Arcade City, le Uber de demain?

David Nathan
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Les applications décentralisées, basées sur une blockchain comme Ethereum et qu’on appelle les dApps, sont certes encore peu nombreuses, mais leur chiffre augmente tous les jours. Selon le site State of dApps, il en existe au moment d’écrire ces lignes pas moins de 1 675! Leurs champs d’applications touchent de nombreux secteurs de notre société: le jeu, l’économie, la finance, la santé, l’assurance, les médias… Et parmi les activités qui concernent beaucoup de gens, il y a le covoiturage.

Vous connaissez évidemment Uber (ou alors vous venez tout juste de sortir de votre décryogénisation), mais connaissez-vous Arcade City ? C’est exactement la même chose, dans le sens où cette application permet de mettre en communication un utilisateur et un chauffeur, mais contrairement à ce qui se passe avec Uber (ou n’importe lequel de ses concurrents), il s’agit ici d’une application décentralisée de type peer-to-peer (pair-à-pair).

Ok, mais ça change quoi ça? Eh bien la différence avec Uber est énorme : au lieu de passer par la société américaine, qui au passage se prend un pourcentage du montant de la course, Arcade City « laisse faire » le chauffeur et l’utilisateur; il n’intervient pas et ne se prend pas de commission pour chaque course effectuée. L’utilisateur envoie simplement des jetons Arcade (Arcade Token /$ARC) directement au chauffeur, ce qui supprime donc l’intermédiaire.

Arcade City, qu’on appelle souvent le « Uber killer » (tueur d’Uber) a clairement une volonté de perturber le marché du covoiturage. Et ce sont ironiquement d’anciens chauffeurs Uber qui ont créé cette startup prometteuse qui a son siège social à Austin, au Texas.

Arcade City

Mais avant qu’Arcade City soit utilisé par monsieur et madame tout le monde, il y a encore du temps qui devrait s’écouler. Cryptonews était en reportage en France il y a quelques semaines; nous avons téléchargé l’application et fait le test et nous avons pu constater qu’on était encore au début, du moins en Europe : deux chauffeurs seulement étaient disponibles à Paris intra-muros, et un total de six chauffeurs dans un rayon de 128 km. Il y en a beaucoup plus aux États-Unis, mais nous sommes encore réellement dans la phase préliminaire. Il faut dire que les gens d’Arcade City essaient de s’implanter dans des endroits où il y a une forte demande et où Uber n’a plus le droit d’être en activité, comme c’est le cas aux Philippines depuis août 2017.

Pour développer son réseau, Arcade City a mis en place un système de guildes pour développer le réseau et s’implanter dans des régions du monde en demande. « Au cours des trois dernières semaines, plus d’une centaine de personnes dans plus de cinquante villes et plus de quinze pays, principalement en Asie du Sud-Est, se sont inscrites et ont créé une guilde, les organisateurs de ces réseaux sont appelés chefs de guilde » a récemment déclaré Christopher David, fondateur d’Arcade City, à l’émission The Crypto Show.

Le prochain terrain de jeu d’Arcade City est le Brésil: « C’est un endroit absolument parfait pour Arcade City, on parle d’un pays de 200 millions d’habitants. Ça peut vraiment devenir très gros là-bas. Je ne veux pas généraliser, mais il semble y avoir un très fort courant anti-gouvernemental, beaucoup de scepticisme à l’égard de la réglementation et de la bureaucratie. Nous ne sommes même pas encore officiellement présents qu’il y a déjà plus d’une dizaine de villes qui utilisent l’application et des groupes Facebook qui se sont ouverts », continue Christopher David.

Vous l’aurez compris, le projet est encore embryonnaire, mais il reste néanmoins vrai qu’Arcade City a posé un jalon et a démontré que les applications blockchain ne sont pas uniquement de douces utopies, mais peuvent trouver des réalisations concrètes dans notre vie de tous les jours.

Vidéo de présentation :