L’Autorité monétaire de Singapour présente un nouveau protocole pour les monnaies numériques

Antoine Palloteau
| 3 min de lecture

La MAS (Autorité Monétaire de Singapour) a publié, le 21 juin dernier, le livre blanc de son PBM, un concept de  “monnaie à but précis”. L’institution a également déclaré lancer des essais pilotes qui seront réalisés conjointement avec des sociétés d’envergure telles que Grab ou Amazon

PBM, mais de quoi parle-t-on au juste ?

PBM est l’acronyme de “Purpose Bound Money” , que l’on pourrait traduire en français par : “monnaie à but précis” ou “monnaie à but contraint”.  

Pour reprendre les explications de la MAS présentées dans le whitepaper du PBM, il s’agit d’une technologie qui permet “d’orienter l’argent vers un objectif spécifique, sans qu’il soit nécessaire de programmer l’argent lui-même “. 

Le PBM se caractérise par l’utilisation d’un protocole commun conçu pour fonctionner avec différentes technologies de registre (comme les blockchains) et différentes formes d’argent. Selon la MAS, “avec un format standardisé, les utilisateurs pourront accéder à l’argent numérique en utilisant le fournisseur de porte-monnaie de leur choix”.

SI cette explication assez abstraite peut vous laissez  perplexe, retenez que PBM est un protocole permettant aux expéditeurs de fonds de spécifier les conditions d’une transaction en monnaie numérique. Cela comprend une période de validité et des types de boutiques. Concrètement, le protocole va venir sécuriser à la fois le client et le commerçant : pour de la vente retail, le paiement n’est remis au vendeur que lorsque l’acheteur reçoit les articles achetés.

Des avancées conséquentes dans le projet et des partenariats de taille

Les acteurs de ce projet sont très enthousiastes à l’idée de sa progression. Singapour va lancer des essais pilotes en collaboration avec des acteurs très importants du marché, tels que Grab ou Amazon. On notera qu’Amazon sera chargé de tester des accords de type « dépôt fiduciaire » pour les paiements retail en ligne. Avec le protocole PBM, la plateforme ne sera payée que lorsque le client aura reçu les articles achetés.

Au sujet des collaborations, le directeur Fintech de la MAS, Sopnendu Mohanty, déclare : 

” Cette collaboration entre les acteurs de l’industrie et les décideurs a permis de réaliser d’importantes avancées en matière d’efficacité des règlements, d’acquisition de commerçants et d’expérience utilisateur avec l’utilisation de la monnaie numérique. Plus important encore, elle a amélioré les perspectives pour que la monnaie numérique devienne un élément clé du futur financier et du paysage des paiements. “

Ce projet de PBM et son livre blanc réalisé en collaboration avec avec le Fonds monétaire international, la Banque d’Italie et la Banque de Corée montre l’intérêt des instituions pour la technologie blockchain et plus particulièrement les monnaies numériques de banques centrales (MNBC)

Le développement du PBM se fait dans le cadre du projet Orchid mené par Singapour. Il s’agit d’une initiative lancée par la MAS pour explorer l’utilisation de la technologie des registres distribués (DLT) dans le secteur financier

La cité-état semble inarrêtable dans sa course à la blockchain, son intérêt pour la technologie ne faisant qu’augmenter. Ayant récemment donné à la plateforme d’échange Crypto.com sa licence pour des services de paiements numériques tokenisés, la MAS fait actuellement de grands progrès dans le monde de la blockchain et des cryptos. 

Source : Cointelegraph , The Block , MAS