La Russie étudie la possibilité d’utiliser des cryptomonnaies pour commercer avec l’Iran

Tim Alper
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Le gouvernement russe a déclaré qu’il étudiait la possibilité d’utiliser des cryptomonnaies dans le cadre d’accords commerciaux avec l’Iran, mais qu’il ne se précipiterait cependant pas.

Selon le média RIA Novosti, Moscou souhaite mettre en place un “cadre réglementaire clair” avant de permettre aux entreprises russes de faire des affaires avec Téhéran en crypto.

Le média a cité l’ambassadeur russe à Téhéran, Alexei Dedov, qui a déclaré que les responsables à Moscou et à Téhéran étaient actuellement “en phase de travail” en ce qui concerne les discussions. Dedov a ajouté que rien n’avait encore été finalisé.

Dedov a déclaré :
“La Russie et l’Iran envisagent tous deux d’autoriser l’utilisation de monnaies numériques et d’actifs financiers numériques pour les règlements des exportations et des importations. Toutefois, les différentes parties sont encore en train de conclure des accords spécifiques sur cette question.”

“DFA” est un terme que de nombreux législateurs russes ont utilisé pour désigner les crypto-actifs, notamment le Bitcoin (BTC). Cependant, les DFA ont souvent été confondus avec les monnaies numériques des banques centrales et les stablecoins et ce, même dans la documentation juridique.

D’aucuns pensent que la Russie et l’Iran veulent dédollariser leurs accords commerciaux. Ces pays veulent empêcher les sanctions américaines de perturber leur capacité à faire des affaires avec leurs partenaires internationaux.

Plusieurs ministères russes ont fait pression pour que les régulateurs autorisent les entreprises commerciales à utiliser la cryptomonnaie comme outil de paiement dans les transactions transfrontalières. 

Les plans de Moscou pour dédollariser la nation sont antérieurs au conflit Russie-Ukraine et aux sanctions qui en découlent. Mais l’avènement des sanctions a conduit de nombreuses personnes, y compris les ministères russes des finances et du commerce, à appeler à la légalisation du trading de cryptomonnaies.

Cependant, Moscou est partagée sur cette question. La Banque centrale s’oppose à l’idée d’autoriser les entreprises russes à utiliser les cryptos. Ses dirigeants craignent que les cryptos reçues dans le cadre d’accords commerciaux ne finissent par circuler dans l’économie russe.

La Banque centrale a plutôt insisté pour que toutes les transactions cryptos soient effectuées dans un bac à sable réglementaire sous sa supervision.

La police, elle aussi, craint que le fait de permettre aux entreprises d’effectuer librement des transactions en cryptomonnaies ne favorise le blanchiment d’argent.

Le commerce avec des cryptomonnaies: un avenir pour la Russie et l’Iran ?

Quelle que soit la direction que Moscou et Téhéran décident de prendre, tous deux semblent convaincus que les monnaies numériques représentent désormais l’avenir pour ses exportateurs.

Le mois dernier, des députés russes et des leaders du secteur de la cryptomonnaie ont évoqué un projet russo-iranien de co-lancement d’un stablecoin adossé à l’or et destiné à être utilisé dans le commerce international.

Plus récemment, les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont réexaminé un projet de lancement d’un stablecoin commun, un projet qui a été lancé pour la première fois en 2019.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a déclaré que les dirigeants des BRICS ont accepté de discuter de la création d’une “monnaie commune” lorsque le groupe se réunira lors d’un sommet en août prochain.

Lavrov a évoqué la nécessité de “créer des monnaies au sein du bloc des BRICS.”

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