Les musées et les galeries d’art adoptent les œuvres numériques et explorent l’IA

Antoine Palloteau
| 3 min de lecture

Le monde de la blockchain grandit. Les NFT se démocratisent et prennent de plus en plus de place dans le monde de l’art. A l’occasion du sommet Christie’s Art+ Tech 2023, essayons de comprendre l’impact et l’influence de l’art digital et de l’intelligence artificielle au sein de son propre domaine. 

Le sommet Christie’s Art+ Tech 

Lancée en 2018 avec un sommet inaugural consacré à la blockchain, la série met en lumière une technologie différente chaque année. En 2023, l’intelligence artificielle, en plein effervescence ces derniers temps, est mise à l’honneur

Sur les 5 dernières années,  différentes nouvelles technologies issues de diverses industries étaient présentées lors de conférences, de discussions, de tables rondes; le sommet offrant de larges opportunités de réseautage. 

On notera que les sommets précédents ont donné lieu à des collaborations concrètes et à des idées inspirantes qui ont fait avancer le secteur. Les organisateurs de Art+Tech espéraient réitérer le succès du sommet qui s’est tenu du 19 au 20 juillet 2023 à New York.

Le sommet se tenait cette année à Christie’s, la plus grande maison de ventes aux enchères du monde. Le sommet incluait une session spéciale appelée “IA, actifs numériques et futur des musées et des galeries d’art”

L’avenir des œuvres numériques et de l’IA au sein des musées et des galeries d’art

Selon Madeleine Pierpont, membre de l’équipe Web 3 du Museum of Modern Art (MoMA – New York), le Web3 “étend son art à des institutions qui permettent d’atteindre des publics qui n’y avaient pas accès par le passé“. 

Le Web3, les NFT et l‘IA viennent donc s’ajouter à l’art traditionnel dans les musées. Pour certains observateurs, le temps est venu de replacer le monde de l’art dans son époque, en intégrant donc les nouvelles technologies dont font partie la blockchain et par extension les NFT, le web décentralisé mais également l’intelligence artificielle

Lukas Amacher, le manager principal du club de collectionneurs spécialisé en art numérique, 10F1, déclarait lors de la conférence : 

“Je pense que le monde du Web3 souffre de la même maladie que le monde de l’art : ils sont tous deux très, très cloisonnés et très autoréférentiels. Ce que nous essayons de faire, c’est de jeter un pont entre les deux et d’expliquer ce qui se passe dans le monde numérique, car nous pensons que le meilleur art est toujours un reflet de la condition humaine à travers l’objectif de son époque, et nous vivons clairement à l’ère numérique.”

L’idée est en effet, pour ces deux mondes si proches et pourtant si distants, de créer des liens, des interactions, la partie plus traditionnelle de l’art pouvant bénéficier des nouvelles technologies et vice-versa. 

Au sujet des ces interactions et plus particulièrement au sujet de l’IA, Pierpont répondait aux inquiétudes énoncées par Isolde Brielmaier, directrice adjointe du New Museum, en disant : 

“Je pense que l’IA est un outil – je ne vois pas de légitimité dans la menace que représente l’IA pour la production artistique et la conservation. Nous comprenons tous que l’IA peut faire partie de notre pratique, si elle a le potentiel d’ajouter plus de complexité et d’élever le point de départ de la réflexion sur votre art.”

Ce qu’il faut retenir du sommet et de cet échange sur la technologie blockchain et l’IA, c’est que l’art plus traditionnel peut créer des liens bénéfiques avec ces nouvelles technologies. D’un autre côté, les artistes numériques auront toujours un pied dans l’art traditionnel et utiliseront très probablement les nouvelles technologies en tant qu’outil. Ce double échange justifiera sûrement l’inclusion de l’art digital dans les musées et les galeries d’art. 

Sources : Decrypt , Art+ Tech Summit