Masterclass #4 : les dangers pour l’industrie du minage Bitcoin

Charles Ledoux
| 6 min de lecture

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Malgré tous les avantages du minage Bitcoin, l’industrie fait face à des dangers. En effet,  les régulateurs, les gouvernements ou encore l’émergence de la technologie IA peuvent venir freiner son développement.

Dans ce nouvel et dernier épisode sur le minage Bitcoin, découvrez l’analyse des potentiels risques de la part de l’expert Daniel Batten.

Les mineurs Bitcoin vont-ils délaisser leurs ASICs pour aller vers l’IA ?


A l’image d’Elon Musk qui avait déclaré moins s’intéresser aux crypto-monnaies, mais plutôt à l’IA, l’émergence de l’intelligence artificielle pourrait contribuer à la chute du hash rate.

En effet, des sociétés de minage Bitcoin pourraient décider d’utiliser leurs centres de données et leur matériel pour investir dans l’IA. En conséquence, l’industrie du minage perdrait en élan et en force de frappe. Est-ce que cela pourrait alors la pousser vers sa chute ?

“Rappelez-vous que ces centres de calcul haute performance, ils n’ont pas 80% de leur budget de fonctionnement en électricité. Cela pourrait être de l’ordre de 30%. Maintenant s’’ils deviennent des utilisateurs de puissance plus intenses, il pourrait aller jusqu’à 40, 45%. Mais il ne sera jamais aussi élevé que le Bitcoin. Cela signifie donc qu’ils sont plus susceptibles d’être un deuxième client qu’un premier client. C’est exactement ce qui s’est passé avec Crusoe Energy pour ceux d’entre qui vous ne savent pas. Ils ont récoltés 500 millions de dollars d’investissement pour utiliser ce gaz d’éruption de l’industrie pétrolière et gazière et pour l’arrêter à entrer dans l’atmosphère, mais pour le redéployer et mettre dans des générateurs, et l’utiliser pour faire de l’extraction de bitcoin. Et ils avaient environ 120 mégawatts alimentant l’extraction de Bitcoin. Et puis ils se sont dit, “Hey, maintenant on a ces générateurs ici et on a mis en place notre opération. Hé, on pourrait faire un peu de calcul haute performance à côté.” Parce qu’avec le calcul haute performance, vous avez toujours besoin d’un générateur redondant. Donc il faut deux générateurs, si le premier échoue. Parce que tu dois fournir cette haute disponibilité, tu dois être allumé presque tout le temps. Et ils se sont dit, eh bien, nous pouvons juste utiliser le générateur de mineurs de Bitcoin comme notre générateur redondant, donc nous n’avons plus à acheter un deuxième générateur. Cela change donc immédiatement l’équation des coûts.”

En effet, de par le fait que les mineurs Bitcoins ne craignent pas une interruption, ils permettent une diversification dans l’utilisation des pouvoirs de calculs dans les centres de données. Et qui dit diversité d’’utilisation du pouvoir de calcul, dit diversification des revenus. De toute évidence, les mineurs Bitcoins peuvent alors devenir beaucoup plus résilients face un potentiel bear market et une chute de prix du BTC. Car cette chute de prix est un des facteurs prédominant dans la fermeture d’une société de minage Bitcoin.

A l’instar de Riot Platforms qui a récemment acheté pour 250 millions de dollars supplémentaires de mineurs Bitcoin, les mineurs de Bitcoin peuvent notamment recycler la chaleur. Pour d’autres ce sera les crédits carbone ou encore l’eau et le refroidisssement.

“Cela va donc aider à rendre ces sociétés minières bitcoin plus résilientes pendant les marchés baissiers, ce qui est dans l’intérêt de tout le monde parce que personne ne veut que ces sociétés minières soient liquidées. Parce que, comme nous le savons, quand ils sont liquidés, ils vendent leur Bitcoin, ils vendent leur Bitcoin, puis le prix du Bitcoin diminue. Donc, s’ils ont plus de résilience, s’ils font ce calcul haute performance, cela signifie qu’ils sont plus résilients pendant le marché baissier, ce qui aide l’ensemble de l’écosystème. Donc c’est positif. L’autre chose à propos de l’informatique haute performance est qu’il a des besoins différents. Elles ont besoin d’une bonne connexion Internet. Ou encore, ils prennent une plus grande empreinte terrestre. Donc, certains de ces endroits éloignés comme les décharges sont peu susceptibles d’être une solution. Je pense que c’est génial pour l’écosystème car des mineurs plus résilients peuvent en déployer davantage, et peuvent donc s’y tenir. Ils ne vont donc pas vendre leur Bitcoin. Et ils vont continuer d’inclure l’extraction du Bitcoin malgré tout.”

