Un membre du parlement sud-coréen critiqué pour un présumé délit d’initié lié aux crypto-monnaies

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En Corée du Sud, Kim Nam-kuk, un membre du parlement, fait face à des critiques, car il est accusé d’avoir réalisé des transactions suspectes sur des crypto-monnaies. La valeur de ces transaction s’élève à environ 6 milliards de KRW, soit près de 4,5 millions de dollars.

Dans son rapport, The Korea Times explique que ce responsable politique est accusé d’avoir procédé au retrait de ses avoirs en crypto-monnaie sur une plateforme. 

Ce retrait est intervenu peu avant que le pays instaure une règle dite de “voyage en crypto” en mars 2022. Selon cette règle, les propriétaires de crypto-monnaie étaient dans l’obligation d’effectuer des transactions avec un nom réel

Ainsi, la plateforme qui a souhaité garder son anonymat, a signalé les transactions de Kim Nam-kuk à la Korea Financial Intelligence Unit, un organisme public. Cette dernière a ensuite transmis l’affaire aux procureurs sud-coréens. 

De son côté, le membre du parlement a nié en bloc toutes ces accusations. En effet, il précise à cet effet, qu’il n’a pas encaissé la plupart de ses avoirs sur les crypto-monnaies, mais qu’il les a plutôt transférées sur une autre plateforme d’échange.

L’homme politique réfute toutes ces accusations

Le député Kim Nam-kuk fait également valoir pour sa défense qu’en vertu de l’obligation de divulgation prévue par la loi sur l’éthique de la fonction publique du pays, il n’était pas tenu de faire état de ses avoirs en crypto-monnaie.

Ainsi, le parlementaire a déclaré à ce propos : 

” À aucun moment, je n’ai contracté d’emprunt ni reçu d’argent de qui que ce soit, pour les transactions sur les crypto-monnaies “. 

Par la suite, il a ajouté :

” Par contre, j’ai vendu certaines de mes actions afin de les affecter à un investissement initial dans la crypto-monnaie. Par ailleurs, mes transactions n’ont été effectuées que par le biais de comptes à nom réel et en toute transparence, je peux partager tous les relevés desdites transactions”.

Kim Nam-kuk est député du Parti démocratique de Corée (DPK), le principal parti d’opposition de Corée du Sud. Avec 168 députés, le DPK est le plus grand parti de l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement du pays. Ce parti est opposé au Parti du pouvoir du peuple (PPP) du président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

Le parti au pouvoir s’en prend à un député

A l’approche des prochaines élections législatives en Corée du Sud, les deux partis intensifient leur rivalité. Dans ce contexte, le parti au pouvoir, le PPP s’en est pris au parlementaire de l’opposition. Ces élections devraient se tenir en avril 2024.

Yoo Sang-bum, un membre du parlement et porte-parole du PPP, a déclaré : 

” Ce qui choque, c’est son attitude ambivalente et ses manœuvres visant à gagner la sympathie du public et à porter des chaussures bon marché, et ce, même s’il détenait des avoirs en crypto-monnaie d’une valeur de 6 milliards de wons “.

Yoo Sang-bum fait ainsi référence aux efforts de Kim Nam-kuk à se présenter comme un fonctionnaire modeste dont la mission est de représenter les segments socialement vulnérables de la population sud-coréenne.

Hong Joon-pyo, maire de Daegu et membre du PPP, a, lui aussi, exhorté Kim Nam-kuk à la démission.

En effet, le maire a déclaré : 

” Ceci constitue un sérieux risque moral “. ” A priori, il avait un plan pour devenir riche rapidement grâce au trading de crypto-monnaie. En fait, il devrait renoncer à son mandat parlementaire et concentrer ses efforts sur le trading spéculatif. Pour couronner le tout, il était en première ligne pour retarder la loi sur l’imposition des crypto-monnaies. On peut y voir un abus de son pouvoir législatif pour la protection de son patrimoine privé.”