Interview de la semaine : Rencontre avec Naomie Halioua, la fondatrice de Women in Web3

Yann-Olivier Bricombert
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L’association est devenue en deux ans un acteur incontournable pour soutenir les femmes qui entreprennent dans le Web3. Fondée à Paris, elle se développe aussi à l’international.

Women in Web3, une croissance fulgurante


Au départ, ce ne devait être qu’un simple post sur Linkedin. En juin 2022, Naomie Halioua lance un appel aux femmes de son réseau web3 à se retrouver le temps d’une soirée de networking à Paris. Dépassant toutes ses espérances, le message devient viral : 400 inscriptions ont été enregistrées en quelques heures, et 250 personnes se sont réunies autour d’un verre.

Cet évènement inaugural a donné naissance à une association, Women in Web3, qui compte aujourd’hui plus de 3700 membres, et qui a organisé 15 conférences à Paris, Lisbonne, Dublin, Tel Aviv, des dîners et des ateliers à l’École 42, à l’Université Paris Dauphine ou encore à Epitech.

Naomie Halioua, fondatrice de Women in Web3.

Des conférences de “haut niveau”, avec des thématiques pointues et variées, comme le souligne Naomie Halioua, 26 ans, passée par Polytechnique et spécialiste des sujets IA et blockchain.

“Comme il existait un vrai besoin d’encourager les femmes à se positionner sur les sujets tech, IA et blockchain, nous avons créé Cleo Academy, avec Anaëlle Guez. Avec Cleo Academy, nous avons formé 60 femmes au code et à l’IA et su créer une “safe place” pour elles dans l’écosystème web3 à Paris. Avec WIW3, désormais, le but, c’est d’ouvrir un hub dans toutes les grandes villes du monde.”

Des actions pour faire avancer les mentalités


Au-delà des visages reconnus dans les médias pour leur expertise dans le domaine (Claire Balva, ex-KPMG, Faustine Fleuret, présidente de l’Adan), d’après un livre blanc publié récemment par la plateforme Coinhouse, les femmes restent sous-représentées dans le monde de la crypto. Seulement 13% des projets web3 sont fondés par des femmes, et 10% des investisseurs de Coinhouse sont de la gent féminine.

“Près de la moitié des femmes (48,48 %) sont capables de nommer trois fondatrices dans le domaine du Web3, ce qui indique une reconnaissance croissante des contributions féminines dans cet espace. Une majorité significative (65,22 %) des femmes qui n’ont pas étudié en STEM (science, technology, engineering, and mathematics) se sentent moins légitimes dans l’industrie Web3 en raison de leurs compétences techniques inférieures. C’est seulement le cas de 40% des femmes avec un background STEM.”

Face à ce constat, Women in Web3 joue souvent un rôle d’interlocuteur privilégié auprès des entreprises et des organisations qui veulent améliorer leurs résultats sur cette question. L’association compte des femmes membres de comités exécutifs, des cadres de success stories, comme Kaïko, la société d’analyse statistique blockchain, cofondée et dirigée par Ambre Soubiran. Naomie y a travaillé pendant un an, avant de fonder sa propre boîte, Cleo Academy, dans cette vision de changer les lignes et de former plus de femmes dans le domaine de la tech.

“Ambre Soubiran est très inspirante à mes yeux. Voir que tu peux être leader d’une belle boîte de la tech et avoir une vie de famille, pour moi, c’est très inspirant”.

Le prochain évènement de Women in Web3 sera une session de pitch devant des investisseurs, organisée à la Mazars XFactory, le 19 février.


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