La banque d’Espagne a sélectionné ses partenaires pour tester sa CBDC

Thomas Julia
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L’Espagne est décidément l’un des États européens les plus actifs en matière de cryptos. Le pays de la corrida compte en effet environ 1,5 million d’utilisateurs actifs et connaît une croissance exponentielle du nombre de distributeurs automatiques de bitcoins. Après avoir annoncé fin octobre que le règlement européen sur les marchés des crypto-actifs (MiCA) sera mis en œuvre 6 mois avant les autres pays signataires, voilà que Banco de España vient de confirmer avoir sélectionné les prestataires pour lancer l’aider à lancer un projet pilote de sa propre propre monnaie numérique de banque centrale (CBDC), indépendant du projet européen.

L’Espagne, une locomotive européenne dans le monde des cryptos


C’est une avancée notable dans l’histoire financière espagnole et européenne. Après avoir publié un appel ouvert à des partenaires potentiels il y a un an, la Banque d’Espagne en a sélectionné 3 parmi les 24 candidatures pour lancer le test de sa monnaie numérique. Cecabank, Abanca et Adhara Blockchain (entreprise basée au Royaume-Uni) seront donc sollicitées pour piloter ce projet novateur. Un projet pilote, qui vise à simuler le traitement du règlement des paiements interbancaires avec une seule CBDC de gros tokenisée et en échangeant plusieurs CBDC de gros émises par d’autres banques centrales. Il vient d’être lancé et s’étalera sur les 6 prochains mois.

Cette initiative montre la volonté de l’Espagne de ne pas être laissée pour compte dans la course mondiale à la monnaie numérique. La mise en place de la CBDC est également une réponse à l’adoption croissante des cryptos dans le pays et à l’évolution rapide de l’écosystème financier numérique.

Un projet indépendant à celui mené au niveau européen


Ce projet vise à évaluer les avantages spécifiques d’une CBDC nationale. Il a été déclaré publiquement indépendant de celui de l’euro numérique, qui couvrirait toutes les économies de la zone euro s’il était mis en œuvre et dont la phase d’étude vient de s’achever le 18 octobre dernier. Il explorera notamment le domaine de la tokenisation des obligations et des paiements interbancaires. L’initiative vise à comprendre comment une CBDC peut améliorer les systèmes de paiement, la politique monétaire, et l’inclusion financière, tout en évaluant les risques et défis potentiels associés à sa mise en œuvre. Une initiative parallèle à celle de l’euro numérique, mais qui a vocation à le rendre meilleur.

Petit bémol, une enquête publiée récemment indique que la majorité des Espagnols reste sceptique quant à l’adoption de l’euro numérique. 65 % des personnes interrogées ont en effet déclaré qu’elles n’utiliseraient pas la CBDC paneuropéenne pour compléter leurs méthodes de paiement habituelles. Un résultat étonnant dans un pays qui connaît l’un des plus gros taux d’aoption des cryptos en Europe. Les réponses ont peut-être été motivées par un rejet de la centralisation financière ou même un certain chauvinisme.

Alors que la Banque d’Espagne progresse avec ses partenaires sélectionnés, l’avenir de la CBDC espagnole offre à la fois des opportunités et des défis. Cette initiative n’est pas seulement un test technologique; c’est une exploration de l’avenir de la monnaie dans une ère de plus en plus numérique, avec des implications qui résonneront bien au-delà des frontières espagnoles. Rendez-vous dans 6 mois pour en savoir plus.


Sources : Cointelegraph, Cryptotimes


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