Les points forts du tête-à-tête entre Michael Saylor et Jack Dorsey sur Bitcoin (BTC)
Michael Saylor et Jack Dorsey sont deux entrepreneurs qui assument pleinement leurs positions de “Bitcoin bulls” auprès de la communauté crypto et du grand public. Au cours d’une entrevue menée dans le cadre du séminaire “Bitcoin for corporations” organisé par MicroStrategy, les deux hommes ont passé en revue de quelle manière Bitcoin peut contribuer à améliorer les performances d’une entreprise, avec l’exemple de Block, l’entreprise dirigée par Dorsey.
Définir la place de Bitcoin dans le monde
Pour Dorsey, la caractéristique la plus importante de Bitcoin est celle d’unité monétaire ne dépendant d’aucun gouvernement ou d’une quelconque organisation privée.
“Le modèle de développement de Bitcoin, son exécution et ses opérations ont été cohérents, incontestés et plus que tout autre chose, transparents”
Cet aspect de Bitcoin lui rappelle les débuts d’internet, et notamment les principes qui ont permis de construire une infrastructure inclusive en open-source pour le monde entier.
L’ancien PDG de Twitter a souligné que Bitcoin en tant qu’unité monétaire d’internet ouvre les portes à de nombreuses personnes : pas seulement les entreprises de la tech, mais aussi et surtout les gens ordinaires, les journalistes, les activistes et tous ceux qui reconnaissent que les systèmes financiers actuels ne fonctionnent pas pour eux.
Saylor a commenté que Bitcoin peut être considéré comme l’exemple parfait d’un marché open source, égalitaire et utilitaire, où les informations sont vérifiables par tout le monde selon l’axiome souvent répété dans la communauté : “Don’t trust, verify”. A contrario, dans les systèmes traditionnels, il n’y a en effet aucun moyen de vérifier ce qui se passe derrière le rideau et de contourner les barrières placées par les entreprises et les gouvernements.
Bitcoin et Block
Square a été rebaptisée Block, peu après le départ de Jack Dorsey de Twitter, un choix qui reflète l’engagement du PDG dans l’écosystème Bitcoin. Les débuts de Square coïncident avec la débâcle apportée par la crise de 2008 : Dorsey souligne qu’il a observé durant cette période un manque de transparence et de responsabilité financière flagrant.
Les études effectuées lors de la conception de CashApp avaient démontré que les premiers exclus du système bancaire sont les petites et moyennes entreprises qui sont ensuite confrontés à d’autres problèmes tels que l’opacité au niveau de l’information, notamment celui des frais. Le but d’une application comme CashApp était précisément d’aider les petits vendeurs à s’intégrer dans l’économie. Dorsey souligne que c’est aussi un des objectifs de Bitcoin.
Cependant, l’utilisation de Bitcoin n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît : Dorsey est le premier à reconnaître que son intégration présente de nombreux challenges en termes de sécurisation des protocoles, dans le domaine légal et en matière de conformité, en termes d’ingénierie et de conception de produits, comme ils en ont fait l’expérience avec CashApp. Dorsey admet également qu’il est difficile pour ceux qui sont en dehors des Etats-Unis et de l’Europe d’utiliser le réseau Bitcoin.
Pourtant, Dorsey estime que si Bitcoin existait au moment de la création de Twitter, le modèle de business de la plateforme de réseau social serait totalement différent et moins dépendant des revenus publicitaires, avec les nombreux dérapages qui sont constatés actuellement. Bitcoin et son potentiel en tant que “monnaie native d’internet” permet d’accélérer l’ouverture à un marché en créant un effet de réseau et en ajoutant plus de valeur à celui-ci.
Pour Saylor, le layer 3 le plus réussi sur Bitcoin est CashApp, grâce à un écosystème d’outils financiers qui créent un cercle vertueux entre eux, au sein duquel Bitcoin est un élément indispensable.
Square a choisi une stratégie de développement qui permet aux utilisateurs de choisir de quelle manière ils souhaitent gérer leurs fonds : CashApp est un portefeuille custodial, c’est pourquoi Dorsey souhaitait créer un portefeuille physique spécifiquement non-custodial.
Par ailleurs, les deux hommes ont également évoqué l’une des critiques mentionnées régulièrement à l’égard de Bitcoin : sa lenteur. Dorsey a admis que son développement était en effet beaucoup plus long et délibéré par rapport à Ethereum mais cette lenteur est une des forces de Bitcoin. Selon eux, les outils qui se développent ainsi tendent à perdurer dans le temps. Par ailleurs, Lightning rendra le Bitcoin encore plus accessible, en particulier pour les petits vendeurs.
La conclusion de Dorsey est la suivante :
“Bitcoin vaut la peine d’être étudié, y compris par ceux qui n’ont aucune intention d’investir ou de l’utiliser.”
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