Le Bitcoin est-il too big to fail ?

Thomas Julia
| 3 min de lecture

Too big to fail, que l’on pourrait traduire par trop gros pour faire faillite, est une expression utilisée en finance depuis la crise de 2008. Elle décrit une entité de taille trop importante pour que sa potentielle faillite n’impacte pas de manière significative la société dans son ensemble. Ainsi, souvent les pouvoirs publics mais aussi les autres acteurs du marché travaillent pour éviter ce scénario même s’il paraît justifié économiquement. Ces entités, comme les très grandes banques, voient ainsi la possibilité d’une banqueroute devenir quasi incertaine même en cas de (très) mauvaise gestion.

Bitcoin superstar


Alors que l’excitation est à son comble alors que les ETF Bitcoin Spot s’installent peu à peu dans le paysage, facilitant l’adoption du crypto-actif par des très gros acteurs institutionnels (dont certains sont considérés comme too big to fail), que le BTC semble jouer un rôle de valeur refuge quand l’industrie des cryptos est secouée, la question devient tout à fait légitime: le bitcoin est-il too big to fail. En d’autres mots, est-ce que la mère des cryptos est-elle devenue un actif financier tellement important qu’il ne peut périr, car les plus gros acteurs du marché travailleraient ensemble à son sauvetage en cas de péril?

Tout laisse à penser que oui


Cette question est revenue avec insistance en avril 2022, quand la crise économique suite à la guerre en Ukraine s’est installée. Le cours de la mère des crypto-actifs est alors monté à 45000 dollars. Des investisseurs soucieux des remous dans l’économie ont alors choisi le BTC pour s’abriter. A cela s’ajoute la résilience manifeste du crypto-actif. Même s’il a chuté à son cours le plus bas suite à la faillite de FTX à la fin de l’année dernière, sa valeur dépassait tout de même déjà 30 000 dollars fin juin.

De plus, les différentes demandes d’ETF Spot Bictoin des géants Blackrock et ARK Invest (rejoints par Fidelity, WisdomTree et Valkyrie notamment) vont faire passer un gros cap au BTC. Pour rappel, la dernière décision de justice favorable à Grayscale contre la SEC rend imminente l’acceptation par cette dernière d’un tel fonds. Pour rappel, Blackrock et ARK Invest, c’est plus de 15 000 milliards de dollars sous gestion. Soit une force de frappe beaucoup plus importante qu’un État, généralement le décideur de qui est too big to fail.

Cette tendance a même fait infléchir les autorités financières. Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi admis que l’interdiction du Bitcoin pourrait ne pas être efficace à long terme . Même le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a reconnu la pérennité de la crypto, même s’il souligne sa volatilité.

Attention tout de même


Dans cette euphorie, quelques voix s’élèvent pour rappeler que techniquement, le bitcoin conserve toujours une chance de s’effondrer. “Rien n’est trop gros pour faire faillite” déclare à ce sujet Roy Niederhoffer, passionné de crypto et gestionnaire de fonds spéculatifs à New York. Il est vrai que techniquement, le bitcoin n’est adossé à aucun actif réel et pourrait s’effondrer si personne ne s’y intéressait sur une longue durée. Même si cela paraît aujourd’hui hautement improbable. Benjamin Cowen, fondateur et rédacteur en chef d’Into The Cryptoverse, pense lui que le BTC va brutalement s’effondrer avant la fin de l’année et créer la panique chez les investisseurs.

Source : Institutionalinvestor, Cryptonary


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