Le gendarme financier du Nigeria met en garde les investisseurs contre l’utilisation de Binance

Antoine Palloteau
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Suite à l’ordre de cessation d’activité émise envers  Binance Nigeria Limited par la Securities and Exchange (SEC – régulateur financier) nigériane le 9 juin dernier, l’entité régulatrice réitère son appel à abandonner l’exchange. 

Binance Nigeria est illégal 

Le 9 juin, dernier, la SEC du Nigéria a publié un communiqué déclarant la plateforme d’échange de crypto-monnaie ni enregistrée ni réglementée. 

Le Nigéria avance en effet sur sa réglementation des actifs numériques. En 2021, la banque centrale du pays avait interdit les transactions en monnaies numériques par les banques et les institutions financières. De son côté, la SEC locale avait publié des réglementations sur les actifs numériques; si le pays n’interdit pas clairement les cryptos, il tente de fournir une réglementation ferme. 

Dans le circulaire publié le 9 juin, la SEC présentait déjà des avertissement quant à l’utilisation de Binance Nigéria. Il s’était pourtant avéré que Binance Nigéria était une entité sans affiliation avec l’exchange fondé par Changpeng Zhao (CZ).

Dans la foulée, Binance avait émis une note de “cessation et désistement” à l’intention de Binance Nigéria. 

La SEC nigériane réitère son avertissement 

Le 28 juillet dernier, la SEC nigériane a appelé, encore une fois, ses citoyens à éviter d’investir via Binance. Mais cette fois-ci, le régulateur mentionne bien “Binance”, rappelant que l’entité opère illégalement dans le pays. 

Dans le communiqué attaché à ce tweet datant du 29 juillet, la SEC réitère son appel au boycott. On peut y lire ces mots : 

“La Commission réitère que les activités de Binance, https://www.binance.com et de toute autre plateforme par le biais de laquelle la société sollicite des investisseurs ne sont ni enregistrées ni réglementées par la Commission et que leurs activités au Nigeria sont par conséquent illégales”

Le communiqué insiste donc sur l’illégalité de Binance, ne faisant plus mention de “Binance Nigeria Limited”. C’est bien l’exchange que nous connaissons tous qui est ici visé. 

Le Nigéria et les actifs numériques 

Le Nigeria a un rapport plutôt ambigu avec les actifs numériques. Si le pays semble plutôt contraignant en ce qui concerne les cryptos courantes et tout ce qui va avec, tel que les exchanges comme Binance, le Nigéria désire tout de même faire usage de la technologie blockchain

En 2021, le pays lançait en effet eNaira, une CBDC (monnaie numérique de banque centrale) qui n’a malheureusement pas connu l’adoption escomptée. Le pays essaie tout de même de rendre sa CBDC utile et a proposé différentes mises à niveau, notamment concernant le paiement sans contact en juillet.

Le Nigéria se classe au 11eme rang du classement “Top Global Crypto Adoption Index 2022” réalisé par Chainalysis.  Pourtant, dans un pays ayant introduit un impôt de 10% sur les gains liés à la crypto et aux actifs numériques en mai 2023, l’adoption pourrait être freinée par un État qui semble vouloir implanter une régulation stricte. 

Sources : SEC Nigeria , Cointelegraph