblent pas vouloir respecter le cadre réglementaire français, que ce soit par le biais d’accords avec des influenceurs francophones, ou bien via des campagnes de publicité sur les réseaux sociaux ciblées explicitement pour un public français. Nous apportons des innovations disruptives, et si nous voulons en faire les outils standardisés de demain, il est de notre responsabilité de les rendre sûres pour le grand public.

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