C’est donc cette résilience et cette possibilité de diversifier les revenus et les utilisations de puissance et d’énergie qui permettent à l’industrie Bitcoin de résister à l’émergence de l’IA. Les mineurs Bitcoin ont tout à gagner à rester dans le minage Bitcoin.

Les régulateurs peuvent tuer l’industrie du minage ?


Un autre point sensible est la régulation autour de l’industrie. Pour rappel, la Chine l’a banni et à provoquer une décentralisation de l’industrie. En effet, l’effet à été en fait à l’inverse de ce qu’ils espéraient, car l’industrie du minage s’est retrouvée renforcée par cette interdiction. Mais peut-elle tout de même être mise en danger par les interdictions réglementaires ?

“Les gens peuvent essayer des choses folles. Les politiciens peuvent influencer ce que les électeurs pensent et ressentent par l’information qui est diffusée. Si vous regardez ceux qui ont fait circuler le plus de FUD sur le Bitcoin, ce sont les banques centrales. Notamment un employé de la Banque Nationale Néerlandaise. Ça vient de la Banque centrale européenne…Et ce genre de choses alimente un récit.”

En effet, Alex De Vries est le parfait exemple de ce FUD continuel. Et en Europe, un vote avait pris part pour bannir le proof-of-work.

“Même si le pire se passe et qu’il y avait une interdiction à l’échelle de l’État, ce qui je pense serait extrêmement peu probable, mais ce n’est pas impossible. Et si cela se produisait, alors les unités minières Bitcoin partiraient simplement dans les pays qui sont favorables à l’extraction du bitcoin. C’est déjà ce qui se passe à cause de certaines des politiques qui ont été mises en place par l’État de New York, ça décourage l’exploitation minière Bitcoin dans l’État de New York. Une des premières choses que l’on fait est que nous regardons la nation et nous nous disons: ont-ils une politique amicale au Bitcoin? Parce que c’est un risque.”

Conclusion : que faut-il retenir et sur quoi se concentrer pour le futur ?


“Il y aura un rôle pour, pour le nucléaire certainement parce qu’il y aura une capacité de réserve que ces fournisseurs nucléaires ont, et qu’ils ne peuvent pas utiliser. L’hydro, il y aura beaucoup d’eau qui sera juste gaspillée. Ça se gâche parce que c’est une saison humide. Il y a un rôle énorme pour les gens qui veulent faire de l’hydro-extraction. Il y a beaucoup de gens qui emménagent au Paraguay en ce moment parce qu’il y a ce barrage massif de l’Itaipu Dam et ils peuvent vendre l’électricité au Brésil à un coût réduit. l’énergie solaire et le vent. Ensuite, il y a un rôle à jouer pour que les gens deviennent innovants avec les puits de pétrole qui, encore une fois, relâchent du méthane dans l’atmosphère. Vous pouvez utiliser l’énergie de chaleur recyclée pour faire ce que vous voulez.  Vous pouvez chauffer votre appartement ou faire quoi que ce soit, chauffer votre eau chaude. Je vois des gens devenir très innovants avec ça, et c’est un domaine énorme aussi. C’est une autre utilisation potentielle. Donc je pense que chaque sorte d’extraction de bitcoin va croître.”

Comme révélé par Daniel Batten, l’industrie du minage Bitcoin n’a que 14 ans. Néanmoins, elle réussit déjà l’exploit de supprimer 6% de ses émissions chaque année. Bien plus que toute autre industrie. Et quand on sait que l’innovation reste encore a être explorée, le futur est du côté du Bitcoin. Les faits contre le FUD !


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