Binance : un cadre en cavale et accusation fiscale au Nigéria

Matthieu Dumas
| 3 min de lecture

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Deux managers de Binance, la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, ont été mis sous « maison de garde » par les autorités du Nigéria le 26 février dernier. Le gouvernement reproche, entre autres, à Binance de ne pas s’être enregistré auprès du Service Fédéral des Recettes Intérieures (FIRS) du pays, évitant ainsi certaines taxes. D’après les dernières informations, un des deux dirigeants, Nadeem Anjarwalla, le responsable régional de Binance pour l’Afrique, aurait réussi à s’échapper du pays.

Les Accusations Portées contre Binance


Les autorités nigérianes, par l’intermédiaire de la Commission des Crimes Économiques et Financiers (EFCC), ont arrêté Tigran Gambaryan et Nadeem Anjarwalla, deux cadres de Binance, les accusant de multiples infractions dans le pays.

Une des charges spécifiques repose sur l’échec de Binance à collecter et à remettre des taxes comme l’exige la Section 40 de la loi de 2007 du FIRS. Cette section cible précisément la non-remise de taxes, exposant donc Binance à des sanctions et à une potentielle peine d’emprisonnement.

« Toute société dont les activités dépassent 25 millions de nairas par an est censée, en vertu de la loi des finances, avoir une présence au Nigéria », a indiqué le FIRS dans un communiqué :

« Selon cette règle, Binance entre dans cette catégorie. Elle est donc tenue de payer des impôts tels que l’impôt sur le revenu des sociétés (CIT) et de collecter et verser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Cependant, Binance n’a pas respecté ces exigences, violant ainsi les lois nigérianes et risquant de faire l’objet d’une enquête et d’une action en justice pour cette infraction. »

Un des dirigeants en fuite


Parmi les deux dirigeants détenus, Nadeem Anjarwalla, le responsable régional de Binance pour l’Afrique, aurait réussi à s’échapper plus tôt dans la journée.

Sous prétexte de se rendre à la prière dans une mosquée à Abuja, Anjarwalla a échappé à la surveillance des gardes avant de fuir le pays à bord d’une compagnie aérienne du Moyen-Orient.

Mandat d’arrêt international


Un communiqué du chef de la sécurité nationale du pays a été publié, confirmant la fuite du dirigeant :

« Le bureau du conseiller à la sécurité nationale confirme que Nadeem ANJARWALLA, un suspect dans l’enquête criminelle en cours sur les activités de Binance au Nigeria, s’est échappé de sa détention légale le vendredi 22 mars 2024. »

« Dès réception du rapport, le bureau a pris des mesures immédiates, en collaboration avec les agences de sécurité concernées, les ministères de l’Éducation et la communauté internationale, pour appréhender le suspect. Les agences de sécurité travaillent avec Interpol pour obtenir un mandat d’arrêt international contre le suspect. »

L’équipe chargée de la sécurité d’Anjarwalla aurait été aussitôt arrêtée par la police nigériane. Une enquête préliminaire aurait déterminé qu’il se serait échappé grâce à un faux passeport.

Le porte-parole de Binance a déclaré ce lundi :

« Nous avons appris que Nadeem n’est plus détenu par les autorités nigérianes. Notre priorité reste la sécurité de nos employés et nous travaillons en collaboration avec les autorités nigérianes pour résoudre rapidement ce problème. »

En réponse à l’arrestation des deux dirigeants, la plateforme a suspendu les échanges en naira. Les autorités nigérianes ont exprimé des préoccupations concernant les « flux financiers illicites et suspects » qui transiterait sur Binance.

En réaction, Binance a déclaré vouloir fermer définitivement la plateforme dans le pays.


Sources : Coin Telegraph, Business Day, Security News (X)


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