TRON à la conquête des états

Paul Guillot
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Son Excellence Justin Sun, fondateur du réseau TRON et désormais ambassadeur plénipotentiaire de Grenade à l’Organisation du Commerce Mondial (OMC), a annoncé sur son compte Twitter son ICP pour l’année 2023. Il souhaite que cinq états reconnaissent légalement le jeton $TRX comme moyen de paiement à part entière. Un objectif ambitieux porté par ses précédents succès.

Après la Dominique et Saint-Martin, qui sera le prochain ? 

Un accord avec le gouvernement de la Dominique en octobre 2022 rendant le jeton TRX monnaie légale ; le développement du projet de ce gouvernement insulaire d’émettre sa propre monnaie numérique, le Dominica Coin, grâce au réseau TRON ; l’intention de Saint-Martin, état autonome du royaume des Pays bas situé dans les Antilles, d’utiliser le jeton TRX comme monnaie officielle ; voilà  qui donne la mesure de l’ambition et des succès du fondateur de la blockchain TRON, Justin Sun. 

Bien que ce dernier a démissionné de son poste de PDG de TRON en décembre 2021 pour devenir diplomate de l’Etat de Grenade, cela ne l’empêche pas d’œuvrer pour le développement du réseau dont il est le fondateur. 

Et pour cause, le voilà qui annonce son Key Performance Indicator (KPI) – ou Indicateur Clef de Performance (ICP) en français – via son compte Twitter. 

Le jeune entrepreneur à succès veut donc que cinq états de par le monde adopte le TRX comme moyen de paiement légal. 

Si l’on compte la Dominique, et Saint-Martin, cela fait déjà deux pays. Quant à savoir qui seront les prochains, le mystère reste entier, même si certains font courir la rumeur que Grenade, l’état qu’il représente en qualité d’ambassadeur auprès de l’OMC, pourrait bien être le prochain sur la liste. 

Il est aussi intéressant de noter que le fondateur de TRON a mentionné et salué les récents efforts du gouvernement chinois, lequel a passé une loi sur la taxation des crypto actifs dans l’espoir de mieux réguler ce secteur. 

Justin Sun déclarait récemment : 

Alors que nous travaillons à l’adoption de $TRX comme monnaie légale, ne soyons pas trop centrés sur les États-Unis. La réglementation américaine 🇺🇸 est importante, mais nous devrions nous concentrer sur les 8 milliards de personnes sur Terre. Les États-Unis ne sont qu’un seul pays, et bien qu’ils soient un acteur majeur dans le monde de la crypto, ce n’est pas le seul.

Et de poursuivre, en concluant :

Je crois que si 7,7 milliards de personnes sur Terre adoptent la crypto comme monnaie légale, les 300 millions de personnes aux États-Unis finiront par emboîter le pas.

 

Une opportunité économique

Rolando Brison, chef du Parti Populaire Uni et membre du parlement, a déclaré qu’en choisissant TRON comme infrastructure de blockchain préférée, Saint-Martin aurait accès à un écosystème en rapide expansion à l’échelle mondiale.

Selon lui, ce changement renforcerait l’attractivité de l’île auprès des touristes internationaux ; un point non négligeable, car les visiteurs étrangers sont la principale source de revenus de Saint-Martin. 

La semaine dernière, faisant référence au discours du Premier ministre de la Dominique, l’Honorable Roosevelt Skerrit, dans lequel ce dernier disait combien important était le lancement du Dominica Coin sur le réseau TRON pour l’économie du pays, le parlementaire de Saint-Martin, Rolando Brison a dit que : 

de permettre à la cryptomonnaie de continuer à être totalement non réglementée à Saint-Martin est extrêmement risqué, et nous devons être proactifs. J’utilise donc mon droit d’initiative pour amener cette loi avec le protocole TRON au premier plan, avec des possibilités plus tard pour d’autres blockchains à incorporer ; cela aussi peut être fait en accord avec d’autres pays comme Saint-Christophe-et-Niévès, qui, je le sais, travaillent également sur leur propre législation relative à l’adoption de cryptomonnaie

La loi proposée à l’initiative de Brison comprendra des dispositions par décret national, lesquelles permettront au gouvernement de choisir le moment opportun pour la faire entrer en vigueur, et ceci afin que le ministère des Finances puisse poursuivre ses programmes éducatifs concernant la technologie blockchain.

Le fait que l’industrie des crypto actifs ait été sévèrement plombée en 2022 n’est plus une nouvelle. De nombreux problèmes, comme la faillite de Celsius, l’effondrement de Terra ou encore la débâcle de FTX et de son fondateur Sam Bankman-Fried, ont fait perdre à de nombreux investisseurs, parmi les plus importants de l’écosystème, la plupart de leurs crypto actifs. 

Cependant, un lent rebond est en train de se produire et de nombreux projets solidement basés émergent régulièrement. C’est l’avantage des périodes de crises ; on se concentre moins sur le superflu (les investissements) et plus sur l’essentiel (la technologie). Or, la technologie blockchain n’a, elle, rien à se reprocher. Elle n’est qu’un outil manié par des mains humaines. 

Rappelons que le réseau TRON existe depuis plus de cinq ans et continue de se développer à vive allure, avec un marché d’une valeur de plus de 5 000 milliards de dollars. 

Le développement de plusieurs applications décentralisées (dApps) et l’acquisition par le réseau de parts dans d’autres sociétés à la pointe de la technologie (comme BitTorrent) indiquent qu’il n’est pas prêt de s’essouffler.