Coinbase poursuivi pour violation de la vie privée sur les données biométriques des utilisateurs

Rose Bidzogo
| 4 min de lecture

Coinbase, l’échange crypto américain, fait l’objet de poursuites judiciaires pour violation de la vie privée sur les données biométriques de ses utilisateurs. L’action en justice l’accuse de collecter de façon non autorisée les données des utilisateurs et de les utiliser de façon inappropriée.

L’action en justice a été déposée auprès d’un tribunal de district de Californie Par un dénommé Michael Massel, qui serait une victime.

Coinbase poursuivi en justice pour violation de la confidentialité

Coinbase est poursuivi par Michael Massel pour avoir prétendument collecté des données biométriques des utilisateurs de manière illégale. Le demandeur réclame le paiement de dommages-intérêts pour toutes les violations intentionnelles et imprudentes à raison de 5 000 $ par infraction. Il réclame aussi 1 000 $ pour toute autre violation de la loi sur la confidentialité des informations biométriques (BIPA) de l’Illinois.

D’après l’accusation déposée auprès du tribunal, Coinbase se serait servi de son processus Know Your Customer (KYC) pour collecter des données biométriques des utilisateurs telles que des empreintes digitales et des scans faciaux. Ces informations auraient été collectées, utilisées, stockées et diffusées illégalement.

Le règlement BIPA qui régit la collecte des données stipule que l’entreprise qui envisage de collecter les données biométriques des utilisateurs doit les informer par écrit. La lettre doit aussi comporter le but spécifique de la collecte et la durée pendant laquelle les données seront stockées.

L’utilisateur doit aussi donner son consentement par écrit et le règlement exige de l’entreprise qu’elle publie “des calendriers de conservation écrits accessibles au public et des directives pour la destruction permanente des identifiants biométriques et des informations biométriques”.

L’accusation souligne que Coinbase ne respecte pas les précédentes exigences liées à la collecte des données biométriques, aussi bien lors de la création des comptes qu’après le processus d’inscription.

Coinbase ne respecterait pas la loi

D’après l’accusation, Coinbase collecte des données sans aucun droit légal de le faire. De même, l’échange est accusé de stocker les données illégalement. En effet, les données comme la reconnaissance faciale passée avant l’ouverture du compte devrait ensuite être détruites lorsque les comptes sont créés. De même, les données d’empreintes digitales devraient être supprimées après la déconnection des clients.

En outre, il est reproché à Coinbase de se servir des données biométriques collectées pour améliorer son service et sa plateforme en ligne. L’échange bénéficierait donc indûment des données collectées auprès de ses utilisateurs.

Par ailleurs, Michael Massel accuse l’échange de la divulgation ou de la diffusion de ses informations biométriques à plusieurs tiers. Parmi les tiers concernés, le demandeur cite Jumio Corporation, Solaris AG, Onfido, Inc., Au10tix LTD, et Liquid Co., Ltd.

Autres déboires juridiques pour Coinbase

Coinbase fait également face à des pressions réglementaires de la part des institutions américaines. En effet, depuis plusieurs semaines, la Securities and Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) intentent des poursuites judiciaires contre les acteurs de l’industrie crypto.

Pourtant, l’industrie attend avec impatience l’adoption de nouveaux textes spécifiques qui réglementent le statut de la crypto-monnaie aux États-Unis.

Coinbase a particulièrement été secoué par la SEC, qui reproche à l’échange de proposer des titres non enregistrés et lui a envoyé un avis Wells.

Dans cet environnement anxiogène, Coinbase n’écarte pas la possibilité de s’installer à l’étranger. La plateforme d’échange a récemment reçu une licence des autorités des Bermudes pour y offrir ses services. L’échange envisage également de poser ses valises aux Émirats arabes unis, un pays compatible avec les crypto-monnaies. Des pourparlers sont en cours avec le régulateur du marché mondial d’Abu Dhabi, la Financial Services Regulatory Authority (FRSA).