Un ancien responsable d’un parti chinois est condamné à la prison à vie pour des faits liés aux cryptomonnaies

Benoit de Jessey
| 3 min de lecture

Dans une récente décision judiciaire, Yi Xiao, un ancien officiel du Parti communiste chinois, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour des activités de corruption liées à l’exploitation minière de cryptomonnaies. Ce cas, loin d’être un épiphénomène, met en lumière les tensions sous-jacentes entre la réglementation gouvernementale et l’industrie naissante des monnaies numériques.

Procès et accusations

Yi Xiao, autrefois vice-président du comité provincial du Jiangxi de la Conférence consultative politique du peuple chinois, a été accusé d’abus de pouvoir pour faciliter des activités d’exploitation minière de cryptomonnaies.Le tribunal de Hangzhou a conclu que, entre 2008 et 2021, le politicien avait illégalement accepté plus de 125 millions de yuans (environ 17,1 millions de dollars) en pots-de-vin. L’ampleur de la corruption de Yi Xiao a eu des conséquences dévastatrices. Selon le tribunal, ses actions ont entraîné « des pertes importantes pour les biens publics, les intérêts nationaux et ceux du peuple ». En conséquence, il a été condamné à la réclusion à perpétuité, privé de ses droits politiques à vie et a vu l’ensemble de ses biens personnels confisqués.

La politique chinoise et les cryptos : une relation tendue

La Chine a toujours entretenu une relation complexe avec le monde des cryptomonnaies. Dès 2013, les banques chinoises ont été interdites de mener des transactions en cryptomonnaies. En 2017, le pays a interdit les initial coin offering (ICO), et en 2019, la Commission nationale du développement et de la réforme a qualifié l’exploitation minière de Bitcoin « d’indésirable ». Récemment, un ressortissant chinois a même été condamné à 9 mois de prison pour avoir acheté 13.000 USDT.

Une réglementation durcie

C’est en 2021 que la Chine a porté le coup de grâce à l’industrie crypto, en interdisant complètement l’exploitation minière. Avant cette interdiction, des provinces comme la Mongolie-Intérieure, le Xinjiang et le Sichuan étaient de grands centres d’exploitation minière de Bitcoin, représentant près de 50 % de la puissance minière mondiale de BTC. Le cas du politicien véreux Yi Xiao pourrait bien être le catalyseur d’un examen plus approfondi des activités liées au domaine de la crypto en Chine. Il soulève des questions sur l’éthique et la réglementation dans un secteur déjà en proie à la méfiance et à la surveillance accrue des autorités. Ce cas pourrait également servir de précédent pour d’autres nations cherchant à réglementer ou à comprendre les implications de la cryptomonnaie sur la gouvernance et la corruption. 

Cette affaire est un donc un rappel intéressant des défis éthiques et réglementaires que le secteur des cryptomonnaies doit surmonter. Alors que la Chine continue de durcir sa position sur les cryptomonnaies, ce cas pourrait bien être un tournant dans la manière dont le pays, et peut-être même le monde, aborde la réglementation de cette technologie émergente. Il nous rappelle que, malgré son potentiel de disruption et d’innovation, la cryptomonnaie n’est pas à l’abri des vices humains tels que la corruption. 

Source : Gouvernement chinois