Chat GPT, le nouveau Google

Chat GPT Google

Chat GPT et autres IA générative vont-elles finir par remplacer Google ? En ce premier jour SBC Barcelona, salon qui réunit les plus grands acteurs de la FinTech et des paris en ligne, une scène de l’évènement a décidé de tacler un sujet brulant qui touche tout le monde : l’impact de l’IA sur Internet et son contenu.

L’IA générative et Chat GPT


Le sujet du panel qui va commencer nous intrigue : « L’avenir de la recherche — Les IA génératives modifieront-elles les habitudes sur Internet ? ». On sort notre bloc-notes et notre stylo, prêts à prendre des notes.

Mayank Kerjival, le modérateur de la discussion, est un chercheur en IA pour l’université du Texas, très respecté dans le domaine de l’IA. Avant de commencer, il nous présente les intervenants : Kristian Farrugia, CPO à WKND, James Fox, un responsable produit chez Google, Emilio Takas, un directeur média et SEO chez KingBet.

Après les introductions, il rentre directement dans le vif du sujet et demande aux autres participants : Les IA génératives n’auraient-elles pas déjà modifié les habitudes sur Internet ?

Kristian Farrugia prend la parole en premier. Il pense que l’IA générative va changer le contenu dans son ensemble, et la façon dont les gens utilisent Internet. Il demande à l’audience :

« Qui parmi vous a déjà utilisé Chat GPT ? »

Sans surprise, à un évènement Fin Tech, quasiment toute l’audience lève la main. Il enchaine :

« Qui pense que Chat GPT répond mieux que Google ? »

S’en suit un rire de l’audience, mais il faut le dire, au moins trois quarts des mains sont encore levés.

« Chat GPT, c’est sans fioritures, pas de liens, pas de recherche pour savoir quel article est le meilleur, pas besoin de changer les mots cles… Il a réponse à tout directement, et c’est normal que les gens préfèrent cette expérience ».

Farrugia pense aussi que les sites qui utilisent un système de classement (Top 10 xxx, Wikihow…) sont sur le point de disparaître, car ils sont trop facilement automatisables. Pour lui ces IA génératives, finiront par remplacer Google. Ce qui l’amène aussi à parler du besoin de repenser la SEO (Search Engine Optimization), qui est actuellement dominé par l’IA.

« Les articles écrit par une IA sont plutôt faciles à décerner. Par contre, l’optimisation c’est une autre histoire. »

SBC Barcelona

L’IA et la SEO


Il commentera ici le fait que l’IA est bien trop rapide par rapport à un humain : l’IA peut analyser les données, comprendre les relations sémantiques entre les mots-clés, identifier les tendances de recherche et prédire le comportement des utilisateurs, le tout, en modifiant aussi le contenu.

Emilio Takas intervient ensuite. Il décrit la bataille entre les éditeurs et Google pour déterminer quels articles sont tendance ou pertinents. Il affirme que les médias n’ont :

« Pas d’autre choix que de s’adapter à l’IA générative. »

Mais, il nuance l’idée que l’IA va remplacer la main-d’œuvre humaine, en arguant que même si l’IA est très efficace pour la SEO, les articles écrits par cette dernière sont un peu fades et que Google dispose d’un algorithme pour les filtrer. Il remercie d’ailleurs James Foxx pour ça, assis à côté de lui.

L’IA générative et la propriété intellectuel


Concernant la recherche sur Internet, il souligne que l’IA générative a des avantages, comme le fait d’inciter les utilisateurs à approfondir leurs connaissances (Bing ou Bard proposent cette fonction) ou d’expliquer les concepts en termes simples.

« Chat GPT c’est un expert à disposition, qui s’adapte à son interlocuteur. »

Il souligne tout de meme que l’IA privilégie la quantité sur la qualité, et que Google élimine le contenu généré par l’IA. Il conclut en posant une question à James Fox sur la protection des droits d’auteur et du plagiat avec l’IA générative : comment retrouver le créateur original d’un contenu et le récompenser ?

James Foxx, responsable de produit chez Google, suggère une possible solution pour récompenser les créateurs de contenu original : leur verser une rémunération chaque fois que leur contenu est utilisé par une IA, mais il reconnaît la difficulté de mettre en place un tel système.

Il rappelle ensuite que l’IA est présente depuis des années, mais qu’elle connaît une explosion récente. Pour lui, il est certain que l’IA rend la vie des utilisateurs plus facile. Il explique que Google essaie de s’adapter à l’IA générative, en proposant denouvelles fonctionnalités qui sortiront bientôt. Il évoque même la possibilité de créer des publicités génératives grâce à une IA comme Midjourney :

« On pourrait littéralement créer une nouvelle publicité en fonction des termes de recherche spécifiques de la personne. Un “craft for marketing”. Personne ne verrait 2 fois la même pub ».

Il explique l’idée qui serait d’adapter le message publicitaire aux termes de recherche spécifiques de l’utilisateur, en utilisant une IA comme Midjourney. Il qualifie cette technique de « craft for marketing » c’est-à-dire, un « artisanat » pour le marketing.

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Les prédictions pour l’avenir de l’IA


Enfin, les prédictions pour l’avenir de l’IA ont été abordées. Kristian Farrugia a envisagé un monde où :

« Chaque individu aurait une IA personnalisée, semblable à Siri mais plus intelligente, capable d’apprendre nos goûts et nos habitudes. »

Il voit en l’IA une possibilité « d’assistant personnel », un outil qui nous aiderait dans la vie de tous les jours.

Mayank Kerjival lui, prédit un monde où les IA dialogueraient entre elles pour résoudre de divers problèmes :

« Au lieu de former un nouvel employé, on pourrait former une IA pour le service client par exemple »

Il explique qu’il voit le futur du service client ainsi ; l’utilisateur va sur la plateforme, dépose sa plainte/questions sur l’IA du site, qui elle va chercher des réponses dans la database d’une autre IA. Le tout pour « un résultat ultra rapide et efficace »

James Foxx a quant a lui souligné l’importance du langage naturel. Selon lui :

« Les gens n’aiment pas parler aux IA, le langage est parfois saccader et ne sonne pas naturel »

Pour lui le domaine de l’IA a encore du chemin à faire en ce qui concerne la façon dont elle « s’exprime ».

Emilio Takas a conclu en insistant sur le fait que l’IA devrait toujours servir les humains et les aider, plutôt que de les remplacer. Il finit sur un bon constat :

« Mais soyons honnêtes, si quelque chose peut être automatisé, il le sera. »

Pour lui il est donc primordial de travailler à ce que l’IA soit intégré de façon intelligente dans nos vies communes, et qu’il faut apaiser les peurs de certains concernant un potentiel « remplacement ».

Conclusion


Le panel du SBC Barcelona a donc abordé avec passion le sujet de l’impact de l’IA sur Internet et son contenu. Les intervenants, experts dans leurs domaines respectifs, ont partagé des perspectives fascinantes. Et même si quelques avis divergeaient sur certaines questions, tous ont insisté sur l’importance de l’IA au service de l’humain et sur la nécessité de trouver des moyens intelligents d’intégrer cette technologie dans nos vies.