Bahamas: la CBDC Sand Dollar lutte pour sa pertinence après le désastre du FTX
Le Sand Dollar, une version numérique du dollar bahaméen, est dans une situation délicate après l’effondrement sans précédent de FTX.
FTX, qui était autrefois le troisième plus grand échange crypto au monde, avec une évaluation de 32 milliards de dollars à son apogée, était basé aux Bahamas. Par conséquent, après que FTX a déposé son bilan en novembre 2022, la nation insulaire a commencé à attirer l’attention du monde entier, mais pas dans le bon sens.
La Commission des valeurs mobilières des Bahamas a été examinée de près pour son rôle dans l’effondrement de FTX et les procédures judiciaires qui ont suivi. Le régulateur souhaitait initialement gérer la procédure d’insolvabilité de FTX aux Bahamas, mais il s’est heurté à une opposition, certains avocats de FTX affirmant même que la commission s’était coordonnée avec Bankman-Fried pour obtenir un “accès non autorisé” aux systèmes de FTX. Cette initiative avait pour but de transférer des actifs numériques sous sa propre garde.
Les Bahamas sont devenu un synonyme du crash de la crypto. Cependant, avant de devenir le foyer de FTX et d’être pris dans les conséquences de son crash, le pays était connu comme un pionnier de la monnaie fiduciaire numérique.
Le SAND a été initialement déployé par la Banque centrale des Bahamas en octobre 2020, devenant ainsi la première CBDC au monde. Cependant, l’adoption de la CBDC n’a guère décollé, et le récent crash de FTX n’a fait qu’empirer les choses.
Kimwood Mott, chef de projet pour la mise en œuvre de la monnaie numérique à la Central Bank of the Bahamas, a imputé à la pandémie le manque de dynamisme de la CBDC. Il a déclaré que Covid-19 avait fermé le pays pendant des mois, ce qui a rendu difficile pour le gouvernement de promouvoir la CBDC.
Il a ajouté:
“Je dis toujours aux gens que ce n’est pas une cryptomonnaie. Mais si les gens ne savent pas ce qu’est une cryptomonnaie ou une CBDC, alors ce que je dis c’est une déclaration dans le vent.”
Les pros-SAND pensent que cette CBDC pourrait aider la banque centrale du pays à répondre à plusieurs éventail enjeux systémiques – assurer l’inclusion financière, réduire la fraude et le blanchiment d’argent, garantir des alternatives souveraines pour les paiements numériques, et plus encore. Il peut même sauver des vies, en permettant au gouvernement d’envoyer instantanément des fonds d’urgence aux personnes isolées à la suite d’une catastrophe naturelle.
Mais il faut d’abord que les gens l’adoptent comme moyen de paiement. Et pour accélérer ce processus, la Banque centrale des Bahamas multiplie les efforts en matière d’éducation.
En octobre de l’année dernière, la banque centrale aurait fait la promotion d’un festival du vin et de la gastronomie où le SAND dollar était la seule forme de paiement, ce qui a provoqué un pic notable dans son utilisation à l’échelle nationale. Elle travaille également avec des fournisseurs privés de portefeuilles numériques pour cibler des populations de niche.
Outre les Bahamas, 10 pays au total ont lancé une CBDC, dont des pays comme la Chine, le Nigeria, l’Argentine, l’Autriche et d’autres, selon les données du groupe de réflexion américain Atlantic Council. Par ailleurs, 105 pays, représentant plus de 95 % du PIB mondial, étudient la possibilité de créer une monnaie numérique nationale.
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