L’administration Biden souhaite favoriser le développement du dollar numérique : explications

Ruholamin Haqshanas
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Un ancien haut conseiller économique du président Joe Biden a révélé que l’administration américaine milite en faveur du lancement d’un dollar numérique afin d’évincer les crypto-monnaies privées.

C’est ce mardi, au cours d’une audience de la commission bancaire du Sénat, que Daleep Singh s’est prononcé. Cet ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale pour l’économie internationale au sein du gouvernement de Biden, a déclaré qu’un dollar numérique supprimerait la nécessité de l’écosystème des crypto-monnaies. Cet écosystème facilite les attaques par ransomware et les violations des sanctions.

Singh, était en fonction au moment où l’administration a publié un décret pour encourager la réglementation américaine des actifs numériques en mars de l’année dernière. Il a déclaré que ce décret visait à apporter plus de réglementation pour lutter contre les attaques de ransomware et d’autres risques provenant des crypto-monnaies.

Il a ajouté qu’en tant que conseiller, il :

“essayait également de pousser notre gouvernement à lancer un dollar numérique, ce qui, à mon avis, est la meilleure mesure que nous puissions prendre parce que cela évincerait l’écosystème de la crypto-monnaie. Cet écosystème permet aux adversaires de la sécurité nationale comme la Russie d’exploiter nos lacunes, nos faiblesses en termes d’infrastructures critiques.”

Singh a affirmé que l’adoption par le gouvernement américain d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) est :

“La meilleure mesure que nous puissions prendre [pour protéger les intérêts nationaux], car elle évincerait l’écosystème de la crypto-monnaie.”

Pour rappel, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) est une devise numérique émise par une banque centrale. Selon les données du Think Tank Américain Atlantic Council, 11 pays au total ont déjà lancé une monnaie numérique. Cela inclut des pays comme les Bahamas, la Chine, le Nigeria et la Jamaïque, entre autres.

Il convient de noter que 105 pays, représentant plus de 95 % du PIB mondial, étudient la possibilité de créer une monnaie numérique nationale. En comparaison, seuls 35 pays envisagent d’adopter une CBDC à partir de mai 2023. En outre, 50 pays au total sont dans une phase avancée d’exploration d’une CBDC. En effet, ces pays sont soit en phase de développement, soit en phase pilote, soit en phase de lancement.

Toutefois, les États-Unis ne se sont pas encore prononcés sur le lancement ou non d’une CBDC. Mais, en septembre de l’année dernière, la Maison Blanche a déclaré : 

“Bien que les États-Unis n’aient pas encore décidé s’ils allaient mettre en place une CBDC, ils ont examiné de près les implications et les options d’une CBDC”.

100 % des attaques par ransomware sont rémunérés en crypto-monnaie

Lors de son audience au Sénat, Singh a également affirmé que les crypto-monnaies jouent un rôle “central” dans les attaques de ransomwares. Il a estimé que près de 100 % des attaques par ransomware sont payées en crypto-monnaies.

Il a par ailleurs suggéré que les crypto-monnaies permettaient aux adversaires des États-Unis d'”échapper à l’impact de nos sanctions” dans une certaine mesure. Selon lui, même si cette évasion ne représente pas une part importante des violations des sanctions, “même un dollar d’évasion n’est pas quelque chose que nous devrions tolérer.”

Selon nos informations, une recherche récente de la société d’analyse blockchain Inca Digital a fait savoir que Huobi et KuCoin, deux des plus grandes plateformes de crypto-monnaie au monde, ont continué à fournir des services aux clients des banques russes sanctionnées.

Selon le rapport, les plateformes n’ont pas pris les mesures appropriées pour empêcher les traders d’effectuer des transactions avec des cartes de débit émises par des banques russes sanctionnées sur leurs plateformes de pair à pair. Parmi les banques russes sanctionnées et bénéficiaires des services de ces deux plateformes, figure la Sberbank.