Telegram a émis 270 millions de dollars d’obligations pour financer son développement

Thomas Julia
| 3 min de lecture

Telegram est un service de messagerie instantanée créé par Pavel Durov, souvent décrit comme le Mark Zuckerberg russe. Une messagerie considérée comme extrêmement sécurisée, ce qui lui a valu de faire les titres de l’actualité. Car elle est autant utilisée par les responsables politiques que les dissidents dans les Etats autoritaires, ainsi que par de nombreux terroristes. L’entreprise vient d’annoncer avoir émis 270 millions de dollars d’obligations pour assurer son développement. Pour atteindre la rentabilité. Décryptage. 

Une émission d’obligations pour atteindre le seuil de rentabilité 

Telegram a émis cette semaine 270 millions de dollars d’obligations pour financer sa croissance jusqu’à ce que “nous atteignons le seuil de rentabilité”, a annoncé mardi le PDG Pavel Durov. Pour rappel, la différence entre une action et une obligation est que la première est un titre de capital assorti d’un droit de propriété au sein d’une entreprise. L’obligation, pour sa part, est un titre de créance avec une promesse de remboursement des intérêts. En d’autres mots, un prêt contracté auprès d’investisseurs intéressés

Pourquoi une émission d’actions et non d’obligations? “Parce que les taux d’intérêt ont considérablement augmenté depuis 2021, les obligations ont un prix d’émission différent”, a déclaré John Hyman, conseiller en investissement auprès de Telegram. Il faut rappeler que Telegram n’est toujours pas rentable et le nouveau financement vise à rapprocher l’entreprise du seuil de rentabilité. Pavel Durov a ajouté que son application était “plus proche de la rentabilité en chiffres absolus” que ses concurrents Twitter et Snapchat

Pavel Durov a tenu à rappeler la croissance massive de sa plateforme de messagerie. Telegram enregistre en effet 2,5 millions de nouveaux utilisateurs par jour et elle a atteint 800 millions d’utilisateurs actifs par mois cette année. Depuis juillet, la plateforme permet également à ses utilisateurs de payer en Tether, Toncoin et Bitcoin directement depuis l’application. 

Rassurer sur l’attractivité des obligations 

Le créateur de Telegram a également précisé avoir lui-même acheté un quart de ces obligations. “Cela s’ajoute aux centaines de millions que j’ai dépensés au cours des 10 dernières années pour maintenir Telegram opérationnel” ajoute t il. Pour rassurer sur l’attractivité de ces émissions d’obligations, il a également glissé un petit mot sur les investisseurs ayant déjà passé à l’action. 

Il déclare qu’un ensemble de fonds bien connus avec une excellente réputation a déjà acheté des obligations. L’entreprise ajoute que ces bailleurs de fonds sont “des fonds mondiaux hautement sophistiqués spécialisés dans les obligations”. L’identité de ces investisseurs n’a toutefois pas été révélée. 

Les actions, pas le bon timing 

Il faut rappeler que Telegram cherche à devenir public depuis plusieurs années. L’entreprise a même tenté une vente symbolique qui a été bloquée par la SEC. Cependant, l’affaiblissement continu du marché mondial pousse l’entreprise basée à Dubaï à ne compter, pour le moment, que sur des investisseurs privés pour financer ses opérations.

Plusieurs autres firmes opérant des réseaux sociaux, dont Twitter, Discord et Reddit, ont vu leurs valorisations réduites par les investisseurs en fonds communs de placement après que Meta et Snap aient perdu des dizaines de milliards de dollars en valeur sur le marché public. Dans ce contexte, l’émission d’obligations semble être la meilleure option.

Sources: Coindesk, Techcrunch, Coinspkeaker